Focus sur les Bleus de l’Euro : Nicolas Batum, l’altruiste qui vous veut du bien
Le 25 août 2015 à 17:03 par Leo
Échangé aux Charlotte Hornets dès le début de l’été, l’ancien Blazer formé au Mans, à savoir Nicolas Batum, est sur le point d’écrire une nouvelle page de sa carrière NBA après 7 ans de bons et loyaux services dans l’Oregon. Back dans les bacs avec l’escouade dirigée par Vincent Collet, il se prépare à défendre l’étendard tricolore d’arrache-pied aux côtés de ses copains de la sélection, retrouvant son rôle de seconde lame prépondérante qui lui colle à la peau. Prélude de ce qu’il pourra nous conférer d’essentiellement vital au cœur de l’EuroBasket à venir…
Son passé avec les Bleus
Tour à tour victorieux en cadets puis en juniors, Batum intègre on ne peut plus logiquement la cour des grands en Bleus en 2009. Sous la houlette de Collet, notre Red Auerbach à nous, il est appelé en renforts pour prêter main forte aux seniors qui eurent besoin d’un tournoi de repêchage afin de glaner leur place pour l’EuroBasket, se déroulant cette année-là en Pologne. Nos chers voisins ibériques nous laveront à froid en quarts de finale mais l’histoire d’amour entre Nico et le maillot bleu est bel et bien actée. Car depuis ce jour, l’ailier de 26 piges va s’imposer comme l’un des cadres indiscutables de l’EDF, un titulaire très apprécié, toujours à l’écoute des supporters bleu-blanc-rouge de par le monde. Par ailleurs, il n’a jamais rechigné à faire des heures sup pendant les intersaisons estivales, essuyant les coups durs comme les moments de joie absolue au fil du temps. Ainsi, vous l’aurez compris, ce n’est pas maintenant, alors que la France est au bord de pouvoir certainement réaliser un doublé des plus mémorables de son histoire basketballistique, qu’il va renoncer à participer à l’effort de guerre et faire valoir sa polyvalence si prisée outre-Atlantique.
Points forts
Sa capacité à tout faire sur un parquet. Oui, tout comme son illustre idole Scottie Pippen, le Nico aime être partout sur le terrain et se transformer en couteau suisse dans tous les compartiments du jeu. Une volonté qui requiert beaucoup d’engagement et de rigueur qui ne l’effraie pas le moins du monde, bien au contraire ! Au-dessus de tout, il y a la défense où le natif de Lisieux excelle. Marquant traditionnellement le meilleur attaquant adverse en sélection comme en club, Nicolas Batum donne de manière récurrente des migraines à ses opposants grâce à une omniprésence défensive qui en a fait déchanter plus d’un. Ainsi, cet instinct spartiate déployé qui caractérise l’essence même de son game permet de soulager et de dynamiser les offensives tricolores à l’autre bout de la salle. Altruiste et solidaire, Batum n’en oublie pas pour autant de distribuer les caviars, de multiplier les pénétrations, de conclure les actions perché dans les airs ou de sanctionner à longue distance quand cela est nécessaire.
Points faibles
Justement, son altruisme ou plutôt cette manie de trop vouloir s’effacer au profit de Tony Parker ou de Boris Diaw par exemple. Or, notre Batum national n’a pas à rougir, loin de là ; quand le meneur des Spurs était absent lors du Mondial espagnol, “Batman” a pris les choses en main et porté les Bleus dans un style “Kobe-Bryantesque” face à la Serbie bien que la victoire – et la finale rêvée contre Team USA – nous a échappé. Plus précisément, son envie perfectionniste de tout faire et bien est peut-être son talon d’Achille, une faiblesse qui saute aux yeux dès lors que son activité défensive est rapidement réprimée par les arbitres ou lorsqu’il a tout bonnement décidé avant la rencontre qu’il allait se limiter à 2 drives vers le cercle et trois shoots du parking en ce qui concerne son scoring perso. La critique est un peu trop vulgaire et simpliste ? Maybe mais c’est en tout cas le sentiment qu’il véhicule lorsque l’Equipe de France est en manque de solutions et que son langage corporel traduit une impuissance contextuelle à nous extirper d’une très mauvaise passe en s’appuyant sur son talent brut. Bah c’est Batman ou c’est pas Batman ? Son côté insupportable “je m’efface pour le bien du collectif” s’est quelque peu dissipé en prenant du galon il est vrai, mais certaines habitudes néfastes lui mènent toujours la vie dure…
Ses objectifs pour l’Euro à venir
On va annoncer la couleur de suite : pas un match en-dessous de la douzaine de points, tout en tapant la dizaine d’unités combinées aux rebonds et aux passes décisives. Si Batum parvient à maintenir cette ligne de stats largement à sa portée durant tout l’Euro, les chances de back-to-back de notre escouade n’en seront que fortement augmentées. Le bougre a un rôle majeur à jouer dans cette mission périlleuse et en répondant de façon explicite aux dilemmes qu’il aura à affronter tout au long de la compète, notre reconquête du Graal européen se déroulera dans les meilleures conditions. Son destin et celui des Bleus sont en partie entre ses mains ; à lui de dompter les doutes et les diverses fourberies qui émaneront de son esprit, testé sans relâche par une horde d’équipes affamées de croquer le trophée suprême à pleines dents. Du mental, toujours ce foutu mental !
En somme, rien n’est acquis pour Nicolas Batum et la bande de Vincent Collet qui auront fort à faire afin de régner à nouveau sur l’Europe. Longtemps chasseurs, ils seront désormais chassés, des proies qui ne devraient jamais laisser sommeiller leurs sens aiguisés de prédateur s’ils ne souhaitent pas se faire dévorer par une concurrence des plus hostiles sur leurs terres. “Batman” en tête, agresser devra rester la préoccupation n°1 du groupe France qui, poussé par les encouragements d’une nation bleue les glaives sortis de leur fourreau, s’octroiera alors la possibilité magnanime d’asseoir sa domination sur le Vieux Continent. Rien que ça…
Source image : FFBB / Le Figaro