Reality check pour Memphis : face aux Spurs et Warriors, les Grizzlies sont à court d’armes…

Paye ta semaine bien violente dans le Tennessee. Alors que les nuages étaient en vacances et que le soleil s’installait chez Elvis, ce sont les Warriors, Spurs et même Cavaliers qui ont changé la météo locale… Ambiance remise en question.

La tentation qui nous est généralement offerte par la saison régulière consiste à s’offrir des petits moments de panique, des sursauts de confiance ou d’anxiété, en fonction des résultats proposés. Ainsi, la franchise de Memphis se baladait tranquillement dans sa Conférence Ouest en tenant le regard avec les Warriors sur le podium, une saison exceptionnelle imposée par Marc Gasol et compagnie qui ont démonté les adversaires un par un, attaque par attaque, défense par défense. Un statut de leader respecté dans l’insoutenable Division Sud-Ouest, en ayant notamment battu San Antonio à deux reprises cette saison, les Warriors à la maison, Houston en 50/50 ou les Hawks pour ne citer que le haut du tableau général. Du coup, pas vraiment de quoi sortir la guitare sèche et commencer à fredonner For the Good Times, les hommes de Dave Joerger abordant les Playoffs avec plus d’ambition que jamais, prêts à atteindre cette Finale NBA tant rêvée depuis des années.

Puis vint cette semaine, la semaine de la chasse à l’ours. Ou de la chiasse à l’ours, comme vous voulez. Un trio des plus solides en jouant Cleveland, Golden State puis San Antonio, trois matches donc trois tests, trois tests donc trois réponses potentiellement différentes. Résultat ? Trois défaites. Et toutes, comme par hasard, pointant du doigt cette évidence cimentée chez les Grizzlies depuis bien trop longtemps : l’attaque ne suit pas. Pourtant, des progrès ont bien eu lieu ces dernières semaines, notamment grâce à l’arrivée de Jeff Green et le retour de Vince Carter. Pourtant, que demander de plus que ce beau mouvement de balle, précis, patient, grâce à des joueurs généreux et un sens de l’effort collectif magnifiquement partagé ? Malheureusement, comme les Spurs, Cavs et Warriors l’ont montré, il faut aussi savoir enlever sa ceinture au volant quand la loi impose de devoir la porter. Traduction ? Après des années passées à jouer à ce jeu-là, lent et parfois prévisible, méthodique mais aussi un peu trop robotique, c’est Gregg Popovich qui a compris que son attaque devait être retravaillée dans le Texas. Relâchée. Mise en liberté. Un détachement qui a notamment permis aux Spurs de remporter leur 5ème titre la saison passée et dont les Grizzlies semblent incapables. Quelle équipe possède davantage de panneaux de signalisation open-bar que celle de Steve Kerr ? C’est cette capacité à pouvoir laisser chaque joueur prendre feu chez les Spurs comme chez les Warriors qui manque à Memphis, la plupart des possessions consistant à installer un système bien répété pour obtenir deux points d’école. Une façon de faire totalement respectable, efficace, mais qui pourrait jouer des tours une fois le passage du premier validé.

Le but ici n’est pas de dire qu’il n’existe qu’un seul type d’attaque pour remporter un titre, on peut regarder dans le rétroviseur et citer un paquet d’équipes qui l’ont emporté sans vraiment jouer librement balle en main. Seulement, dans la NBA actuelle et surtout en voyant les adversaires que Memphis va rencontrer d’ici quelques semaines, les doutes reviennent concernant cette attaque si prévisible qui a tendance à parfois ‘gâcher’ le sublime travail défensif établi par tous les joueurs. On l’a souvent dit, répété, regardé en transpirant : les Grizzlies possèdent tout ce qu’il faut, sur le papier, pour aller jusqu’au bout. Une grosse défense, des joueurs intelligents, une énorme raquette, des snipers dans les coins, tous les ingrédients sont là pour constituer une bonne soupe de champion. Cependant, cette attaque légèrement améliorée par l’arrivée de Jeff Green ne semble pas encore à un niveau suffisant pour remporter plusieurs séries consécutives, un vilain défaut que cette dernière semaine de compétition a une nouvelle fois révélé. Bien évidemment, ce sont surtout des Spurs et des Warriors qu’il faut parler, sachant qu’une Finale Cavs-Grizzlies a autant de chance d’arriver que de voir Dave Joerger instaurer du run and gun… Mais ces deux franchises semblent encore un cran au-dessus grâce à leurs capacités offensives, des artificiers qui n’hésitent pas une seconde et du coup créent un faux-rythme déroutant pour les soldats du Tennessee. En resserrant leur propre défense, San Antonio et Golden State ont forcé les Grizzlies à ne scorer que 89 et 84 points. Les Cavs avant eux ? 89 unités…

Quelle équipe jouera Memphis au mois de mai ? Personne ne le sait encore. Mais après cette petite semaine inquiétante, on espère vraiment pour eux qu’il ne s’agira ni des Spurs, ni des Warriors. De quoi prier pour que le Thunder et les Rockets réalisent un exploit dès le premier tour… Ou bien qu’il s’agit d’un nouveau coup d’anxiété dû à la saison régulière. On écoutera Elvis jusque là.

Source image : Melty