TrashTalk fait son Top 8 du premier tour de l’Euro : alors c’est qui les plus chauds pour enflammer Lille ?
Le 11 sept. 2015 à 18:22 par Alexandre Martin
Voilà, nous y sommes ! Le premier tour de cet Eurobasket 2015 a rendu son verdict et dès demain les huitièmes de finale commenceront à Lille pour déterminer, en l’espace d’à peine plus d’une semaine, quelle est la meilleure nation d’Europe en ce qui concerne le tripotage de balle orange. Elles ne sont plus que 16 et la bataille pour la médaille d’or va faire rage.
Cependant, au vu des matchs de poules, certaines équipes semblent en meilleure forme que d’autres et plus à même d’aller au bout. Nous nous sommes donc attelés à déterminer la hiérarchie actuelle de cet Euro à travers un top 8.
1 – Serbie
Les hommes de l’excellent coach Aleksandar “Sasha” Djordjevic ont entamé la compétition en battant l’Espagne de 10 points. Ensuite, ils ont dominé sans sourciller ce groupe B extrêmement relevé. Ils se sont faits accrocher par l’Allemagne mais s’en sont sortis puis ils ont tranquillement démantelé consécutivement l’Islande, la Turquie et l’Italie. Cette Serbie possède tout ce qu’il faut dans son effectif. Car outre la vista et le talent de Milos Teodosic, elle dispose de joueurs de très haut niveau à tous les postes. Stefan Markovic est un complément parfait pour ce bon Milos, il est certes moins doué techniquement mais il est très intelligent dans le jeu et d’une pugnacité défensive qui n’a pas de prix. Dans les ailes, Nikola Kalinic fait le boulot pendant que Nemanja Bjelica semble lui en train de prendre une toute nouvelle dimension. Miroslav Radulijca et Ognen Kuzmic sont deux beaux bébés qui se battent au rebond et possèdent des mains décentes leur permettant de se signaler en attaque. Et sur le banc, des joueurs comme Bogdan Bogdanovic, Nemanja Nedovic ou encore l’ailier Marko Simonovic n’attendent que l’occasion de surgir pour montrer de quoi ils sont capables.
Vainqueur de l’Euro ? Les Serbes sont favoris d’autant plus qu’ils bénéficient aujourd’hui d’un chemin assez dégagé vers la finale puisque les autres très grosses nations comme la France, l’Espagne, ou la Grèce sont dans l’autre partie de tableau. Il leur faudra tout de même passer sur le corps des Tchèques d’abord puis probablement des Croates et enfin des Lituaniens ou des Italiens peut-être mais tout cela est largement dans leurs cordes.
2 – Grèce
Ce que les Grecs ont fait aux Croates en match de poule a dû rappeler quelques mauvais souvenirs aux supporters français qui ont vu la rencontre mais cela montre aussi toute la confiance et toute l’expérience de cette équipe hellène qui est avant tout très solide défensivement et très collective. Sur ce premier tour, Vassilis Spanoulis et ses petits amis ont envoyé un peu plus de 23 passes décisives par rencontre (troisièmes juste derrière les Serbes et les Espagnols). Ils ont marqué plus de 77 points et n’en ont encaissé que 68 en moyenne. Ces Grecs ont dégagé une incroyable sensation de puissance et ont montré qu’ils étaient parfaitement armés pour les luttes à venir. Autour du patron Spanoulis, l’arrière-garde est complétée par des joueurs rompus aux combats européens comme Nikos Zisis et Nick Calathès, sans oublier les deux jeunes talents que sont Sloukas et Mantzaris. Sur les ailes, la Grèce a carrément de quoi faire peur : Papanikolaou, Antetokounmpo, Printezis en rotation principale avec Peperoglou et Kaimakoglou derrière. C’est solide, athlétique, sérieux en défense et plutôt habile de ses mains… Enfin, sous le cercle, nous retrouvons le deux baobabs que sont Yannis Bourousis et Kostas Koufos. Il n’est pas étonnant que cette sélection grecque ait dominé le groupe C (5 victoires – 0 défaite) et il ne serait pas plus étonnant de les retrouver beaucoup plus loin dans la compétition.
