Divisions NBA : les franchises ne naissent pas libres et égales
Le 26 sept. 2015 à 14:23 par David Carroz
On vit dans un monde capitaliste. Il faut l’assumer. Les inégalités sont légions et la NBA – malgré un modèle censé être égalitaire porté par la Draft et le salary cap – n’échappe bien évidemment pas à la règle. On est au pays de l’Oncle Sam, merde ! Journey men contre superstars, petits marchés contre gros marchés, Conférence Est versus Conférence Ouest… les écarts existent. Mais l’an dernier, celui qui a été souligné par les différents acteurs n’était pas l’un de ceux-ci. Non, le souci, il était au niveau des divisions et Adam Silver est passé à l’action.
En effet, au moment d’aborder les Playoffs à l’Ouest, Portland se retrouve tête de série car vainqueur de la poule Nord Ouest, avec 4 victoires de moins que San Antonio ou Memphis. Si au final les Grizzlies ont sorti les Blazers dès le premier tour, des dents ont grincé quant à l’avantage accordé aux champions de division, à tel point que même Adam Silver a réfléchi une bonne partie des derniers mois à réfléchir à abolir cette récompense. Il faut dire que venir à bout de l’Atlantic Division à l’Est n’a pas la même valeur que finir en tête de la Central, tout comme triompher de la Northwest parait plus aisé que sortir en tête dans le Sud Ouest. Tout le monde ne joue pas dans la même cour. Petit état des lieux des forces en présence. Ou des faiblesses dans certains cas.
Northwest Division : la cour de récréation
Franchises : Denver Nuggets, Minnesota Timberwolves, Oklahoma City Thunder, Portland Trail Blazers, Utah Jazz
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 180 victoire pour 230 défaites (140-190)
Bienvenue chez les jeunots et les chiens fous. Entre la jeunesse des uns et l’insouciance des autres, pas toujours facile de savoir qui fait quoi ou sur qui compter. Et comme toute cour de récréation où tout le monde court dans tous les sens, il y a des chutes et des genoux écorchés. La saison dernière, c’est la classe du Thunder qui a pris la suite de celle des Blazers pour des séjours à l’infirmerie, histoire de se faire mettre un peu de mercurochrome sur les plaies. Portland justement, qui voit tous ses élèves trop âgés maintenant pour continuer à jouer à la corde à sauter ou au ballon prisonnier avec les gamins, préférant rejoindre les adolescents et connaitre leurs premiers rapprochements avec le titre, n’est-ce pas LaMarcus ? Un chemin qui sera suivi par Kevin Durant qui commence lui aussi à être trop âgé pour se contenter de 1 contre 1 avec des gosses ? C’est possible, mais celui qui pourrait traumatiser l’assemblée en renvoyant les ballons hors du terrain de jeu sera cette année un Français de la classe du Jazz. La maternelle de Minnesota essaiera pour sa part de participer avec les plus grands sous les cris du multi-redoublant Kevin Garnett. Quant aux élèves de Denver, on espère qu’il arrêteront d’aller se cacher dans les toilettes pour fumer des spliffs pour enfin se dépenser.
Au final, dans une Conférence Ouest hyper compétitive, on a du mal à imaginer plus d’une équipe encore en Playoffs dans le Nord Ouest, et ce sera le Thunder. Pour le reste, les enfants vont continuer de bosser leurs leçons dès que la sonnerie mettra fin à la pause goûter.
Difficulté : **
Pacific Division : la cour des miracles
Franchises : Golden State Warriors, Los Angeles Clippers, Los Angeles Lakers, Phoenix Suns, Sacramento Kings
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 212 victoires pour 198 défaites (172-138)
La cour du roi également, avec Stephen Curry et les Dubs assis sur le trône. Mais ils ne sont pas seuls, la saisons pourrie des Lakers laisse aussi à penser qu’ils avaient leur séant sur la faïence également, mais pas pour les mêmes raisons. En tout cas, dans cette division, on ne s’ennuie jamais. Entre l’asile des Kings, les transferts à la deadline des Suns et maintenant les relations sympas entre leur organisation et Markieff Morris suite au départ de Marcus – à moins que ça ne soit l’inverse et que les deux joueurs trompent leur monde depuis leur arrivée dans la Ligue -, les gâchettes des Warriors, la saga DeAndre Jordan aux Clippers et la fin de la carrière à venir de Kobe à L.A., il y a de l’animation tous les jours dans la poule du Pacifique. Peut-être que le soleil cogne trop fort, mais en tout cas on attend un nouveau coup d’éclat ou coup de gueule à tout moment.
Après avoir été les représentants de la division l’an dernier en Playoffs, les “Splash Brothers” et Lob City seront encore de la partie en post season cette année. Et ce sera tout, à moins de miracles pour les autres équipes : une nouvelle jeunesse pour KB24 accompagnée d’un changement de coach, George Karl passant son diplôme de psy et le retour de Steve Nash et Amar’e Stoudemire tombés dans la fontaine de jouvence à Phoenix. Bref, on n’y croit pas trop.
