Bilan de saison 2015, version Bulls : carpaccio de Thibodeau et indigestion pour les Taureaux

Le 16 mai 2015 à 13:11 par David Carroz

Voilà, c’est fini. Une fois de plus, les Bulls n’auront pas su passer l’obstacle LeBron James, même s’ils font mieux que d’habitude en remportant 2 matches au lieu d’un seul les années précédentes face à l’équipe de LBJ. Pour autant, difficile de se satisfaire de cela puisque les ambitions du début de saison étaient bien plus élevées qu’une sortie de route en demi-finale de conférence. Bilan de l’année écoulée. la dernière de Thibs ?

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Après deux saisons à jongler avec un effectif restreint et à en tirer le meilleur, Tom Thibodeau disposait enfin d’un roster de qualité et suffisamment fourni pour viser haut. C’est du moins ce que nous pensions. Après une période d’ajustement, les Bulls devaient se mettre en mode rouleau compresseur à partir du All-Star Game pour arriver au top en Playoffs, finissant la saison régulière à la lutte avec Cleveland pour avoir le premier spot à l’Est. Avant de rencontrer ces Cavaliers en finale de Conférence. En gros, un diesel qui chauffe jusqu’à fin février avant d’être lancé pour les joutes printanières. Il restait à savoir s’ils ne caleraient pas dans la dernière côte.

Ce qui s’est vraiment passé :

La période d’ajustement dure encore. En effet, alors que les Bulls sont en vacances, ils recherchent toujours la bonne formule pour être constants dans leurs prestations. Capables du meilleur (le blow-out face aux Bucks lors du Game 6) comme du pire (le dernier match de la saison), ils n’ont jamais trouvé l’équilibre qui fait d’un effectif talentueux un vrai candidat au titre. Il faut dire que l’identité collective a changé du tout au tout cette année. Finies l’intensité et la défense agressive, place à une attaque plus prolifique. À tel point qu’on a parfois eu du mal à reconnaitre cette équipe. Et lorsqu’offensivement les Taureaux sont retombés dans leurs travers, les bases des succès passés n’étaient plus présentes de l’autre côté du parquet. C’est finalement sans gloire qu’ils ont vu des Cavaliers pourtant bien diminués (absence de Kevin Love pour blessure, suspension de J.R. Smith lors des Game 1 et 2, Kyrie Irving touché) accéder à la finale de Conférence en 6 matches, dont une dernière rencontre qui a mis à mal la fierté des Bulls. Comme si les avertissements récurrents tout au long de l’exercice n’avaient pas vacciné les Bulls : le talent, c’est bien, la motivation et l’envie, c’est mieux.

L’image de la saison :

Bilan chicago bulls

Pau Gasol, leader de la Ligue en doubles-doubles et auteur de sa meilleure saison.
Source : www.ballerstatus.com

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Jimmy Butler

Le role player qui s’occupait des tâches défensives a franchi un palier cette saison. Et plutôt grand. En effet, non content de rester un chien de garde d’élite, Jimmy Butler est aussi devenu un atout offensif pour les Bulls, au point de devenir le meilleur scoreur de l’équipe devant Pau Gasol (18,5 points) et Derrick Rose (17,7). Il a ainsi rentabilisé ses nombreuses minutes passées sur les parquets (38,7 en moyenne, premier de la Ligue) pour poster ses records en carrière au points (20,0), rebonds (5,8) et passes (3,3) et être sélectionné par les coaches pour participer au All-Star Game avant d’être élu MIP. Seule une blessure après le match des étoiles aura terni son bilan puisqu’il n’a pris part qu’à 65 rencontres. Bien remis de celle-ci, il a confirmé sa montée en puissance lors des Playoffs en étant l’un des rares joueurs des Bulls à tenir tête à LeBron James et compagnie lors de la demi-finale de Conférence, en se coltinant LBJ des deux côtés du parquet. Une explosion bienvenue puisque “Buckets” sera agent libre avec restriction cet été. C’est pour qui le gros contrat ?

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Joakim Noah

Après une saison 2013-14 exceptionnelle qui a vu Joakim Noah finir DPOY, quatrième pour le titre de MVP et sélectionné dans la All NBA First Team, le pivot français s’est écroulé. Bien entendu, entre le retour de Derrick Rose, la signature de Pau Gasol et l’éclosion de Jimmy Butler, le rôle de Jooks a changé. Finis les triples doubles, la balle dans les mains lors de chaque système. Tom Thibodeau n’avait plus besoin de le voir dans un registre de point center à distribuer le jeu des Bulls, même si on a retrouvé de tels schémas offensifs lorsque Derrick Rose faisaient ses séjours habituels à l’infirmerie. Si on ajoute à cela des séquelles de son opération du genou de l’été dernier visibles tout au long de l’année dans son impact physique – même s’il s’en est défendu – et on obtient un Joakim Noah très décevant. Si on se doutait bien que ses stats seraient moins impressionnantes, jamais on aurait pu imaginer que son impact sur le jeu et surtout la défense des Bulls diminuerait à ce point. Mais avec Pau Gasol dans la raquette, il s’est retrouvé dans le rôle de l’ailier fort en défense, cavalant loin du panier pour s’occuper de 4 fuyants. Si les Bulls ont perdu de leur superbe de ce côté du parquet, c’est en partie parce que leur capitaine défensif n’était plus dans les mêmes dispositions.

Il a ensuite touché le fond en Playoffs. Moins agressif et en perte totale de confiance, Jooks n’a scoré que 5,8 points à 40,8% au tir et 35% au lancer-franc. il était tellement inoffensif que les Cavs n’ont pas hésité à mettre James Jones voire J.R. Smith sur certaines séquences en défense sur lui. Même ses rebonds (11 en moyenne lors de la postseason) ne pouvaient plus compenser les saucisses qu’il envoyait sur le panier adverse. Une saison très dure individuellement et dont le résultat collectif final n’atténuera pas la frustration.

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Les objectifs n’ayant pas été atteints, l’été risque d’être chaud dans l’Illinois. Le premier à faire ses valises devrait être Tom Thibodeau. Toute la saison, ses relations tendues avec le front office des Bulls ont alimenté les rumeurs d’un départ, à tel point que seul un titre pouvait éventuellement sauver sa place. On est loin du compte et son avenir s’annonce loin des rives du lac Michigan. Pour la suite, quels vont être les choix de Gar Forman et John Paxson ? Jimmy Butler sera prolongé. Derrick Rose a prouvé sur les Playoffs qu’à défaut d’être de nouveau candidat au titre de MVP, il peut revenir à un niveau All-Star. Et le reste ? Mirotic est encore tendre pour la NBA et trop faible défensivement. Le duo Gasol-Noah n’a pas donné les résultats espérés. Faudra-t-il faire un choix entre les deux ? Et les jeunes (Snell, McDermott) peuvent-ils jouer ? Bref, beaucoup d’inconnues. On y verra plus clair lorsqu’on connaitra le nouveau coach.

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