Vainqueur de l’Euro ? Et bien pourquoi pas ! Le huitième contre la Belgique ne devrait être qu’une formalité et c’est ensuite que nous allons voir plus précisément où en sont ces Grecs. Oui, ils peuvent battre l’Espagne en quart de finale et oui, nos Bleus ne feront pas les malins si leur parcours les amène à croiser la route de Spanoulis, Printezis et compagnie car ces gars ne sont pas là pour autre chose qu’aller au bout. L’équipe qui voudra avoir une chance de battre ces Grecs devra sortir une prestation quasi-parfaite des deux côtés du terrain et surtout ne pas rater les occasions de tuer le match, si tant est qu’il y en ait…
3 – France
Nos représentants hexagonaux – tenants du titre européens – viennent de finir la phase de poule invaincus. C’est très bien mais il ne faut pas que cela nous rende aveugles ou trop optimistes. Au sein de ce groupe A très faible, nos Bleus n’ont pas montré grand chose et sont loin de nous avoir rassuré. Certaines stats sont clairement en trompe-l’œil comme le fait que la France soit l’équipe qui ait encaissé le moins de points en moyenne sur le premier tout (67) car il est évident que nous n’avons pas non plus affronté des équipes aux armes offensives terrifiantes. Tony Parker s’est servi de ce premier tour comme d’un rodage tout en s’emparant d’un record qui le fait entrer un peu plus dans la légende du basket européen. Boris Diaw a proposé un niveau de jeu et d’implication plutôt inquiétant et assez indigne de ce que notre capitaine est capable de faire pendant que Nico Batum n’a pas su être régulier même si son impact défensif est indéniable et sera essentiel pour ce qui nous attend ensuite. Nando De Colo et Rudy Gobert ont assuré dans leurs registres respectifs. Le banc a du potentiel mais Vincent Collet devra faire les bons choix et les bons ajustements en cours de match pour permettre aux titulaires de souffler sans perdre pied au score. Dans cette optique le coach bleu pourra compter sur l’intensité de Joffrey Lauvergne, la défense de Kahudi, les points de Gelabale mais il va falloir qu’Evan Fournier – à l’instar de Batum – trouve de la régularité dans ses prestations et dans sa réussite au tir. Flo Pietrus fera le boulot pas d’inquiétude. Quand à Léo Westermann et Mam Jaiteh, il est fort possible que leur temps de jeu soit réduit au minimum à partir de demain.
Vainqueur de l’Euro ? Bien-sûr que la France peut aller au bout ! Les aptitudes athlétiques et défensives de cette équipe sont fabuleuses. Offensivement, des joueurs comme Tony Parker et Nando De Colo notamment sont parmi les meilleurs de cet Euro. Mais l’osmose collective semble moins évidente que précédemment. L’équipe semble avoir moins faim, parfois un peu nerveuse et le huitième qui nous attend dès demain face aux Turcs sera déjà un très gros test. Pouvons-nous battre les Turcs, puis les Espagnols ou les Grecs et enfin s’enfiler la Serbie le tout en une semaine ? Avouez que le programme est costaud !
4 – Espagne
Deuxièmes du groupe B mais en concédant tout de même deux défaites, cette Espagne – à qui il manque de nombreux joueurs majeurs comme Marc Gasol, Ricky Rubio, Juan-Carlos Navarro ou Serge Ibaka – n’est clairement pas au mieux. Pau Gasol est un monstre qui peut envoyer 25 points et 10 rebonds dans la face de n’importe quelle équipe mais derrière, ses coéquipiers ont du mal à suivre. Pau Ribas ressemble à Jose Calderon mais ce n’est pas lui. Sergio Rodriguez voit très bien le jeu mais ce n’est pas Ricky Rubio. Nikola Mirotic a du mal à trouver ses marques et Rudy Fernandez n’est pas très régulier. Résultat, après s’être pris le mur serbe en pleine tête dès le premier match, les Espagnols se sont faits surprendre par des Italiens en feu mettant ainsi en avant certaines faiblesses de leur banc et un certain manque de qualités athlétiques sur les ailes notamment. Collectivement, l’équipe ibère sait toujours bien faire tourner la balle et poser de bons systèmes mais cela manque de qualité de shoot extérieur par moment ou de variété tout simplement dès lors que Pau Gasol est sur le banc.
