Vite, un mouchoir : Manu Ginobili écrit une lettre sublime pour soutenir l’Argentine…!

Le 04 août 2014 à 14:50 par Bastien Fontanieu

Il y aura toujours un vrai débat, en France, sur le sujet du patriotisme. Un mot encore sensible, notamment dans le basket tricolore, mais qui pourrait jeter un coup d’oeil sur l’attitude d’un autre joueur, venant d’un autre pays…

C’est Manu Ginobili, venant de souffler ses 37 ans, qui a tenu à s’exprimer auprès de son peuple dans une lettre remarquable publiée sur le site Canchallena. La légende d’Argentine pensait pouvoir participer au Mondial qui se déroulera dans quelques semaines en Espagne, un espoir finalement enfermé à tout jamais après avoir compris que sa condition physique, et du coup sa franchise, ne le lui permettraient pas. C’est le coup le plus dur que l’arrière pouvait imaginer, lui qui souhaitait terminer sa carrière internationale sur un dernier effort, une dernière réunion entre copains de la génération dorée, celle qui remporta la médaille d’or lors des Jeux Olympiques d’Athènes. C’est donc publiquement que le vétéran a souhaité s’exprimer, afin de réaffirmer tout son soutien pour sa nation, mais aussi témoigner la tristesse qui l’habite depuis quelques jours. Attention, ça envoie du lourd…

Note : cette traduction est réalisée par TrashTalk, elle peut donc comprendre plusieurs erreurs mais tentera de se rapprocher le plus possible des propos tenus par le joueur.

Il y a quelques mois, après avoir remporté le titre avec les San Antonio Spurs, j’ai posté un tweet disant “J’y serai”, en référence au prochain Mondial qui aura lieu en Espagne. La vérité, c’est que j’étais en très bonne condition physique, en plus d’être euphorique, et je voulais être avec les gars une dernière fois. Je n’ai jamais imaginé ce qu’il allait se passer par la suite. Après cette annonce, durant l’examen médical obligatoire de fin de saison, une IRM routinière a été effectuée notamment à cause de soupçons qu’il y avait autour d’une possible fracture de fatigue au niveau du péroné. Et quelques jours plus tard, de retour de vacances, un autre scanner a confirmé ces soupçons.

Les Spurs m’ont donc demandé de ne pas participer à cette future compétition, mais je n’y accordais pas vraiment d’importance. Je comprenais parfaitement leurs inquiétudes, mais sans plus puisque le délai de récupération donné par les médecins de la franchise était abordable. J’ai donc demandé un second avis sur la question auprès de quelqu’un très compétent, et on m’a dit que la fracture était petite. Suffisamment pour qu’en quarante jours, c’est-à-dire le délai entre le dernier match face au Heat et le premier jour de préparation à Buenos Aires, ma blessure soit complètement guérie.

Comme vous le savez probablement, et en accord avec les Spurs, une autre IRM et un nouveau scanner ont été effectués le 25 Juillet pour voir les progrès autour de la lésion, et les docteurs sur place m’ont donné de bonnes nouvelles, plutôt optimistes. Les choses allaient donc dans le bon sens à ce moment-là, mais je n’avais pas encore eu l’avis de la franchise après évaluation des rapports.

Il existe un article au sein des accords NBA/FIBA signés par les joueurs qui participent aux compétitions internationales qui stipule : “les joueurs ne sont pas autorisés à participer avec leur équipe nationale, que ce soit en entrainement ou en compétition, lorsqu’il y a de vrais inquiétudes médicales pouvant mettre le joueur dans des situations de possibles blessures, maladies ou autre endommagement”.

Cette clause a donc compliqué pas mal de choses pour moi, parce qu’ils avaient déjà le pouvoir légal de m’empêcher d’aller au Mondial.

Leur réponse m’est donc parvenue, mais c’était inattendu. Ils m’ont dit qu’en ayant pris le temps de voir ces nouvelles images, ils étaient incapables de déterminer si la blessure était totalement réparée et qu’il restait une “inquiétude raisonnable”. De ce fait, ils m’interdisaient de jouer.

Je crois qu’on n’avait plus qu’une seule carte à jouer dans ma position, c’était d’ignorer le message de San Antonio et trouver une sorte d’accord avec un docteur assigné par la FIBA pour qu’il puisse déterminer si cette inquiétude était raisonnable.

C’était la chose la plus logique. Même si cela pouvait créer de gros problèmes par la suite avec San Antonio, c’était ma seule chance. Mais c’est là qu’est arrivée une autre situation délicate pour moi et toute cette affaire. Pour que l’os soit soigné et que les inquiétudes soient effacées, j’avais passé 42 jours sans pouvoir m’entrainer comme d’habitude, sans courir ni sauter, afin de ne pas mettre de pression sur le péroné. Cela m’a donc forcé à me rendre au camp d’entrainement dans une condition physique très faible. Quand on a 37 ans, ce n’est pas facile de revenir et tout reprendre de zéro, donc on a commencé à s’entrainer un peu plus rapidement. J’ai réalisé les exercices physiques dans la piscine sans soucis, mais quand j’ai commencé à courir en dehors j’ai ressenti une douleur, surtout à la cheville droite et dans le pied gauche. J’ai pris de nombreux traitements et réalisé beaucoup d’étirements, et cela semblait s’améliorer, mais quand Mercredi j’ai commencé à forcer nettement plus sur mes courses et mes tirs à la salle, la peine a refait surface au niveau du péroné à la fin de l’entrainement. C’était donc le dernier coup possible qui tombait pour m’empêcher d’inventer le moindre plan afin d’aller en Espagne, puisque cela n’avait aucun sens de demander l’accord d’un docteur de la FIBA avec une blessure pas encore réparée.

Je regrette vraiment ces mauvaises nouvelles. Je suis triste et déçu. Je voulais dire au revoir à l’équipe sur le terrain en étant avec mes amis, mais c’est impossible… Je serai avec l’équipe le plus longtemps possible, en essayant d’apporter de l’extérieur et de les supporter chaque seconde, bien évidemment, que ce soit lors des matchs de préparations qui auront lieu à Technopolis et Bahía Blanca, comme vous le ferez aussi, et à la télévision durant le Mondial.

Rien à rajouter, si ce n’est respect à l’un des plus grands compétiteurs que la FIBA a vu fouler sur ses parquets. Chapeau monsieur.

Source : Canchallena

Source image : BasketFootball


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