Jud Buechler : le Big 3 des Bulls était en fait un Big 4

Le 19 juin 2015 à 18:08 par David Carroz

Il y a des joueurs qui, chaque saison, collectionnent les papiers hommages pour leur anniversaire. Ceux dont les exploits ont été si nombreux qu’il n’y a pas un mois voire une semaine sans un article glorifiant leurs performances historiques. Il y a aussi ceux qui ont su briller un soir avant de disparaître, laissant une prestation d’exception sans lendemain. Et il y a ceux qui n’ont jamais été tête d’affiche, dont le nom a été oublié par beaucoup.

Jud Buechler est de ceux-ci, mais cette année, TrashTalk a tenu à réparer l’injustice de cette indifférence. En effet, en dehors d’une page Wikipédia ne rendant absolument pas hommage à son immense et méconnue carrière, difficile de trouver trace du beau gosse. Car oui, à 47 ans aujourd’hui, ce sont 2385 points, 560 passes et 1266 rebonds en NBA qui nous contemplent. Ou que nous ferions mieux de contempler. A titre de comparaison, de telles statistiques sont supérieures à celle de Jordan lors de son année rookie (2313 points, 481 passes et 534 rebonds). Comment ça rien à voir ? Pour un mec qui a réalisé lui aussi un Threepeat en étant le 10ème ou 11ème homme des Bulls, ça a de la gueule. Car le malheur de Jud Buechler entre 1996 et 1998, c’est d’avoir été barré par Scottie Pippen et Toni Kukoc à l’aile, voire Jordan himself à l’arrière.

Malgré cela, avec les Randy Brown, Dickey Simpkins, Bill Wennington ou autre Steve Kerr, son rôle a été essentiel. Kerr justement, qui avait usé ses culottes sur les mêmes bancs que Jud Buechler à l’université d’Arizona et qui reprend aujourd’hui les idées de Phil Jackson en ouvrant son banc, même si ce n’est que pour un court instant, même durant les Playoffs. Histoire de rappeler que chacun peut avoir un impact. Comme lui ou Jud Buechler par le passé. Des mecs posés là en bout de banc, dont personne ou presque ne se soucie.

Des fois, vous avez simplement besoin d’un nouveau look. Et je crois que s’appuyer sur de nombreux joueurs aide à créer une certain alchimie de groupe. – Steve Kerr

Look, c’est le mot qui colle le plus à Jud Buechler, avec un physique de banquier à faire passer Mike Dunleavy Jr. pour un repris de justice. Il semblait être une anomalie avec sa dégaine de joueur de beach-volley. D’ailleurs, nous aurions pu être privés de son talent sur les parquets NBA. Au lycée, le Californien est certes un prospect pour le basket, mais il est surtout classé parmi les 50 meilleurs volleyeurs de sa génération. Imaginons un instant qu’il ait choisi ce sport : Michael Jordan ne serait jamais revenu jouer aux Bulls en 1995 – ni même au basket d’ailleurs. Toute l’histoire de la Ligue serait à réécrire. Mais voilà, MJ a accepté le défi de remporter des titres avec des blancs becs dont personne ne voulait vraiment. Drafté en 1990 par les Sonics, Buechler est envoyé directement aux Nets. Avant d’atterrir aux Bulls en 1994, il joue donc à New Jersey, puis San Antonio et enfin Golden State. Pas très stable.

Jamais il ne restera dans une ville plus longtemps qu’à Chicago durant sa carrière, loin du climat ensoleillé de sa jeunesse californienne. Il quittera les Bulls en même temps que Michael Jordan, preuve une fois de plus du lien fort entre leurs parcours. Plus jamais MJ ne remportera de titre. Sans Jud Buechler, ce n’était plus possible.

Voilà pourquoi, aujourd’hui, TrashTalk souhaite un excellent anniversaire à un joueur majeur trop souvent mis de côté. Et puis, avoir ouvert la voie à une autre légende née 10 ans plus tard avec un physique ingrat comme Dirk Nowitzki, c’est aussi la grande classe.

Source image : loeildelanba.wordpress.com


Tags : Jud buechler
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