Dwyane Wade magnifique hier soir : la clé du Heat dans leur conquête d’un troisième titre
Le 19 déc. 2013 à 16:34 par Bastien Fontanieu
Certains sites d’informations sur la NBA ont fait l’erreur, d’autres non. En mettant LeBron James en couverture de leur site après la victoire du Heat face aux Pacers hier soir, quelques passionnés ont trop vite oublié quelle était la véritable clé du match hier soir : la performance exceptionnelle de Dwyane Wade.
On l’a dit, répété, souvent expiré en se disant que c’était la fin : le numéro 3 du Heat est sans aucun doute la clé de sa franchise dans sa conquête d’un threepeat historique. Au diable les apports du banc, une défense resserrée, un secteur intérieur trop juste ou l’âge moyen du roster. Quand Dwyane Tyrone Wade joue au niveau auquel il a évolué hier soir, il n’existe pas beaucoup d’équipes capables d’arrêter le Heat. Et sur le finish, comme pour prouver que certains avaient raison de mentionner l’importance de son état de santé, Wade a fait la différence.
Agressif d’entrée de jeu, bien mis en avant par Erik Spoesltra qui décide dès le premier quart de mettre la pression sur les intérieurs d’Indiana en lui donnant de quoi se gaver dans les petits espaces, Dwyane se régale et garde Miami dans le match. Pendant longtemps, allez environ 36 minutes de jeu, on sent que les Pacers peuvent faire péter le score, que cet avantage qui oscille entre 6 et 12 points peut passer à 15-20 en deux actions. Mais Wade ne veut rien de tout ça. Particulièrement esseulé quand on voit les performances de Chris Bosh (absent tout le match sauf sur les 90 dernières secondes) ou de Ray Allen (relire la parenthèse précédente), sans mentionner les problèmes de fautes de LeBron, c’est avec une certaine nostalgie et beaucoup de plaisir que l’on retrouve le Flash de 2009, profitant du manque de forces autour de lui pour reprendre les systèmes que Spoelstra dessinait déjà pour lui, à l’époque, quand Miami dépendait lourdement des performances ahurissantes de sa légende. Doubles-écrans en ligne de fond pour des jumpers bien en rythme, écrans d’Haslem et de Bosh sur le corner pour lui permettre de réaliser sa typique feinte et aller agresser les arbres sous les arceaux : avec beaucoup de peps dans les jambes et l’obligation de devoir produire à un très haut niveau en voyant ses potes galérer, Wade se transforme en Flash et le Heat reste vivant.
Forcément, quand on regarde les actions importantes de la rencontre, on y verra l’énorme dunk avec la faute du King, ou ses deux belles passes pour Bosh et Jesus qui ne font que leur boulot en rentrant les tirs les plus importants de la soirée. Seulement, LeBron et ses copains n’auraient jamais pu avoir cette opportunité si leur arrière n’avait pas réalisé son meilleur match de la saison : le premier au-dessus des 30 points, à un superbe pourcentage (32 points à 15/25), et le tout en réalisant des choix précieux. C’est sans mentionner par ailleurs le bon boulot qu’il fait en première période dans sa propre moitié de terrain, taclant les lignes de passes et forçant Paul George (LeBron y est aussi pour quelque chose) à réaliser une énième première mi-temps particulièrement timide. Bref, vous l’aurez compris, ceux qui pensaient voir Dwyane Wade disparaitre dans l’ombre de son acolyte à l’aile ont vu hier soir le retour d’un fantôme qui a terrorisé la Ligue lorsqu’il était en pleine possession de ses pouvoirs.
Nul ne doute qu’il faudra beaucoup de glace pour reposer le corps de Wade après l’avoir vu réaliser son plus beau match depuis un bon bout de temps. Une performance discrète mais ô combien importante, et qui rappelle aux Pacers comme aux fans de la NBA que le Heat ce n’est pas simplement son cyborg d’ailier, c’est aussi son arrière de classe internationale, capable sur certains soirs de fermer la bouche de tout le monde. Nous compris : on en redemande Dwyane.