Profil Draft 2015 : Frank Kaminsky, joueur doué cherche franchise NBA avec salle de muscu
Le 08 juin 2015 à 17:11 par David Carroz
En progrès constant depuis sa première saison NCAA avec un vrai palier franchi lors des deux dernières années, Frank Kaminsky n’a pas été loin d’emmener Wisconsin au titre il y a quelques semaines. Entre son 1,8 point de ses débuts et les 18,8 qu’il a sorti en 2014-15, la grande brindille a parcouru du chemin, avec un profil atypique pour un intérieur.
Profil
> Âge : 22 ans. Né le jour où Hulk Hogan défonçait Yokozuna à Wrestlemania IX. Et ouais.
> Position : Ailier fort/Pivot. Mais derrière la ligne des 3 points.
> Equipe : Wisconsin. Un futur Daguet de Milwaukee ?
> Taille : 216 centimètres. C’est grand.
> Poids : 105 kilos. Un peu légère la grande brindille.
> Envergure : 211 centimètres. Soit un ratio envergure/taille inférieur à 1. Ça manque d’allonge. Vas-y Franky, c’est pas bon bon bon.
> Statistiques 2015 : 18,8 points, 8,2 rebonds, 2,6 passes, 0,8 interception et 1,5 contre à 54,7% au tir dont 41,1% de loin, le tout en 33,6 minutes.
> Comparaison : Brad Miller ou Kelly Olynyk.
> Prévision TrashTalk : Entre la 15ème et la 20ème place.
Qualités principales
# Taille et mobilité, un combo rare
Avec ses 2m16, il faut aller le chercher pour le regarder dans les yeux, surtout que Frank Kaminsky gambade bien pour son gabarit. Sa mobilité associée à sa taille est une combinaison rare. S’il n’est pas forcément rapide, il sait couvrir du terrain en défense pour venir en aide ou sur les pick’n’roll pour retrouver rapidement son adversaire après un switch.
Offensivement, son footwork de qualité – yes papa, jeu de jambes – lui permet de prendre le dessus sur des intérieurs souvent moins mobiles que lui. De ce côté-ci du parquet il est donc également bon sur situations de pick’n’roll grâce à sa qualité de déplacement.
Il sait aussi profiter de sa taille pour prendre des rebonds, surtout défensifs, en n’oubliant pas de box out son adversaire qui cherche à prendre la position préférentielle.
# Palette offensive étendue
Du jeu au poste, des jump shots, des 3 points. Pas mal comme arsenal pour punir les défenses adverses. Frank Kaminsky dispose donc d’une panoplie offensive variée qui va forcément intéresser des franchises NBA. Il faut dire qu’un intérieur capable d’arroser à 41,6% depuis le parking, ça crée des opportunités pour le reste de l’équipe. Surtout qu’il n’a pas que cette arme à son répertoire.
En effet, lorsqu’il est serré de trop près derrière l’arc, Kaminsky joue sur sa mobilité pour partir en dribble et s’approcher du cercle. Comme on l’expliquait juste avant, il sait prendre l’avantage sur certains plots des raquettes qu’il peut martyriser grâce à son toucher de balle, sa seule limite au poste étant son manque de puissance. En isolation, il possède un spin move et un jab step plus qu’intéressants pour se créer ses propres tirs.
Sans le ballon, il aime profiter des écrans pour derrière envoyer une ogive en catch and shoot ou attaquer le panier. Mais ce qui pourrait être son principal atout en NBA, c’est sa capacité à faire ficelle à mi-distance (ou de loin) sur pick’n’pop. Dans ce registre, il peut rappeler Nikola Mirotic puisqu’il n’est pas un mauvais manieur de ballon pour une girafe – même si l’intérieur des Bulls est plus vif et moins grand.
# Intelligence de jeu
Alors qu’il n’aura probablement jamais la chance d’évoluer sous les ordres de Gregg Popovich, Frank Kaminsky pourrait être un des disciples du coach des Spurs. Patient, capable de faire le bon choix en toute circonstance, son excellente vision du jeu pour un intérieur serait parfaite dans les systèmes de San Antonio. Avec ses 3,4 passes pour 40 minutes, il est le meilleur passeur parmi les big men inscrits à la Draft. Et comme il ne force pas son jeu, il ne perd la balle que sur 9,9% de ses possessions. Soit le troisième taux des prospects de cette promotion.