Vainqueur de l’Euro ? Après ce premier tour, l’Espagne fait plus figure d’outsider que de favori principalement parce qu’il lui manque plus de joueurs que ses plus gros rivaux. Maintenant, il s’agit de pas déconsidérer le niveau de cette Roja. Nous savons que Gasol peut gagner des matchs à lui tout seul, que Sergio Llull est un pitbull qui ne lâchera rien de rien et que la culture basket de cette équipe est immense mais il est tout de même difficile de les voir aller au bout en passant la Grèce, la France puis la Serbie par exemple…
5 – Croatie
Les Croates on fini deuxièmes du groupe C derrière les Grecs (aucune honte à cela…). En termes de talents, ils n’ont rien à envier aux plus grandes nations car quand vous possédez dans votre effectif deux joyaux tels que Dario Saric (21 ans) et Mario Hezonja (20 ans) vous savez que vous pouvez faire mal à toute équipe se présentant sur votre route. Contre toute attente – parce que ce n’est pas forcément leur point fort – les coéquipiers de Bojan Bogdanovic ont proposé l’une des meilleures défenses de ce premier tour avec seulement 68 points encaissés par rencontre (3èmes). Il faut dire que non seulement le 5 est de grande taille (le meneur Ukic mesure 1m96) mais en plus ils sont deux gros pivots à se relayer pour occuper l’espace sous le cercle : Ante Tomic (2m15) et Luka Zoric (2m12) pour un apport de plus de 20 points et 10 rebonds à eux-deux. Cette équipe manque encore d’automatismes et d’expérience mais elle joue dur, elle est culottée et ne reculera devant personne.
Vainqueur de l’Euro ? Franchement, le huitième contre la Finlande ne devrait pas poser de problèmes mais il serait surprenant de voir ces Croates aller plus loin que les quarts de finale où ils vont très vraisemblablement affronter leurs voisins Serbes (à moins d’un exploit retentissant des Tchèques) dans un duel fratricide qui sera tout simplement immanquable.
6 – Italie
Après s’être faits surprendre lors de leur premier match par la Turquie, les Italiens ont élevé leur niveau de jeu et ont enfilé trois victoires de suite (Islande, Espagne et Allemagne), ce qui leur a permis de se positionner en 3ème place de ce groupe B ultra compliqué. Marco Bellinelli réalise un excellent Euro et a pris feu de manière cinglante contre les Espagnols. Andrea Bargnani est motivé et reste un grand (2m13) capable de shooter de loin, ce qui est toujours utile surtout dans le style de jeu que pratiquent nos cousins transalpins. Autour, les gars comme Alessandro Gentile, Marco Cusin ou Daniel Hackett se donnent à fond et procurent à cette Italie des options en termes de rotations. Et puis, il y a Danilo Gallinari. Peut-être le meilleur joueur depuis le début de cet Euro, il tourne à 21 points, 7,4 rebonds et plus de 2 passes décisives de moyenne. Il évolue poste 4 où il est très difficile à contenir dans ce contexte FIBA avec cette ligne à 3-points plus proche de 50 centimètres. Le jeu rapide et très offensif pratiqué par l’Italie lui convient parfaitement et lui permet d’avoir de nombreux tirs assez ouverts ou des occasions en contre-attaque. Bref, “Il Gallo” s’éclate et l’Italie régale.
Vainqueur de l’Euro ? Nooooonnnn. Très sincèrement, pour remporter un EuroBasket, il faut défendre beaucoup plus dur que ce que les Italiens ont montré jusqu’à maintenant. Si Israël ne devrait pas pouvoir lutter en huitième, le quart potentiel contre les Lituaniens sera un tout autre test pour la solidité des Azurri. Et pour ce qui est d’éliminer la Serbie ou d’être capable de battre les Grecs, les Espagnols ou les Français… Bien sûr, sur un match, tout est possible mais là il s’agirait d’enchaîner les exploits.
