2015, la dernière danse : ces carcasses qui pourraient tirer leur révérence dans moins d’un an …
Le 20 juil. 2014 à 14:07 par Giovanni Marriette
On parle beaucoup depuis quelques semaines des petits jeunes en devenir que sont Andrew Wiggins, Jabari Parker ou encore Nerlens Noel. L’occasion pour nous de prendre la tangente afin de vous présenter, de l’autre côté d’une carrière, ces dinosaures, parfois monstres sacrés de ce sport, qui pourraient voir leur carrière stoppée très prochainement, probablement dans un an ou deux pour la plupart. Futur Hall Of Famers ou anciennes gloires éphémères, snipers de luxe ou grosses poutres des raquettes, on vous présente ces 7 joueurs que vous devrez regarder d’un œil attentif cette saison, avant de les voir logiquement s’envoler dans très peu de temps plus ou moins loin des parquets NBA. Et comme vous êtes sages cet été, on a pensé à tout puisqu’on vous re-balance par la même occasion différents mixs et créations made in TrashTalk afin de mieux illustrer les destins de ces papys. Sur ce, bonne lecture…
Ray Allen, 39 ans
Ray-Ray a bientôt 40 piges même s’il en fait à peine 30. Il faut dire que l’alliage régime à base de poisson cru/muscu donne sur lui un résultat que nous tous ici-présent aimerions proposer l’été sur la plage… Ce qui est le plus fort avec le sniper de luxe, c’est que même à 50 balais, on a l’impression qu’il sera encore là et toujours capable de faire basculer un match à lui tout seul, la pointe de ses pieds posée soyeusement dans le corner au moment de la mise à mort de son adversaire. Qu’on aime ou pas le Heat de Miami, qu’on soit fan des Spurs ou du Jazz (il doit sûrement y en avoir), impossible de ne pas rester bouche bée devant le toucher et le génie de cet homme. Mais à 39 ans, un homme qui n’a quasiment rien raté dans sa carrière ne fera pas l’erreur de continuer s’il sent le poids des années lui faire du mal. Trop intelligent pour ne pas se retirer à temps, 2015 pourrait bien être la saison finale de celui qui s’est d’ores et déjà installé parmi les shooteurs les plus efficaces (et beaux) de l’histoire…
Chauncey Billups, 37 ans
Il est peut-être temps pour Mr Big Shot de tirer sa révérence. Déjà car son palmarès (champion NBA, MVP des finales, 5 fois All-Star) peut le lui permettre. Mais aussi car après avoir passé sa carrière à constituer le coéquipier parfait partout où il est passé, la fin de cette dernière ressemble de plus en plus à un acte manqué. Trahi par sa maison mère à Detroit, il est sans doute en train de se poser la question de savoir si oui ou non, il doit s’offrir une dernière partie de jambes en l’air, on l’espère pour lui chez un candidat au titre, ou s’il doit arrêter les frais et ainsi se retirer de lui-même du grand barnum NBA. Quoiqu’il en soit, c’est un très grand qui s’apprête à partir, et aujourd’hui encore l’âme des Pistons, n’en déplaise à Stan Van Gundy…
Tim Duncan, 38 ans
Tout a été dit ou presque sur le probable meilleur poste 4 de l’histoire de la NBA. On sait que lorsqu’il se retirera, c’est tout ou presque de l’âme des Spurs qui s’envolera avec lui. Ce qu’on sait aussi, c’est que si Timmy rempile, une fois de plus, ce sera pour aller chercher une nouvelle bague (la sixième) qui le fera rentrer ad vitam eternam dans le cercle très privé des légendes de notre sport. Mais si le Big Fundamental est toujours là, c’est aussi et surtout car il en a encore les moyens. La preuve ? 15 points, 10 rebonds et 2 blocks par match l’an passé, en 29 minutes seulement et à 38 balais S’IL VOUS PLAIT… On va se répéter une fois de plus mais si d’aventure les Spurs réussissaient l’exploit d’aller réaliser un back-to-back, la retraite du monument deviendrait évidemment plus que logique. Dans le cas contraire, le voir jouer encore quelques saisons à la manière d’un Kareem Abdul-Jabar (10 points chaque soir à plus de 42 ans…) peut aussi s’avérer être une possibilité à prendre en compte si les genoux cagneux de Monsieur restent en l’état bien sûr. Dans tous les cas, profitez-en, ce n’est pas demain qu’on retrouvera dans la ligue un pendant à Timmy, savant mélange de classe, de professionnalisme et de talent…
Kevin Garnett, 38 ans
Il ne doit plus trop savoir où il en est le Big Ticket. Débarqué à grands coups de billets verts à Brooklyn l’an passé, accessoirement pour jouer le titre très rapidement, le voici un an plus tard toujours sous les mêmes couleurs, mais sans Jason Kidd parti donner le biberon aux jeunes Bucks, et sans Paul Pierce, parti en pré-retraite du côté de la capitale. Et dans la configuration actuelle, même avec le retour programmé de Brook Lopez, on imagine guère les Nets arriver à leurs fins cette année, d’autant plus que la Conférence Est se renforce terriblement depuis quelques semaines. Facile dans cette situation d’imaginer KG attaquer là sa dernière saison, lui qui depuis ses premières années aux Wolves n’a jamais connu de saison difficile du point de vue collectif, du moins au moment de compter les points en fin de saison régulière. Garnett est un guerrier et il n’acceptera pas longtemps de viser tout au plus une finale de conférence, d’où ce petit doigt qui nous dit qu’à moins d’un revirement de dernière minute dans les rosters NBA, on pourrait bien assister à ses derniers bumps assassins cette saison… Un Kevin Garnett pour l’instant à créditer de plus de 18 points et 10 rebonds en carrière et qui ferait d’ailleurs bien de se retirer avant de plomber définitivement ces jolis chiffres, à force d’enchaîner depuis 1 an les fiches à 5 points et 3 rebonds… C’est bientôt l’heure Kevin, ne gâche pas tout s’il te plaît…