Défauts majeurs
# On défend sur quel poste en NBA ?
La plus grande interrogation concernant Frank Kaminsky est son rôle en défense. Face aux pivots, ses 105 kilos tout mouillé ne vont pas peser bien lourd. En NCAA déjà, les intérieurs les plus physiques l’ont fait souffrir. Certains prétendent qu’il existerait une vidéo sur Youporn le montrant se faire taffer comme il se doit par Karl-Anthony Towns, prenant coup de boutoir sur coup de boutoir. Comme en plus il n’a pas une allonge suffisante pour contester convenablement les tirs, il pourrait vite devenir une cible privilégiée par les adversaires. Il a beau faire des efforts – il reste meilleur que Carlos Boozer de ce côté du parquet – cela n’est pas suffisant pour s’assurer une place de choix en NBA.
Même sa mobilité ne le sauve pas. En effet, il n’a rien d’un protecteur d’arceau qu’on peut attendre pour un poste 5. S’il se déplace bien, il manque de vitesse dans ses déplacements latéraux, d’explosivité et d’envergure comme déjà évoqué pour venir en second rideau. Il devrait donc s’offrir une belle collection de posters dans les années à venir, mais pas du bon côté de la photo.
Reste donc les ailiers forts. Mais contre eux aussi, il sera en difficulté. Il a beau être mobile, cela sera un peu juste face aux postes 4 qui jouent face au panier et qui sont eux aussi agiles. Tom Thibodeau aurait ainsi déjà demandé à ne pas être interviewé pour le poste de coach de la franchise qui draftera Kaminsky.
# Rendez-vous à la salle de musculation
En plus de risquer quelques traumatismes défensifs face aux pivots adverses, difficile d’imaginer Frank Kaminsky et son torse de poulet bouger les intérieurs offensivement. Il va devoir s’appuyer sur son footwork et son toucher face aux joueurs plus grands et plus costauds qu’en NCAA. S’il sait créer le contact et obtenir des fautes, il ne parviendra pas à conclure au cercle vu qu’il galérait déjà à l’université. Alors quand D-12 va lui rentrer dans la gueule, pas sûr que Franky puisse ne serait-ce que lâcher le ballon.
En outre, son manque de puissance ne va pas être compensé par d’autres qualités athlétiques. Sans explosivité, on ne va pas poser un dunk sur la tête des mastodontes adverses prêts à monter au contre.
En gros, même s’il a progressé physiquement depuis son entrée à la fac, on reste loin du compte pour jouer les terreurs dans les raquettes NBA. S’il pourra scorer à l’intérieur grâce à sa technique, elle ne pourra pas s’imposer de manière consistante et régulière.
# Potentiel
Frank Kaminsky fait partie de cette espèce en voie de disparition que sont les Seniors. Quelle idée de rester 4 ans à l’université ? Bon en même temps, ce n’est pas avec son niveau en freshman ou sophomore qu’il aurait pu espérer rejoindre la Grande Ligue, mais maintenant sa marge de progression est réduite. En bossant énormément, il a atteint un palier qui ne doit pas être bien loin de son seuil limite. Souvent, les prospects arrivent avec des qualités physiques ou athlétiques qu’il faut canaliser, ainsi que des lacunes dans le jeu. Frank Kaminsky maitrise déjà les fondamentaux mais n’est pas explosif et manque d’envergure. Malheureusement, cela ne s’apprend pas. Le plus vieux des lottery picks prévus pour cette promotion offre des certitudes sur ses qualités. Mais pas de potentiel.
Conclusion
Bien encadré dans le programme solide de Wisconsin, Frank Kaminsky est devenu un basketteur confirmé qui a été élu joueur de l’année par les coaches NCAA mais aussi par la presse, entre autres. Mais sa progression pourrait bien avoir atteint son sommet ou presque. Cependant, un intérieur avec autant de talent offensif et une telle mobilité pour sa taille est une denrée rare en NBA, ce qui lui vaudra certainement une place dans la Green Room lors de la Draft.
Source image : www.foxsports.com
Source vidéo : Youtube