Le titre ou rien : OKC passe à la vitesse supérieure, Finales obligatoires pour le Thunder
Le 20 févr. 2015 à 11:13 par Bastien Fontanieu
Après avoir vécu une trade deadline de folie et des changements d’équipe à foison en l’espace d’une soirée, les premières pensées se sont dirigées vers le Thunder qui a enfin décidé de secouer son effectif : l’heure de construire est terminée, il faut désormais l’emporter. Et au-delà du mois de mai.
Des saisons régulières de qualité et des tours de PlayOffs épiques, les soldats d’Oklahoma City en ont offert par pack de 12 ces dernières années, la bande à Kevin Durant se spécialisant dans l’échauffement hivernal spectaculaire avant de s’effondrer à quelques marches des Finales. Entre la blessure d’Ibaka l’an passé, celle de Westbrook auparavant, un premier rendez-vous chez les grands foiré face au Heat et des années d’apprentissage lors des épisodes précédents, Scott Brooks possédait des excuses suffisamment valables pour repousser le projet bijouterie à la campagne suivante. Cependant, le jeu s’arrête ici aujourd’hui. L’entraîneur préféré de la rédaction a été désarmé de deux pièces majeures en Kendrick Perkins et Reggie Jackson, mais le message envoyé par son management a été clairement transféré : c’est le titre ou la taule pour toi cette année. En récupérant Dion Waiters, Enes Kanter, D.J. Augustin, Kyle Singler et à moindre mesure Steve Novak, le tout en mois de deux mois, Russell et ses copines ont compris que Sam Presti s’était rattrapé après avoir déconné cet été, ne récupérant que le gentil Anthony Morrow pour satisfaire les fans. La pression sera donc sur Brooks, qui doit impérativement permettre au Thunder de jouer encore au basket quand le mois de juin aura fait sonner ses premières cloches.
D’un point de vue identitaire, certains micro-doutes persistent dans le sens où Perkins représentait un véritable ciment de cohésion dans l’équipe, comme l’ont noté certains de ses (désormais) ex-coéquipiers lors de leurs messages de remerciements envers le pivot. L’évolution de Jackson était de plus en plus pesante dans le vestiaire, mais elle symbolisait là aussi un mode de fonctionnement particulier à OKC, basé sur l’esprit de famille et un accent placé sur le travail en interne auprès des plus jeunes. Au-delà de ces marqueurs non-quantifiables, le Thunder repart bien chargé de cet hiver fructueux : des jeunes joueurs à fort potentiel (Waiters, Kanter), des athlètes polyvalents et capables de s’intégrer aisément (Singler), des vétérans qui apporteront un poil d’expérience même si l’effectif a déjà tout ce qu’il faut en stock (Novak) et un copain de longue date dont l’adaptation a déjà bien commencé (Augustin, ancien coéquipier de KD à Texas). Pour résumer, la franchise allait perdre Kendrick et Reggie cet été, mais elle a réussi à récupérer des pièces en échange et pas des vieilles qui traînent des pieds. Un sacré coup de marteau de la part de Presti, qui a renforcé ce murmure de plus en plus bruyant : personne ne voudra jouer le Thunder au premier tour des PlayOffs dans quelques semaines.
Du coup, aujourd’hui, comment voir les rotations dans la tête de Brooks ? Au poste de meneur, difficile de tomber en dépression quand vous possédez Russell Westbrook avec D.J. Augustin en backup. Le lutin des Pistons avait offert de belles performances à Detroit cette saison, après une pige réussie du côté de Chicago, il apportera un aspect nettement plus classique sur sa position car davantage chef d’orchestre que gros scoreur dans l’âme. Un véritable luxe qu’on peut également souligner dans la raquette, le Thunder se permettant d’envoyer Ibaka, Steven Adams, Nick Collison, Enes Kanter et Mitch McGary tous les soirs. En attendant le retour de blessure du néo-zélandais, il sera intéressant de noter l’impact défensif du départ de Perkins, qui était certes propriétaire d’une gold card au Shaqtin A Fool mais occupait fièrement le rôle fondamental de bourrin-donneur de tartes. Point nettement plus important suite à cette folle soirée de transferts : l’absence de Reggie Jackson offre désormais les clés du banc à Dion Waiters. Entre sueurs froides et crampes abdominales, on a surtout envie de voir comment l’équipe va vivre cette transition, puisque la régularité du produit formé à Syracuse est aussi exemplaire que celle de DeAndre Jordan aux lancers. Il fût un temps où James Harden gardait la balle dans le second groupe avant que Reggie ne prenne la relève, Céline sera-t-elle efficace dans ce rôle ? Une énigme à surveiller de prêt, car déterminante dans la course aux PlayOffs.
Le duel avec les Suns est-il déjà oublié ? Probablement. Le Thunder devrait clairement s’installer dans le Top 8 après avoir rejoint l’élite lors de leur victoire face aux Mavs hier soir, mais il ne s’agit pas de l’objectif long-terme fixé par OKC aujourd’hui : le titre ou rien, voilà ce que Scott Brooks et ses soldats doivent s’imposer aujourd’hui.
Source image : BleacherReport