Difficulté : ***
Southwest Division : la cour suprême
Franchises : Dallas Mavericks, Houston Rockets, Memphis Grizzlies, New Orleans Pelicans, San Antonio Spurs
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 261 victoires pour 149 défaites (221-109)
Attention, du lourd. Du très lourd. 5 équipes, 5 qualifiées en Playoffs. La même cette année ? C’est fort possible, même si Dallas semble s’être affaibli. En tout cas l’an dernier, les 4 premiers de la division avaient remportés en cumulé plus de matches que chacune des autres poules… Il faut dire qu’avec une queue de peloton à 45 victoire pour les Pelicans, le ticket d’entrée dans le Sud Ouest est élevé. De quoi rendre jaloux la Conférence Est où seules 5 équipes ont dépassé ce total… Bref, aucun doute, le sommet de la Ligue est dans le Texas et ses alentours. Adam Silver devrait songer à qualifier immédiatement la division entière pour les Playoffs ou alors redistribuer les équipes : une dans chaque autre poule, histoire de rajouter un peu de challenge. Enfin surtout pour les franchises qui verront arriver Spurs, Pelicans, Grizzlies, Rockets ou Mavericks en face d’eux… En attendant, c’est la Southwest Division qui fait la loi.
Entre la montée en puissance d’Anthony Davis et donc de NOLA, le recrutement de SA et les ambitions maintenues à Houston ou Memphis, les victoires vont encore s’enchainer dans le Sud Ouest. Et même si Dallas pleure DeAndre Jordan et ses rêves de grandeur, Rick Carlisle reste un excellent technicien qui est largement capable de permettre à son effectif d’atteindre les 45 victoires. Suffisant pour voir la post season.
Difficulté : *****
Central Division : la cour des grands
Franchises : Chicago Bulls, Cleveland Cavaliers, Detroit Pistons, Indiana Pacers, Milwaukee Bucks
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 214 victoires pour 196 défaites (174-156)
Vous avez tous connu une brute qui avait 3 ans de plus que vous et qui vous maltraitait au collège. Et bien à l’Est, c’est la division centrale qui joue ce rôle, en montrant les muscles face aux équipes de D-League complétant la Conférence. Allo la Southwest Division ? C’est nous, vos voisins. On n’est pas si loin que ça d’un point de vue géographique, enfin surtout Milwaukee, Indianapolis et Chicago qui sont à une longitude proche de Memphis ou la Nouvelle-Orléans. Et au niveau du bilan, si la Central ne tient pas la comparaison avec son homologue si brillante à l’Ouest, elle demeure sa dauphine et pourrait bien réduire l’écart. Ras-le-bol de trainer avec des merdeux, les pensionnaires de la Central Division veulent pouvoir se mesurer aux élèves du lycée, fumer des clopes, boire de la bière et sortir avec des filles. Si LeBron James et les Cavs sont acceptés aux soirées mais se mettent toujours sur la gueule avec des Bulls qui tentent de faire leurs intéressants, Bucks et Pistons espèrent enfin réussir à chopper des invitations. Et les Pacers comptent retrouver du sex appeal avec le retour de Paul George pour de nouveau attirer le regard des plus grands.
Difficulté : ****
Atlantic Division : la cour oukoukou stach stach
Franchises : Boston Celtics, Brooklyn Nets, New York Knicks, Philadephie Sixers, Toronto Raptors
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 162 victoires pour 248 défaites (122-208)
La division qui nous fait marrer parce qu’on y voit du grand n’importe quoi, un peu comme les Bratisla Boys. D’ailleurs, n’en parlez pas à Sam Hinkie, il serait capable de leur faire signer un contrat de 10 jours juste pour voir ce qu’ils valent. Oui, dans cette poule, on est plus du genre à conduire un tank qu’un bolide. Aucune équipe à 50 victoires, deux avec plus de 60 défaites, aucun doute n’existe quant au propriétaire du bonnet d’âne de la Ligue. La chance des équipes reste d’évoluer dans la Conférence Est où 35 victoires assurent presque une place en Playoffs, ce qui a bien arrangé les Celtics et les Nets. Des progrès sont tout de même attendus cette saison, les Knicks disposant d’un effectif plus cohérent et les Sixers grandissant – lentement certes – pour réussir à gratter 25 wins, portés par le duo Nerlens Noel – Jahlil Okafor. Pas encore cette saison qu’on verra un tube sorti de cette division. Et pourtant, malgré la faiblesse de la poule, trois qualifiés en Playoffs. Elle est belle la Conférence Est…
Difficulté : *
Southeast Division : trop court
Franchises : Atlanta Hawks, Charlotte Hornets, Miami Heat, Orlando Magic, Washington Wizards
Bilan saison précédente (hors duels intra-division) : 201 victoires pour 209 défaites (161-169)
Brillants en saison régulière, les Hawks n’ont pas su maintenir le rythme en Playoffs, malgré une qualification en finale de Conférence. Manque de souffle ? Attendu au minimum en post season, le Heat a échoué à cause des blessures. Manque de forme ? Ambitieux au point de viser une confrontation face aux Cavs pour une place en NBA Finals, les Wizards n’ont pas franchi de palier cette saison. Manque de coach ? Les progrès étaient espérés en Floride pour voir le Magic se relever après l’ère D12, mais la mayonnaise n’a pas forcément pris entre les jeunes. Manque de maturité ? Suite à une belle qualification en Playoffs l’an dernier, Charlotte – avec le retour des Hornets – n’a pas fait honneur aux Frelons ni à l’embellie de la saison précédente ? Manque de dard pour piquer ? Bref, toutes les franchises ont été trop justes pour briller dans le Sud Est. Une saison à oublier.
Difficulté : ***
Au final, le centre des États-Unis est le mieux loti avec les deux poules les plus denses. Le Nord lui fait dans la médiocrité. Il faudrait peut-être glisser aux Raptors que “We the North”, ce n’est pas forcément tellement à la mode, ou alors tendance lose. Quant au Sud, ils ont le soleil et ça suffit à leur bonheur. Quoi, le titre aussi ? Ils ne pourraient pas laisser un peu de brillant pour les autres ?
Source image : http://shadowhb3.deviantart.com