Bilan de saison 2015, version Magic : jeune classe studieuse recherche professeur compétent
Le 14 avr. 2015 à 16:13 par Benjamin
Troisième saison post Dwight Howard à Orlando et toujours rien de nouveau du coté des résultats en Floride. En revanche les jeunes pousses continuent de grandir et semblent prêtes à accueillir un coach qui pourra enfin les propulser vers les vertigineux sommets de la Conférence Est.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
Conscient du jeune noyau de joueurs de qualité assemblé par le Magic et du niveau ridiculement faible de la Conférence Est, TrashTalk voyait bien (ici) les jeunes du Magic nous faire une poussée de croissance et venir titiller la huitième place. Avec une Draft très solide (Aaron Gordon / Elfrid Payton) et quelques signatures de vétérans, qualitatives pour certaines (Channing Frye, Luke Ridnour), politiques pour d’autres (Ben Gordon est représenté par le même agent que Victor Oladipo), le travail avait été fait l’été dernier, le tout sans se ruiner. On avait quand même bien précisé qu’un rapprochement vers le top 8 serait une surprise et que le but premier cette saison serait de continuer à grandir sans trop se presser non plus. Le Magic partait donc encore en gros outsider, dans une division South East qui s’annonçait en plus intenable, avec quatre équipes qui pouvaient prétendre aux PlayOffs à rencontrer quatre fois dans le calendrier.
Ce qui s’est vraiment passé :
Pas de grande surprise au final. Orlando est resté à sa place au fond de la classe et a passé une grande partie de la saison à souffrir. Un départ coton au niveau des adversaires associé à une blessure rapide pour Victor Oladipo ont contribué à tuer le rêve dans l’oeuf. Après un démarrage loupé et une première partie de saison passée à survivre, le Magic a remercié son coach, Jacque Vaughn, le 5 février dernier après une défaite à San Antonio, ironie du sort pour l’ancien poulain de Popovich. Viré après deux saisons et demi, Vaughn s’en est allé la tête d’un maigre record de 58 victoires pour 158 défaites. L’intérimaire James Borrego a pris la suite et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne restera pas dans les annales des coaches NBA. Au final Orlando ne s’est pas révélé meilleur à domicile (13-28) qu’à l’extérieur (12-28) et a, comme attendu, beaucoup souffert face aux franchises de sa division (4-12). Par ailleurs, pas mal de matches ont été perdus dans les dernières minutes, la faute à un manque de scoreur attitré et à une défense incapable d’arrêter ses adversaires avec régularité, typique des équipes jeunes. Avec encore une rencontre à jouer face à Brooklyn pour clôturer la saison, Orlando file donc une nouvelle fois tout droit vers la loterie. Si le bilan comptable est à jeter à la poubelle, la situation est bien meilleure du coté du développement des joueurs. On a ainsi pu voir certaines jeunes pousses briller à tour de rôle tout au long de la saison, que ce soit Victor Oladipo, Elfrid Payton, Tobias Harris, Nikola Vucevic, Aaron Gordon, ou même Evan Fournier. Pas assez consistant pour gagner des matches régulièrement, mais assez pour se dire que cette campagne ne s’est pas jouée pour rien et qu’elle fera partie de la fondation d’une belle équipe.
