Raptors – Nets, Analyse du Game 2 : les Raptors retrouvent leur énergie et relancent la série
Le 23 avr. 2014 à 07:23 par Leo
Un sursaut d’orgueil était attendu à l’Air Canada Center de Toronto où la confiance semble être revenue à la suite du succès des Raptors sur le score de 100 à 95 au terme d’une rencontre étriquée face aux Brooklyn Nets. Et la partie fut loin d’être gagnée d’avance… Analyse.
Ce qu’on attendait
Si les hôtes canadiens souhaitaient faire honneur à leurs fans venus une nouvelle fois en nombre se masser à l’entrée de leur arène survoltée, la victoire était d’ores et déjà impérative après avoir succombé aux coups de poignard d’un Paul Pierce incisif dans le money time du Game 1, comme à la belle époque des Celtics. Pour ce faire, les Toronto Raptors devaient sublimer ce soutien inconditionnel de leur public dévoué afin de vaincre à l’unisson une escouade new-yorkaise maline et appliquée, ralentissant volontairement le jeu pour mieux faire douter l’adversaire. L’efficience de DeMar DeRozan était plus que jamais espérée, lui qui a symbolisé cette pétrification criante devant l’enjeu, cette inexpérience des PlayOffs samedi soir. Dès lors, cette peur des premiers pas ravalée, les hommes de Dwane Casey devaient se libérer de leur torpeur crispante et imposer leur style sur des Nets en embuscade, ayant rempli leur part du contrat mais qui ne se refusaient pas à prendre un avantage conséquent si l’opportunité se présentait à eux.
Ce qu’il s’est passé
La libération eut finalement lieu pour tout une ville de Toronto soulagée et célébrant l’effort de ses joueurs ! Drivés par un désir commun de s’imposer coûte que coûte, les Raptors mènent la danse en première mi-temps grâce à une assise au rebond dominante (52 à 30 !) avant que de se faire réellement peur dès la reprise, la faute à une multitude de pertes de balle (20 au total) qui ont coupé leur élan et ainsi permis à Brooklyn d’asseoir un tempo stratégiquement ralenti. Or, malgré une rotation réduite, Casey se repose sur la polyvalence de ses playmakers qui répondent présent tour à tour : Kyle Lowry et Greivis “Poulet” Vasquez (25 points et 14 offrandes combinés) n’ont pas froid aux yeux et tentent d’apporter des solutions nouvelles aux casse-têtes défensifs mis en place par les visiteurs. Patrick Patterson se montre adroit dans le périmètre, Jonas Valanciunas (15 points/14 rebonds) et Amir Johnson (16 points/9 rebonds) font un tel raffut dans la raquette que Jason Kidd s’en remet au savoir-faire d’Andreï Kirilenko, réactivé pour l’occasion. Choix payant pour le coach rookie qui remet les clés de son attaque à Joe Johnson (18 unités à 7/13), martyrisant répétitivement son défenseur direct au poste dans le troisième quart-temps. Cependant, les locaux résistent et ne cèdent pas à nouveau à la pression psychologique instiguée par leurs opposants.
Il a abusé : Paul Pierce
Difficile de parler d’abus dans ce genre de situation et de contexte… Mais, tout de même, lorsque l’on est surnommé “The Truth” et que l’on assassine sans scrupule sa proie de si belle manière au match précédent, on s’attend à ce que cette “vérité” frappe à nouveau, d’autant plus qu’elle agissait ici sans pression. C’est pourquoi, dans cette courte défaite des siens, “Paulo” fut à des encablures de se monter décisif. Aux antipodes de sa performance antérieure en dépit de quelques éclairs de lucidité, Pierce file à la douche avec 7 petits points au compteur, 6 rebonds et 3 passes, le tout à un piètre 2/11 au tir. Manquant sur le fil deux shoots primés qui auraient donné la possibilité à son équipe de recoller à la marque, l’éternel numéro 34 n’a pas été particulièrement brillant, bien que l’essentiel des opérations pour Brooklyn fut assuré, l’avantage du terrain ayant été dérobé et prêt à être mis à profit dès le retour au Barclays Center.
Il a assuré : DeMar DeRozan
Promu au rang de All-Star cette saison, le natif de Compton était attendu au tournant lors de ce match n°2 de ses premiers PlayOffs. Sans sourciller outre mesure, DeRozan connaît une mise en route poussive avant que d’élever le rythme de la rencontre au meilleur des moments. Regagnant les vestiaires avant seulement 11 unités en poche soit quasiment autant que lors de la défaite du premier match (14 points à 3/13 au shoot), il fait rugir ses supporters en allant claquer un dunk féroce après avoir changé le ballon de main dans les airs. S’appropriant les bonnes ondes du momentum dans le climax de la partie, DeMar compile 30 points au total et récompense alors les efforts effectués par ses partenaires qui ont facilité son éveil salvateur dans le rôle initial qui est le sien, à savoir celui du leader omniprésent au scoring.
La citation du match : Jason Kidd
“Nous avons produit pas mal de belles choses durant ces deux premiers matchs. Maintenant, nous devons rentrer à la maison et la protéger.”
Et maintenant ?
La série s’apprête à prendre tout son sens, basculant pour deux rencontres du côté de Brooklyn. Avec un match n°3 prévu dans la nuit de vendredi à samedi, programmé à 1h du matin heure française, les Nets auront l’occasion de reprendre l’avantage et d’atténuer l’envie déployée de leurs adversaires à l’emporter. Les Toronto Raptors, quant à eux, devront parvenir à réitérer leur plan de jeu exécuté avec brio pendant la saison régulière face à ces mêmes Nets, presque plus imprévisibles lorsqu’ils jouent à l’extérieur. D’où l’intérêt pour Kidd et ses protégés d’enfoncer le clou rapidement et de ne laisser aucune chance aux Raptors de leur rendre la pareille dès la prochaine confrontation en terres new-yorkaises.
Source image : Claus Andersen/Getty Images