Bilan de saison 2015, version Clippers : le basket se joue à 5 contre 5 et à la fin…

Le 19 mai 2015 à 12:16 par Benoît Carlier

Confronté à quelques rares bourrasques, le voilier californien avait profité des vents favorables pour terminer sa saison régulière en trombe autour du détroit de Griffin. Mais aujourd’hui, il échoue de nouveau en demi-finale de conférence pour la troisième fois en quatre ans, soulevant des questions sur la vulnérabilité de ce navire piloté par Doc Rivers.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Empreinte d’optimisme, la rédaction voyait les Clippers trôner sur la Conférence Ouest en améliorant leur record de franchise pour la troisième saison d’affilée (ici). La prédiction aurait presque pu s’avérer exacte si les Warriors n’étaient pas allés secouer le marc de café de Steve Ballmer, le nouveau propriétaire excentrique qui fait de l’ombre à son comparse de Dallas. Mais c’est bien en post-season que le ciel des prévisions s’obscurcit, Los Angeles se tatouant un L de Loser sur le front après un nouvel échec en demi-finale alors même qu’on leur prophétisait de franchir un cap en atteignant le dernier carré de la compétition pour la première fois de leur histoire. La qualité de l’effectif n’est pas à l’origine de cette élimination qui semble provenir d’un mal bien plus profond, enfoui dans le mental des LAC.

Ce qui s’est vraiment passé :

Toujours très spectaculaires en attaque, les Clippers deviennent aussi de plus en plus efficaces à l’image de Blake Griffin dont les thuyas qui délimitent son jardin ont été replantés à cinq bons mètres du cercle. Son absence entre février et mars pénalise les Angelinos mais CP3 et DeAndre Jordan (troisième meilleur défenseur de la ligue cette saison) rehaussent leur niveau pour rester dans le wagon de tête. De nouveau au complet, ou presque (coucou Jamal), pour terminer la saison, les protégés de Steve Ballmer grillent Memphis et les Spurs à la photo finish pour s’octroyer une belle troisième place à l’Ouest histoire de bien se creuser l’appétit avant les Playoffs. L’entrée sera grandiose, avec une salade texane très copieuse assaisonnée d’un Chris Paul héroïque sur une seule jambe. Jusqu’à 2:35 dans le troisième quart-temps du Game 6 face à Houston, les Clippers semblent avoir retiré cette étiquette de loser qui leur collait à la peau depuis tant d’année notamment grâce à un Blake « The Quake » devenu inarrêtable en attaque (25,5 points, 12,7 rebonds et 6,1 assists), mais un barbu et ses copains sont venu arracher les derniers cheveux qui restaient sur le crâne de Steve Ballmer ce week-end. Après le premier tour en 2013, une demi-finale en 2014, les Clippers stoppent leur progression cette saison et les interrogations sont de plus en plus nombreuses.

L’image de la saison :

Chris Paul Tim Duncan

Wake Forest devra encore attendre pour trouver son nouveau champion.
Source : http://www.blogdebasket.com/

On ne l’attendait pas, il a cartonné : J.J. Redick

Plus que son niveau de jeu sur le terrain qui est le même depuis un an, c’est à propos de sa santé que nous avions quelques a priori avant la saison. Mais l’ancien chouchou de l’université de Duke les a vite effacé, ne manquant que 4 petites rencontres sur l’intégralité de la saison. Déjà particulièrement adroit derrière l’arc, il a encore amélioré son geste, devenant ainsi le cinquième sniper le plus sûr du pays derrière des fous furieux comme Kyle Korver et Stephen Curry avec 43,7% de réussite depuis le centre-ville. La troisième arme offensive de la franchise a eu quelques coups de chaud qui ont offert des victoires précieuses aux Clippers dans la course au Top 4 à l’Ouest pendant la saison régulière et Jean-Jérome est devenu une valeur sûre au poste 2 aussi capable de défendre un peu plus fort lorsque cela était nécessaire.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Spencer Hawes

Inefficace en sortie de banc, l’ancien 76er passé brièvement par Cleveland la saison dernière a peu à peu perdu la confiance de Doc Rivers. Plus intéressé par la mode et le showbiz que le basket depuis son arrivée à L.A., il a signé un contrat avec les opticiens de Californie, rendant aveugle un tiers de la population le jour de Noël avec un costume qu’on qualifiera d’osé. Sur le terrain, Spencer Hawes a presque vu ses statistiques être divisées par trois en un an (de 13,2 points, 8,3 rebonds et 3 assists à 5,8 points, 3,5 rebonds et 1,2 assist avec un temps de jeu passé de 30,9 à 17,5 minutes). Officiellement sous contrat jusqu’en 2018, il va devoir se trouver une utilité dans la rotation de Doc Rivers sous peine de devenir un poids mort pour les Clippers. Un boulet à 5 patates l’année quand même.

La vidéo de la saison :

Une réputation que les Clippers risquent de traîner pendant des années…

Ce qui va bientôt se passer :

Un changement d’identité graphique pour commencer afin, peut-être, d’effacer cette image de loser bien installée dans la conscience collective. Mais il faudra bien plus que ça et Doc Rivers le sait. Il va troquer sa casquette de coach contre celle de GM pour l’été afin de construire l’équipe de ses rêves dans laquelle son fiston devrait encore prendre place. Quid de DeAndre Jordan dont le contrat arrive à son terme et qui aura malgré tout bien progressé aux côtés de Blake Griffin depuis cinq ans  ? Los Angeles cherchera évidemment à le garder mais seront-ils prêts à débourser 108,7 millions sur cinq ans ? On sait que l’argent n’est pas un problème pour Steve Ballmer, mais LAC doit aussi conserver quelques ronds pour se former enfin un banc digne de ce nom pour la saison prochaine. Pour le reste, Blake, Chris et Jean-Jérôme devraient continuer l’aventure à Beverly Hills alors que l’emplacement du food truck kebab d’Hedo Turkoglu serait déjà disponible sur Craigslist selon certaines sources. Y’a quand même des limites…

Source image : Wally Skalij – Los Angeles Times


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