7 – Turquie
Quatrièmes du groupe B, n’oublions pas que les Turcs ont fini avec le même nombre de points que les Espagnols et les Italiens. Ils ne sont derrière qu’à cause de leur différence de points négative principalement due à la fessée prise contre ces mêmes Ibères au deuxième match. En attendant, la Turquie a dominé l’Italie, l’Allemagne et l’Islande. Cette équipe turque n’est pas toujours au top au niveau concentration défensive, son jeu n’est pas toujours léché et elle ne possède pas de talents vraiment dominants. En revanche, c’est une équipe qui aime le sang. C’est une équipe qui va se battre jusqu’à son dernier souffle à l’image d’un Semih Erden très costaud depuis le début de la compétition. Autour du pivot, Ali Muhammad (alias Bobby Dixon) est certainement le plus talentueux de la bande offensivement, avec aussi un Ersan Ilyasova qui oblige les défenses à s’écarter à cause de sa faculté à planter derrière l’arc. Sinan Güler est un chien de garde teigneux et Cedi Osman est un ailier polyvalent qui fera le boulot. Le 5 majeur tient assez bien la route mais le vrai souci est sur le banc où quasiment aucun des 7 autres joueurs ne semble en mesure d’apporter un écot sérieux à ce niveau de compétition.
Vainqueur de l’Euro ? Nan, nan ! Déjà, en tant que patriotes, il est de notre devoir d’espérer que l’aventure turque ne dépassera pas le stade des huitièmes (au passage ce ne sera pas une promenade ce huitième pour nos Bleus…). Et dans le cas – tout de même peu probable – où Erden et ses copains fassent passer le favori bleu, blanc, rouge à la trappe, il serait très étonnant de les voir se débarrasser des autres grosses nations comme l’Espagne, la Grèce ou encore la Serbie.
8 – Lituanie
Vice-championne d’Europe et quatrième du dernier Mondial, la Lituanie est une grande nation de basket. Elle a fini première du faible groupe D avec 4 victoires et une seule défaite mais malgré tout, elle ne nous a pas convaincu, notamment en attaque où elle a montré une inhabituelle irrégularité au tir extérieur et un manque criant d’osmose collective symbolisé par seulement 17 passes décisives d’équipe par match. Comme la France, la Lituanie n’a pas encaissé beaucoup de points sur ses sorties du premier tour (67,2 points, 2èmes de ce classement) mais c’est largement dû à la faiblesse offensive des équipes rencontrées comme la Belgique, l’Estonie ou l’Ukraine. La fin de match totalement ratée contre les Belges est un exemple flagrant de ce qui semble faire défaut aux Lituaniens. Pourtant, il ne s’agit pas ici d’enterrer complètement la nation d’Arvydas Sabonis – dont le fils de 19 ans fait partie du roster – car ces joueurs sont de superbes basketteurs à l’image de Mantas Kalnietis, Reinaldas Seibutis ou encore Jonas Valanciunas. L’effectif a de la taille, du muscle, de la technique, du shoot extérieur, du poste bas… Bref, la Lituanie a un peu déçu pour le moment mais attention…
Vainqueur de l’Euro ? Si cette Lituanie arrive à se remettre en route et à aller au bout de cet EuroBasket 2015, ce sera vraiment un gros retournement de situation par rapport à ce qui a été montré au premier tour. La Géorgie ne devrait pas faire obstacle trop longtemps en huitièmes mais la perspective d’un quart contre les Italiens représente déjà une sacrée marche à escalader pour nos amis baltes. S’ils le font, attention, tout sera alors possible car une certaine confiance sera installée. La Lituanie vainqueur de l’Euro ? La cote n’est pas si mauvaise en fait malgré un premier tour peu convaincant.
Les hostilités commencent demain à midi et nous en avons déjà la bave aux lèvres !
Source image : Twitter / ESPN