Manu Ginobili, 37 ans
El Manu, El Mago, El Contusion… Les surnoms fleurissent pour cet autre membre historique du collectif le plus abouti de la ligue. A 37 ans, beaucoup de ses anciens partenaires ou adversaires sont déjà en train de siroter des cocktails ou commenter des matches sur les télés locales mais pas Manu… Pas lui puisqu’il préfère jouer les funambules agressifs comme sur la vidéo ci-dessous. L’âge n’a aucune incidence sur cet artiste mais malgré tout il faudra bientôt penser à s’arrêter histoire de ne pas assister pour la première fois à un arrêt cardiaque fatidique en direct live du parquet de l’AT&T Center… La carrière de Manu en quelques chiffres ? 287 vertèbres tordues, 1546 cheveux tombés, 986 flops immondes mais aussi, et plus sérieusement, 4 titres de champion NBA, 1 trophée de meilleur 6ème homme et 2 All Star Games. Qui dit mieux ? Certains peut-être mais ils ne sont pas nombreux… En attendant, le génial Argentin repartira cet automne pour une 13ème campagne, une 13ème année à aller prendre des coups en tentant de postériser tout ce qui bouge, une de plus à aller achever les titulaires adverses avec son sang tout frais sorti du banc…
Shawn Marion, 36 ans
Encore une figure de la ligue qui pourrait bientôt prendre son envol de façon définitive. “Matrix”, c’est avant tout une gueule et un shoot. Un shoot parmi les plus laids de l’histoire mais qui ne l’aura pas empêché de tutoyer les 50 % en carrière. Shawn c’est aussi ce titre en 2011 avec les Mavs, cette défense hargneuse louée et redoutée par tout le giron NBA pendant 15 ans et qui aura tant aidé le grand Dirk dans sa quête du Graal. On se rappelle aussi des années run-and-gun époque Phoenix Suns (presque 22 points de moyenne en 2006) ou encore de ses 4 All Star Games. A l’heure qu’il est, ce bon vieux Shawn doit sûrement encore être en train de chasser ce fameux dernier contrat, à la recherche d’une bague supplémentaire… Un cadeau d’adieu qu’il mériterait amplement mais attention tout de même à ne pas se brûler les papattes à trop vouloir attiser les flammes de la victoire… Car peu de joueurs peuvent se targuer d’avoir été champions NBA ne serait-ce qu’une fois, n’est-ce pas Messieurs Malone, Stockton ou encore Barkley… Alors, un peu de sagesse et de repos ou un dernier coup de bambou chez un gros contender ? Réponse dans quelques jours…
Steve Nash, 40 ans
Le double MVP 2005 et 2006 l’a annoncé et assumé, s’il est encore là à 40 balais c’est surtout pour courir le cachet. Il faut dire qu’un dernier chèque de 10 millions est forcément dur à refuser. Par contre, il arrive un moment où, malgré tout le génie qui coule dans les veines de Steevie, les rhumatismes vont clairement commencer à se voir sur les parquets. 3 fois membre de la NBA First Team, 8 fois sélectionné au All Star Game et 5 fois meilleur passeur de la ligue, Steve Nash fait clairement partie des plus grands joueurs de ces 20 dernières années, ce qui nous fait d’ailleurs oublier ces multiples styles capillaires essayés tout au long de sa carrière. Il laissera derrière lui, en compagnie notamment de Shawn Marion dont on parle plus haut, le souvenir des années fastes à Phoenix, celles où il lui fallait parfois moins de 3 secondes pour finir une contre attaque, par ses propres moyens ou en envoyant Amare Stoudemire au alley-oop… On vous prévient tout de suite que cette saison, probablement la dernière donc, sera loin d’être aussi excitante que la moyenne de celles qu’il nous a offert depuis 18 ans. 18 ans ! Et oui, ce moment où tu te rends compte, toi le jeune lycéen en train de défoncer ton bol de Smacks ou un BigMac, que tu n’étais même pas né que ce vieux filou arpentait déjà les lattes des parquets US… Une raison déjà bien suffisante d’ailleurs pour nous faire dire qu’il est peut-être bien l’heure de songer à l’après…
Et comme on ne veut oublier personne, on oublie pas d’en placer une pour les “vieillards” suivants, également à surveiller car en voie d’extinction : Jermaine O’Neal, Kenyon Martin, Andre Miller, Elton Brand ou encore Jason Collins mais aussi Lamar Odom qu’on ne devrait plus revoir mais pour des raisons plus obscures…
Une génération qui s’en va lorsqu’une autre, peut-être historique, fait son apparition. Tout un symbole pour une NBA qui fait sa mue d’années en années et une raison supplémentaire pour nous tous d’avoir un oeil attentif sur la saison à venir. car restons sérieux une minute : est-il possible aujourd’hui d’imaginer une NBA sans Tim Duncan ? Sans Kevin Garnett ? Sans Ray Allen ? Peut-être bien mais en tout cas, cette belle brochette de futurs Hall Of Famers va laisser un sacré vide dans la ligue. Un vide abyssal qu’il sera malgré tout compliqué à combler. Et oui, même pour nous il devient dur de vieillir…
source image : @artkor7