Focus sur la mission de l’Espagne ce soir : nous rendre la monnaie du Mondial avec la manière…

Le 17 sept. 2015 à 18:58 par Leo

Ils seront 12, 12 ennemis jurés qui recevront les sifflets et autres vociférations peu amicales des 27 000 personnes réunies ce soir dans le superbe stade Pierre-Mauroy de Lille. Pire encore, toute une nation crachera son venin envers une équipe d’Espagne qui a eu les reins solides afin de se hisser à nouveau jusqu’en demi-finales. Loin de ne disputer qu’une vulgaire demie dans quelques heures à peine, ces Espagnols seront en mission…

Ironie de l’histoire, les hommes du revenant Sergio Scariolo se retrouvent à très peu de choses près dans un scénario électrique, similaire à celui qui a vu nos Bleus les battre l’an passé au Mondial 2014, au terme d’un match légendaire. Mais le destin est un grand farceur, il a tout prévu afin que cette soirée résonne dans notre mémoire. Mieux, il va offrir sur un plateau ce que nos frères ennemis désiraient secrètement depuis la désillusion du mois de septembre de l’année dernière : la possibilité singulière de prendre leur revanche et de laver l’affront tricolore sur le sol français, seuls et contre tous. En tout point, les deux contextes s’avèrent identiques, ils ont simplement été inversés par un être copieusement taquin et espiègle. D’une part, la pression n’effleurera même pas un orteil de cette équipe d’Espagne que beaucoup croyaient morte et enterrée – dont nous ! – une fois qu’ils allaient affronter la Grèce en quarts. Redoublant de vigilance, les Espagnols ont fait preuve d’un surplus de maîtrise après un début de tournoi en demi-teinte. Un peu comme la France en 2014 qui avait essuyé plusieurs échecs contre le Brésil et… l’Espagne en poule avant de rectifier le tir dès les huitièmes de finale.

Ainsi, la peur de l’échec, la crainte de se louper magistralement sera ancrée dans l’échine de l’Equipe de France et de personne d’autre. Au Mondial, nous les avions pris à la gorge alors qu’ils étaient au complet et se pensaient hautainement supérieurs, du fait de l’absence d’Alexis Ajinça, de Nando De Colo et de Tony Parker. En l’occurrence, bien que les Français en soient conscients, l’escouade espagnole est loin d’afficher son plus beau visage ni de pratiquer son meilleur basket mais qu’importe ? En cas de négligence de notre part, l’Espagne s’avère d’autant plus dangereuse et plus motivée par le défi qui se dresse devant elle. Pau Gasol et sa troupe de loubards n’ont rien à perdre, leur palmarès parle pour eux. A l’inverse, ce n’est absolument pas notre cas. Nous voulons gagner l’or à tout prix ; tout autre dénouement serait perçu comme un échec cuisant au vu du décor dressé et de l’équipe resplendissante, de l’EDF la plus scintillante de tous les temps, qui a revêtu avec fierté son armure dans le but de défendre son titre remporté aux tripes en 2013.

De plus, au-delà de l’idée de nous vaincre dans les règles de l’art, ces Espagnols revigorés veulent nous “fermer nos put**** de bouches” ! Une cerise sur le gâteau que de célébrer à même le parquet, nous toiser pendant 5 minutes interminables, la gueule grande ouverte au coup de sifflet final pendant que de chaudes larmes ne coulent le long de nos joues mollassonnes. Quelle jouissance plus colorée encore leur provoquerait un orgasme que d’observer nos supporters impuissants leur exprimer leur rage sans que cela ne leur fasse aucun effet. Ce supplice traditionnellement infligé par le dominant à son dominé, nous le leur avons fait ressentir dans un passé encore frais. Ils ne le disent pas mais leur plaie du dernier Mondial est encore et toujours ouverte, d’où le sentiment de revanche poussé son paroxysme qui les abritera cette nuit va les transcender à accomplir “l’inconcevable” d’après le fond de nos pulsions les plus chauvines, à savoir détruire vicieusement nos rêves de gloire alors que tout nous y prédestinait…

La revanche est un plat qui se mange froid alors faisons en sorte, tous ensemble, de monter en température progressivement et noyer leur rancune aussi vite que possible. Soyons sur nos gardes, un Sergio Rodriguez, un Nikola Mirotic ou un Rudy Fernandez pourraient nous foutre un coup de dague en traître au pire des moments. Tout à fait le style de la maison.

Source image : Gonzalo Arroyo Moreno/Getty Images


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