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Evan Fournier
Envoyé l’été dernier par Denver en Floride, en échange d’Arron Afflalo, Evan Fournier a profité à fond de ce nouveau départ et de la blessure de Victor Oladipo, juste avant le début de la saison, pour marquer son territoire à Orlando. Auteur d’un démarrage absolument canon en novembre, le Français a par la suite souffert du retour de Vic et des choix de rotations hasardeux de son coach, avant d’être finalement un peu noyé dans le jeu individualiste parfois pratiqué par ses coéquipiers. Un individualisme qu’il n’a par ailleurs jamais rechigné à pointer du doigt devant les journalistes, preuve qu’Evan est bien là pour rester et pour tenter de grandir avec le Magic. Fournier s’est peu à peu essoufflé au cours de l’année avant de hisser le drapeau blanc fin février à cause de pépins physiques. Il n’a joué que deux rencontres en avril depuis, mais nul doute qu’il est dans les petits papiers des dirigeants pour la suite. On espère juste que le prochain coach en place saura apprécier Evan à sa juste valeur et ne touchera pas à la même drogue que Jacque Vaughn, qui privilégiait sur la fin Ben Gordon ou Willie Green au Français, deux petits jeunes de 32 et 33 ans qui auront surement un grand rôle à jouer dans le futur du Magic…
On l’attendait au taquet et il a abusé : Jacque Vaughn
La source des problèmes du Magic depuis 3 ans est là. Homologué San Antonio Spurs après plusieurs années passées à faire ses classes dans le Texas, Jacque Vaughn s’est gaufré dans les grandes largeurs pour sa première expérience en tant que head coach en NBA. L’ancien meneur n’a jamais réussi à faire monter la sauce entre ses joueurs en Floride et n’a pas laissé d’autre choix qu’un licenciement en bonne et due forme à ses dirigeants, après un nouveau départ manqué cette saison (remercié après 15 victoires et 37 défaites). Un charisme digne d’une boite de conserve, des rotations qui laissent pantois (pourquoi faire autant jouer les vétérans si le but est de faire progresser les jeunes ? On progresse difficilement assis sur un banc) et un playbook copié-collé venant directement de la page Wikipédia de Gregg Popovich ont été les ingrédients de sa chute. Pas sur qu’on le revoie un jour à la tête d’une équipe, après ces trois saisons absolument calamiteuses où les joueurs ont souvent été livrés à eux-mêmes.
La vidéo de la saison :
Les heures de récréation sont parfois un peu tendues à Orlando. Faut dire qu’avec un seul ballon pour tout le monde l’humeur n’est pas toujours au partage.
Ce qui va bientôt se passer :
D’abord la loterie, où le Magic se présentera avec le cinquième pire bilan de la ligue, puis la Draft, où il s’agira surement de couvrir ses arrières avant de rentrer dans la free agency. Un marché des transferts où le dossier chaud pour le GM, Rob Hennigan, sera bien entendu Tobias Harris. Auteur de chiffres alléchants sur le papier, l’ailier semble néanmoins être passé par la même école de basket que Rudy Gay, celle du me, myself, and I. Harris cette saison, c’est 17.1 points de moyenne pour 14 tirs tentés par match (dont le lot habituel de merguez à mi-distance) mais seulement 3.6 lancers francs tentés et un ratio passes décisives / pertes de balles proche de 1… Quand on lit les déclarations du GM qui se dit prêt à égaler n’importe quelle offre pour le conserver, on est forcé d’avoir une pensée pour les fans du Magic qui risquent d’avaler une bien mauvaise pilule si ça se fait. L’autre axe de l’été en Floride concernera bien sur le coaching. Orlando doit impérativement trouver quelqu’un qui arrive à transcender ce jeune effectif et à attirer l’attention de tous vers un objectif commun. Vu la masse de talent accumulée ces dernières années par les dirigeants, les candidats devraient se bousculer au portillon pour décrocher le job. On pourrait ainsi voir dans les rumeurs ces prochains mois des noms prestigieux, comme Tom Thibodeau ou Mark Jackson, et d’autres beaucoup moins, comme Vinny Del Negro, qui doit avoir fini de trier les archives chez ESPN ou encore Brian Shaw, balancé du haut de la montagne par les Nuggets il y a peu, après deux saisons pathétiques.
Ces deux gros dossiers auront une importance cruciale dans le chemin que va prendre le Magic pour les années à venir. Les dirigeants feraient bien de ne pas se tromper car vu le niveau de la Conférence Est, il y a un vrai coup à faire. L’ascenseur vers le top 8 est en effet loin d’être bloqué.
Source Image : abovetherim.com