Entre nez qui coule et sanglots, l’émouvante lettre d’adieu de LeBron James à Miami
Le 12 juil. 2014 à 11:05 par Giovanni Marriette
Preuve que LeBron James avait sûrement fait son choix depuis plusieurs jours, une lettre ouverte écrite de la main (ou pas) pleine de belle prose de Bron-Bron a été rendue publique peu après l’annonce de son retour à Cleveland. Il y explique, entre autres, ce qui l’a motivé à faire ce choix, ce qu’il ressent au moment de quitter une famille et d’en retrouver une autre, ne manquant pas au passage d’en placer une pour les gens ayant compté pour lui et ceux qui feront bientôt partie de sa vie. On a traduit pour vous cette lettre et, qu’on aime ou pas le garçon, certains passages filent presque la larmichette…
“Avant même que quelqu’un ne s’intéresse au fait que je joue au basketball, j’étais un enfant du nord-est de l’Ohio. C’est là que j’ai marché. C’est là que j’ai couru. C’est là que j’ai pleuré. C’est là que j’ai saigné. Ça tient une place spéciale dans mon cœur. Là-bas, les gens m’ont vu grandir. Parfois, je me sens comme leur fils. Leur passion peut être oppressante, mais elle me guide. Je veux leur donner de l’espoir quand je le peux. Je veux les inspirer quand je le peux. Ma relation avec le nord-est de l’Ohio est plus importante encore que celle que j’ai avec le basket. Je ne l’avais pas réalisé il y a quatre ans, c’est le cas maintenant. Je me souviens quand j’étais assis, ici même, dans le Boys & Girls Club en 2010. Je me disais « c’est vraiment dur ». Je pouvais le sentir. Je quittais quelque chose que j’avais passé tellement de temps à créer… Si je devais tout refaire, je ferais évidemment les choses différemment, mais je serais quand même parti.
Miami pour moi, ça a presque été comme l’université pour les autres enfants. Ces quatre dernières années m’ont aidé à devenir ce que je suis. Je suis devenu un meilleur joueur et un meilleur homme. J’ai appris d’une franchise dans laquelle j’avais décidé d’aller. Miami restera toujours comme ma seconde maison. Sans les expériences que j’ai vécu là-bas, je ne serais pas capable de faire ce que je fais aujourd’hui. Je suis allé à Miami grâce à D-Wade et CB. Nous avons fait des sacrifices pour conserver UD (Udonis Haslem). J’ai aimé devenir un grand frère pour Rio (Mario Chalmers). Je croyais que nous pourrions faire quelque chose de magique si nous étions réunis. Et c’est exactement ce que nous avons fait ! La chose qui m’est la plus difficile à quitter, c’est ce que j’ai pu construire avec ces gars. J’ai parlé à certains d’entre eux et je vais parler aux autres. Rien ne changera jamais ce que nous avons accompli. Nous sommes des frères pour la vie. Je souhaite aussi remercier Micky Arison et Pat Riley pour m’avoir permis de vivre ces quatre années extraordinaires. Je rédige cette lettre car je veux avoir une opportunité de m’exprimer sans interruption. Je ne veux pas que quelqu’un pense « lui et Erik Spoelstra ne s’entendaient pas. … Lui et Riley ne s’entendaient pas. … Le Heat n’était pas en mesure de construire la bonne équipe. » Ce n’est absolument pas vrai. Je ne suis pas en conférence de presse ou en soirée. Après cela, il sera temps de se mettre au travail. Quand j’ai quitté Cleveland, j’étais en mission. J’étais en quête de titres, et nous en avons gagné deux. Mais Miami connaissait déjà ce sentiment.
Notre ville n’a pas ressenti cela depuis un long, long, long moment. Mon but reste toujours de gagner autant de titres que possible, là n’est pas la question. Mais ce qui est le plus important pour moi, c’est de ramener un trophée dans le nord-est de l’Ohio. J’ai toujours été convaincu que j’allais revenir à Cleveland pour y terminer ma carrière. Je ne savais juste pas quand. Après cette saison, je ne pensais même pas à la free agency. Mais j’ai deux enfants et ma femme Savannah est enceinte d’une petite fille. J’ai commencé à penser à ce que cela pourrait être d’élever ma famille dans ma ville natale. J’ai examiné ce que me proposaient d’autres équipes, mais je n’aurais jamais quitté Miami pour ailleurs que Cleveland. Plus le temps passait, et plus je sentais que c’était la bonne décision. C’est ce qui me rend heureux. Pour cela, j’avais besoin du soutien de ma femme et de ma mère, qui peuvent être très dures.
La lettre de Dan Gilbert, les huées des fans de Cleveland, les maillots brûlés – voir tout cela a été dur pour elles. Mes émotions étaient plus partagées. C’était facile de dire « Ok, je ne veux jamais plus avoir affaire à ces gens là. » Mais ensuite vous pensez d’une autre manière. Comment aurais-je réagi si j’étais un enfant qui admirait un athlète, que cet athlète me poussait à toujours faire mieux, et qu’ensuite il serait parti ? J’ai rencontré Dan en tête-à-tête, d’homme à homme. Nous avons parlé de ça. Tout le monde fait des erreurs. J’ai fait des erreurs aussi. Qui suis-je pour avoir de la rancune ? Je ne promets pas un titre. Je sais Ô combien c’est difficile à obtenir. Nous ne sommes pas prêts pour le moment. Pas question. Bien sûr que je veux gagner l’an prochain, mais je suis réaliste. Cela sera un long processus, bien plus long que ça ne l’était en 2010. Ma patience va être testée. Je le sais.
J’arrive dans une équipe jeune avec un nouvel entraîneur. Je serai le vieux sage. Mais j’ai des frissons rien qu’à l’idée d’emmener ce groupe vers un niveau qu’il n’imaginait même pas pouvoir atteindre. Je me vois comme un mentor maintenant et je suis excité de montrer la voie à ces jeunes pleins de talent. Je pense que je peux aider Kyrie Irving à devenir l’un des meilleurs meneurs de la ligue. Je pense que je peux aider à améliorer Tristan Thompson et Dion Waiters. Et je ne peux plus attendre d’être réuni de nouveau avec Anderson Varejao, l’un de mes coéquipiers préférés. Ceci étant, tout n’est pas qu’une question d’effectif ou d’organisation. Le motif de mon retour va bien au-delà du basketball. J’ai des responsabilités à assumer, et je les prends très au sérieux. Ma présence peut faire la différence à Miami, mais je pense qu’elle représente bien plus là d’où je viens. Je veux des enfants dans le nord-est de l’Ohio, comme les centaines d’enfants de primaire d’Akron que j’aide à travers ma fondation, pour réaliser qu’il n’y a pas meilleur endroit pour grandir. Peut-être que certains d’entre eux vont rentrer à la maison après l’université et commencer à fonder une famille ou ouvrir un commerce. Ça me toucherait. Notre communauté a beaucoup souffert et a besoin de tous les talents disponibles. Dans le nord-est de l’Ohio rien n’est donné. Tout se mérite. Vous travaillez pour ce que vous avez. Je suis prêt à relever le challenge. Je rentre à la maison.
Rien que du bon sens finalement mais un papelard qui aura sûrement sa place dans un musé dans quelques années, hype LeBron oblige… En attendant, on vous donne rendez-vous très prochainement avec la traduction de la lettre d’amour de Glen Davis au patron du KFC de Los Angeles. Stay tuned…
Merci à @We_Want_Tacos pour la traduction et à @Artkor7 pour la couverture…
source : Sports Illustrated