Quand le Buzz ne prend pas : pourquoi les Charlotte Hornets galèrent-ils autant ?

Le 26 nov. 2014 à 18:39 par Ludovic

Après une saison très intéressante qui l’avait vue terminer à la 7ème position de sa conférence avec un bilan de 43 victoires pour 39 défaites, la franchise de Michael Jordan vit des débuts compliqués, voire décevants. Alors qu’on les voyait passer un cap, les joueurs de la Caroline du Nord galèrent, et enchaînent les défaites. Faut-il commencer à s’alarmer ?

La saison avait pourtant bien commencé du côté de Charlotte. Si on n’a rien contre les félins, le fait de retrouver ce bon vieux frelon et les couleurs emblématiques de la franchise nous avait replongés en enfance… enfin, pour certains. La free agency avait même plutôt de la gueule : la Draft avait permis de densifier le roster, avec l’arrivée du potentiel monstre Noah Vonleh et ses mains de géant, ainsi que l’ailier PJ Hairston. Si la franchise ne retenait pas Josh McRoberts et sa barbe de hipster, les dirigeants envoyaient des fleurs à Gordon Hayward qui, finalement, restait dans l’Utah.

La franchise a recruté sur le marché des agents libres Marvin Williams (14 millions sur deux ans) et Brian Roberts, meneur remplaçant (5,5 millions pour deux ans). Mais la plus grosse arrivée de l’été sera Lance Stephenson, signé pour 27 millions sur 3 ans. Born Ready, qui n’était que la 3ème voire 4ème option aux Indiana Pacers, obtenait un rôle bien plus important, lui permettant de s’épanouir et de voir grandir ses responsabilités, conformément à ses attentes. Suffisamment bon au shoot pour écarter les défenses concentrées sur Al Jefferson, suffisamment bon playmaker pour enlever une certaine pression à Kemba Walker, sufissament bon défenseur pour s’intégrer au collectif, les spécialistes imaginaient le natif de New York pimenter un peu plus un jeu offensif assez fade. Le souci, c’est que pour le moment, il semble plus marcher sur les plates-bandes de son meneur, que l’inverse. Depuis son arrivée, les statistiques de Kemba Walker ont bien décliné :

Sur la première ligne, les statistiques de Kemba Walker avant l'arrivée de Lance Stephenson. Sur la seconde, ses statistiques depuis leur association. (Source : Basketball reference)

Sur la première ligne, les statistiques de Kemba Walker avant l’arrivée de Lance Stephenson. Sur la seconde, ses statistiques depuis leur association. (Source : Basketball reference)

Surtout, Lance Stephenson semble avoir du mal à gérer le changement de statut. Bien qu’excellents statistiquement au rebond (8,2 prises de moyenne par rencontre) et à la passe décisive (5,5 de moyenne par rencontre), il galère non seulement avec son shoot (36,9% aux tirs et 21,2% à trois points pour une moyenne de 9,8 points par rencontre), et au maniement de la gonfle : 17,4 pertes de balle sur 100 possessions, ce qui est énorme ! Certes, le joueur cherche encore sa place dans le collectif et a eu une préparation compliquée… mais on s’attendait à bien autre chose de sa part. Cette transition difficile a même convaincu le coach Steve Clifford de le bencher la majeure partie de la deuxième période face aux Los Angeles Clippers :

« Ce soir, contre une telle défense (sic), la balle ne peut rester immobile. Quand Brian Roberts joue avec Kemba ou Gary (Neal), c’est notre meilleure équipe offensive. » Steve Clifford

« Quand vous changez d’équipe, vous essayez juste de vous sentir à l’aise et d’apprendre l’attaque. Mais vous allez galérer. Certains mecs arrivent tout de suite à s’intégrer mais pour ma part, je dois prendre mon temps et comprendre l’attaque. » Lance Stephenson

Un backcourt qui galère, et c’est toute une équipe qui se retrouve grippée, d’autant plus ceux qui le composent ont les plus gros temps de jeu de l’effectif et cumulent un pourcentage aux tirs de 39% pour 24 tentatives par rencontre : un beau paquet de munitions gâchées. Ainsi, la franchise a réussi à baisser d’un rang en termes d’efficacité offensive. Mais le pire c’est que sa défense, qui était l’an passé une force, est devenue une faiblesse : ils sont passés de la 6ème position à l’efficiency à la 23ème.

Autre problématique : la gestion des débuts et des fins de match. En moyenne, ils terminent leur premier quart temps par un différentiel de -6,7 points. Les douze dernières minutes ? Encore pire : -10,1 points en moyenne. Ajoutez à ça quelques fins de match compliquées , un avantage de 23 points parti en fumée face aux Portland Trail Blazers, un autre de 7 points face aux Los Angeles Lakers qui étaient à l’époque sans aucune victoire, et vous obtenez la recette pour un début de saison bien loin des attentes du GOAT.

On compte donc de nombreuses raisons expliquant le début de saison des Charlotte Hornets. Faut-il pour autant baisser les bras ? Non ! L’Eastern Conference est peuplée de tant d’équipes moyennes que ce faux départ n’est pas totalement rédhibitoire pour la suite de la saison. S’ils arrivent à trouver leurs automatismes, ainsi qu’un peu de chance, les frelons pourront aisément se frayer un chemin parmi les 8 meilleures équipes de l’est des États-Unis. Leur calendrier n’était pas non plus forcément simple : Memphis, Miami et les Clippers par deux fois, Portland, Phoenix, Golden State, et Dallas. Pour finir, cinq défaites ont eu lieu sur un différentiel de deux points ou moins. On pourrait donc avoir un bilan à 9-6. Mais avec des si…

On espère rapidement voir les Charlotte Hornets retrouver la forme afin de revenir planter leurs dards dans les épidermes de leurs adversaires. Ici, pas de sous-entendus douteux : on aimerait juste les voir jouer à leur niveau supposé. Les retours de Michael Kidd Gillchrist et PJ Hairston devraient les aider en ce sens. Et puis, avouez : il est plutôt divertissant en PlayOffs, Lance Stephenson !

Source image : Fox Sports

Source : Bleacher Report

 

 


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