[Clutch-23] Ronnie Fields – Kevin Garnett : Perfect Combination
Le 29 juil. 2013 à 11:31 par Bastien Fontanieu
C’est l’histoire d’un phénomène qui n’aura jamais eu la chance de se prouver auprès du grand public. Ronnie Fields, coéquipier d’un certain Kevin Garnett à Farragut Academy dans la banlieue de Chicago, était probablement l’un des plus grands à n’avoir jamais foulé un parquet NBA. Une tragédie américaine parmi tant d’autres, sur laquelle Clutch-23 et TrashTalk reviennent aujourd’hui.
Et si Big Ronnie était considéré comme le meilleur dunkeur de l’histoire du basketball en high-school ? Vince Carter et Kevin Garnett, particulièrement doués dans l’exercice, l’ont souvent affirmé. Allen Iverson et Ron Mercer, pas non plus des quiches chez les 15-18, hochent également la tête. Avec une détente verticale de près d’1m50, Fields était capable de tous les dunks les plus hallucinants et inimaginables, sa combinaison d’explosivité et de grâce rendant ses exploits aériens presque légendaires. Des une main, moulins, au-dessus de certains joueurs, appel un ou deux pieds, créant comme trop souvent des cratères dans le parquet vu les bombes qu’il pouvait planter.
Lors de sa saison Senior, Fields est alors en duo avec un certain Kevin Garnett, avec lequel il aligne plus de 20 points et 9 rebonds afin de remporter le titre de sa ville. La saison qui suit, KG par chez les grands et Ronnie s’énerve : 32.4 points, 12.2 rebonds, 4.5 contres, 4 passes et 4 interceptions. Hello ! Pour beaucoup, dont Sonny Parker qui connaissait l’intéressé depuis petit, Fields était une sorte de Derrick Rose avant l’heure, avec la dalle de Kobe Bryant, rien que ça.
“Lors de ses dernières années lycée, Derrick était souvent comparé à Ronnie pour ses qualités athlétiques et son esprit de vainqueur. Kevin Garnett était un super coéquipier de par sa taille et son talent, mais Fields était tout simplement une erreur de la nature. En fait, il sautait au-dessus des gens.”
Seulement, nombreux furent les stars de leur lycée et de leur communauté qui n’ont jamais pu élever leur jeu jusqu’aux professionnels de la NBA. Le plus souvent, ce fut pour une de ces trois raisons : blessures graves, soucis avec la justice, ou difficultés scolaires. Ronnie Fields connut les trois à la fois. En l’espace de sept mois, le phénomène de l’Illinois sombrera dans une des histoires les plus déprimantes des coulisses de la balle orange.
Autour des 1h du matin en ce glacial 26 Février 1996, quelques semaines seulement avant les PlayOffs de son état, Fields emprunte une voiture à un des assistants de son équipe et se crashe dans le coin de Chicago, brisant au passage trois de ses vertèbres au niveau de la nuque. À tout juste 18 ans, l’un des plus grands espoirs du basket américain se retrouve sur le billard pour une opération gravissime et sort du bloc avec pour obligation de porter un imposant halo protecteur autour de sa tête pour les 3 mois suivants, afin de stabiliser cette partie profondément blessée.
Quelques mois plus tard, c’est DePaul University qui lui flanque un énième coup en le considérant inéligible académiquement. Après la santé, l’argent. Pour couronner le tout, quoi de mieux que de se faire arrêter en Septembre de la même année pour agression sexuelle, un acte qu’il avouera de lui-même, l’envoyant ainsi en cage pour deux ans de sursis avec en bonus deux semaines de programme pour retrouver la voie des sages.
Mais Ronnie ne s’arrêtera pas là et s’en sortira, à l’inverse de nombreux joueurs qui tomberont encore plus bas. Le garçon encore très jeune refera son chemin pour jouer à l’étranger, et s’offrir une carrière plus qu’honnête en comparaison avec les perspectives qui lui étaient offertes. Âgé de 36 ans aujourd’hui, Fields sait que la possibilité de jouer en NBA est désormais nulle, mais cela ne l’empêche pas de continuer à rêver. En aidant les plus jeunes du côté de Farragut afin qu’ils réalisent eux aussi leurs rêves, l’ex-star de la banlieue de Chicago est désormais un homme accompli, un revenant de nulle part, et une légende lycéenne comme le prouve ce superbe mix réalisé par Clutch-23.
“J’avais 17 ans quand toutes ces choses sont arrivées dans ma vie. Pouvoir revenir petit à petit après avoir tant mangé, notamment par les médias, c’est une grande chance et je continue à regarder ce qu’il y a devant moi. Beaucoup de personnes baissent les bras quand les visions semblent au plus bas, mais je ne suis pas de ceux-là. J’ai eu la chance de pouvoir rejouer après toutes ces étapes difficiles, que ce soit aux Etats-Unis, en Amérique du Sud ou en Asie. C’est une opportunité exceptionnelle que peu de gens ont dans ces continents, donc je me considère chanceux.”
Le 2 Novembre prochain, Ronnie Fields sera introduit au Illinois High School Basketball Hall of Fame qui comprendra notamment Dwyane Wade. Une belle note pour venir conclure une histoire exceptionnelle, marquée par une chute terrible, puis une remontée exemplaire.
LE POSTER
LE MIX
Retrouvez la chaîne officielle de Clutch-23 sur YouTube ici
[youtube width=”600″ height=”400″ video_id=”1-otnJT0wb0″]