Coup de gueule : la NBA doit sauver les Concours du Samedi soir après un fiasco pareil
Le 16 févr. 2014 à 12:42 par Bastien Fontanieu
Dans n’importe quelle sphère qui existe, des changements apportent souvent une certaine insatisfaction, des types ronchons qui préfèrent grincer des dents et critiquer, sans faire l’effort d’apprécier la nouveauté. Seulement hier soir lors des Concours du Samedi, on a vraiment essayé de s’y mettre mais on a atteint un level rarement vu auparavant.
C’est pourtant assez simple : l’initiative prise par certains qui consistait à ramener quelques gros noms à ces évènements pour leur ajouter un peu plus de piment était excellente. Chapeau bas à Damian Lillard donc, qui a su se bouger pour ramener du monde et ainsi nous éviter la même critique annuelle entourant le manque de vrais stars dans ces concours. Malheureusement, le meneur des Blazers était bien seul. Alors que les Stephen Curry, Paul George, Kevin Durant et compagnie avaient eux aussi fait le déplacement, quelques joueurs ont montré une attitude à donner envie de mettre des gifles.
Comment ne pas commencer par Joe Johnson, qui a parfaitement représenté ce Samedi soir en trainant les pieds plus que quiconque dans l’histoire de cet évènement ? Le All Star des Nets s’est ramené au concours de trois points comme si on le forçait hors du lit, et a tiré avec tellement peu d’intérêt qu’il a même dû laisser quatre ou cinq ballons sur des charriots. Quatre ou cinq ? Pour un joueur qui gère habituellement parfaitement les chronos et a eu assez de temps pour s’entrainer ? Pas besoin d’avoir fait de longues études supérieures pour voir si un joueur est engagé ou non dans son tir : l’arrière s’en battait tout simplement les couilles, et son body language le décrivait parfaitement. Un régal pour ceux qui ont payé cinq mois de salaire afin de le voir balancer des briques, ou qui ont eu la motivation de rester debout jusqu’à 6h du mat. Pareil pour Kevin Love ou même Stephen Curry, qui n’ont pas montré un vrai grand intérêt : les épaules non alignées, le chrono mal géré, les deux starters de la Conférence Ouest seraient passés pour des bolosses si un pote regardait du basket pour la première fois et tombait sur ce Contest. Qu’un joueur soit dans un mauvais jour, ça peut arriver : seulement, l’envie et faire le show ça ne demande pas une main chaude venue du ciel. Dans leur positionnement et leur gestion du chrono, Kyrie Irving, Bradley Beal et Marco Belinelli ont donc montré un minimum d’engagement, pour donner aux fans une belle finale en prolongation.
Et dans les autres concours ? Si le Dunk Contest rencontre inévitablement une période de crise actuellement, quelques participants n’ont pas vraiment compris ce qu’il manque à cet évènement prestigieux : rien ne sert de vouloir chercher des idées farfelues à droite à gauche, comme Harrison Barnes a fait en s’accrochant un capteur à la poche pour geeker sur 2K, il suffit de réaliser des classiques mais avec une efficacité et une précision d’orfèvre. Et ça, John Wall l’a très bien compris en réalisant un double-pump plein d’énergie et d’amplitude, le tout du premier coup. Barnes qu’on a d’ailleurs retrouvé allongé façon Chris Kaman sur son banc, représentant là aussi une énergie débordante hier soir. Il suffit de voir certains vainqueurs de concours comme Fred Jones en 2004, ou des dunks comme ceux d’Amare Stoudemire avec Steve Nash en 2005, pour se rappeler que les accessoires ne sont pas primordiaux : quelques efforts ont été faits cette année, mais pourquoi un tel manque d’envie ? Même Paul George, qui a voulu tenter un énorme 360 rider, a montré des pieds qui trainent et un côté blasé à chaque raté. Quand on compare avec les Nate Robinson et autres Vince Carter du passé, on voit bien que le manque d’énergie et de showmanship est cruel : l’effort était beau par certains (McLemore a assuré, malgré un premier essai raté) mais pas complet. Ajoutez à cela le fait que l’essence même du concours de dunk se trouve dans l’excitation d’un essai réussi du premier coup, la surprise étant gâchée par plusieurs premiers essais foirés, et vous vous retrouvez avec un concours très moyen, voire mauvais.
Chris Bosh a tenté de mettre l’ambiance avec ses tirs réussis du milieu et sa célébration exubérante : il a réalisé à ce moment-là l’un des plus gros moments forts de la soirée, et tout ça parce que son énergie était dirigée dans la bonne direction, celle des fans. Pareil pour Beal qui a un peu célébré son carton avec Nelly, alors que le gamin est plutôt du genre réservé. Le concours des meneurs était vraiment pas mal, surtout sur le suspens du dernier round, mais il faudrait peut-être ajouter un élément en plus, comme un défenseur de l’équipe adverse sur le tir en tête de raquette par exemple : de quoi donner un peu plus d’excitation, tout simplement. Wall a déchainé YouTube avec sa danse, McLemore avec le fait de vouloir ramener Shaq…
Mais le reste ? Décevant. Comme l’a bien résumé Rudy Gobert hier soir sur Twitter, certains tricolores comme nous sont restés éveillés toute la nuit pour espérer un peu de magie, de rêve, d’envie et d’inattendu, et sont reparti avec une gueule à tomber par terre. Ce qui devait procurer un peu de changement avec le débarquement de quelques All Stars aux concours a en fait remis le doigt sur un point fondamental aujourd’hui : les joueurs se tapent complètement des Concours du Samedi soir. Un constat qui devrait alerter Adam Silver, fraîchement débarqué au poste de Boss et qui devra penser à nommer des All Motivés la prochaine fois…