Allo San Antonio, ici la Terre : le jeu des Spurs est officiellement porté disparu
Le 26 févr. 2015 à 09:42 par Giovanni Marriette
Mais que diable se passe-t-il du côté de San Antonio cette saison ? Car même si l’on est habitué depuis mille ans déjà à voir les Spurs attendre le printemps pour appuyer sur l’accélérateur, la simple vue du classement a de quoi faire grincer toutes les dents du côté de la timide fanbase des Texans. On tente de faire le point sur une situation que l’on ne voudrait pas dramatique pour autant mais qui en prend malgré tout le chemin au fil des défaites.
34 victoires et 23 défaites à l’heure actuelle. 3,5 victoires de retard sur la quatrième place occupée par Portland mais également deux d’avance seulement sur un Thunder revenant au triple galop. Et si on veut faire comme Maurice et “pousser le bouchon un peu trop loin”, les Pelicans ne sont qu’à quatre petits matches des champions en titre, tapis dans l’ombre à la place du con…
Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Car à force de s’armer de patience et d’attendre le réveil en douceur d’un squad habitué à s’économiser, on pourrait bien, cette saison, être déçu quant à la position finale de la bande à “Toni Pi”. Les Spurs ont tellement leur place réservée en postseason depuis plusieurs années que l’on prend la fâcheuse habitude de ne pas vraiment s’en occuper lors de la saison régulière. Or, force est de reconnaître que les résultats actuels pourraient jouer un vilain tour à “Pop” et ses gars si d’aventure ils ne se sortaient pas les doigts à vitesse grand V, quitte à s’abîmer un peu le derrière !
Le bilan des Spurs n’est évidemment pas catastrophique et bon nombre de fans des Celtics, des Lakers ou des Knicks vendraient d’ailleurs père et mère pour avoir 34 victoires en ce moment même. Sauf que les Spurs, eux, ne peuvent pas se le permettre. On constate d’ailleurs qu’à la même période sur ces quatre dernières saisons, ils ne déclaraient ainsi que 16, 13, 14 et 10 défaites aux impôts, des chiffres beaucoup plus en rapport avec le talent et l’expérience de joueurs habitués depuis des lustres à ne jouer que le titre et rien d’autre, habitués surtout à avoir l’intelligence d’assurer le service minimum jusqu’à mi-avril, histoire de ne pas arriver “carbo” comme des pâtes en Playoffs… On pense notamment à Tim Duncan qui, s’il paraît faire 15 ans de moins ces dernières semaines (15,4 points, 8,6 rebonds et 1,6 blocks en février), pourrait faire les frais en avril d’un mois de mars qu’il passe habituellement à panser ses plaies. Même constat pour un Tony Parker actuellement en mode forçage avec 13,2 points, 5,8 passes à 42,5% depuis 10 matches, à des années-lumière de la qualité de leader aguerri dont il devrait faire profiter ses collègues…
Car on va le répéter une fois de plus, la Conférence Ouest est une jungle où il faudra, plus que jamais cette année, être un lion pour ne pas se faire bouffer, et cela dès le premier tour, d’autant plus si les Spurs attaquent les Playoffs en tant que visiteurs, ce qui semble se dessiner. Car en jetant un rapide coup d’œil au calendrier à venir des heureux camarades de classe de Matt Bonner, on voit mal comment les Spurs pourraient obtenir mieux qu’un cinquième ou sixième spot avant la grande baston en avril/mai/juin. Une fin de Rodéo Trip avec deux confrontations face aux Kings et aux Suns commencera par nous donner un aperçu de la santé mentale des joueurs après quatre défaites consécutives puis Tony et ses pin-co enchaîneront ensuite par six matches à l’AT&T Center pour peut-être, enfin, lancer leur sprint final. Avec la venue des Kings, des Nuggets et des Wolves, on préfère ne pas imaginer pour eux autre scénario qu’une victoire. Face aux Raptors, aux Bulls de Derrick Rose et aux Cavs en revanche, on attend de voir… Des victoires à aller chercher car en se projetant un peu plus loin, on remarque un début de mois d’avril particulièrement douloureux, avec un quatre à la suite que ne renierait pas Julien Lepers, à savoir Warriors, Thunder et une double confrontation face aux Rockets…
Si bien que pour la première fois depuis un long moment, les fans des Spurs s’étonnent en ce moment à regarder de temps en temps vers le bas, d’autant plus que le Thunder est actuellement sur une autre planète, drivé par un Russell Westbrook bien décidé à déglinguer tout ce qui se présente sur son chemin, Spurs ou pas Spurs d’ailleurs. De plus, les gars de Scott Brooks bénéficieront d’une fin de saison plus tranquille que leurs adversaires texans, avec un max de rencontres à la maison et quelques victimes assez faciles à déguster en toute fin d’exercice (Kings, Wolves, Pacers…).
Gratter quelques places pour griller Clippers et Mavs, freiner l’élan cannibale de Russell Westbrook et ses gars : telles sont donc les deux missions des hommes de Gregg Popovich durant les 2 prochains mois. Une mission dont se serait bien passée la franchise texane, qui connaît trop bien l’importance de reposer ses vieilles cannes au mois de mars. Mais ça les cocos, il aurait fallu y penser un peu plus tôt…
source image de couv’ : rtl.fr