France – Espagne : il n’y aura pas eu de miracle, mais il n’y aura pas eu de honte non plus

Le 04 sept. 2014 à 00:38 par Bastien Fontanieu

C’est peut-être un des matchs qu’on attendait le plus, et c’est probablement le score qu’on avait secrètement envisagé. Dans ce nouvel opus de la rivalité France-Espagne, c’est le pays hôte qui a joué le rôle de toréador pendant que l’EDF titubait dans l’arène.

Les pronostics allaient dans tous les sens avant le coup d’envoi : match remporté par l’EDF, de peu, de beaucoup, et plus sérieusement victoire de l’Espagne, de peu, de beaucoup. Un scénario ? Impossible à imaginer, tellement les émotions partaient dans tous les sens. On va prendre 20 points d’écart d’entrée s’écriait l’un, on va tenir jusqu’à a mi-temps susurrait l’autre. Au final, cette sélection espagnole aura réalisé le match qu’on attendait d’elle, appliquée et dominante, du début à la fin. Pas d’explosion offensive, ni de baston sélective, mais une vraie torture dirigée de main de maître, entre l’entre-deux et le dernier buzzer. Il suffit de voir les scores de chaque quart-temps pour mieux comprendre la frustration des Bleus ce soir, incapables d’imposer leur envie sur la moindre longue période. Car si les séquences intéressantes et endiablant les téléspectateurs étaient nombreuses et agréable à regarder, notamment lors des deux premiers quart-temps durant lesquels l’EDF gardera son adversaire droit dans les yeux, la réalité prenait vite place pour venir s’étaler sur le banc français, comme une évidence en voyant cette armada ibérique.

1er quart : 22-19. 2ème quart : 22-15. 3ème quart : 21-16. 4ème quart : 23-14.

Sonnant comme un vilain 6-4, 6-2, 6-0 auquel les Nadal ou autres Djokovic nous ont habitués au début de chaque tournoi, cette succession de chiffres fait mal au crâne. Pourtant, Antoine Diot avait tenté d’apporter son punch habituel en sortie de banc, scorant 11 points et apportant une belle intensité pour faire souffler un Thomas Heurtel trop maladroit face à la défense adverse. Pourtant, Lauvergne ne reculait pas devant le challenge physique, avançant ses lourdes épaules pour tenter de chatouiller secouer la paire Gasol. Pourtant, la France montera son boulot collectif au rebond en tenant tête à cette Espagne impressionnante à l’intérieur (37 à 36 pour eux). Mais encore une fois, comme une évidence, la réalité prendra place et percutera le mur français de plein fouet. Une adresse gérarsmithienne à distance (5/25 dont un airball phénoménal de Diot), des balles perdues à foison dans les mains de Ricky Rubio et Rudy Fernandez venus faire leur cueillette habituelle, le tout sans provoquer de lancers ni compter sur ses deux leaders. Quelque part, ici ou là, Nico Batum et Boris Diaw montreront leur visage, un peu troublés, sans véritable motivation. Navarro défend en isolation sur le joueur des Blazers alors qu’il fait 15 centimètres de moins que lui ? Aucune prise de position. Les frères Gasol et Ibaka se régalent en défense puisque personne n’ose pénétrer ? 8 lancers tentés en 40 minutes. Si Batman finira à 11 points et montrera une séquence intéressante à mi-distance en seconde mi-temps, son absence d’agressivité liée à la maladresse de Babac feront mal à ma France : comment s’en sortir quand vos deux leaders sont à la rue ?

En face, tout le monde ira de son petit plaisir pour fêter la soirée tant attendue, celle des retrouvailles avec cette équipe française qui leur avait volé une participation en Finale de l’Euro l’an passé. Juanca qui balance des ogives au buzzer sur deux joueurs, Marc qui fait des passes incroyables au poste, Serge qui nettoie tout autour du cercle et gratte même 10 points sur des actions d’énergie,… Même Calderon se tape un coast-to-coast à la vitesse d’Andre Miller pendant que les copains se regardent. Une vraie leçon, mais sans déculottée. Après tout, c’est peut-être ce qu’on voulait : score final, 88-64.

Source image : FIBA


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