Il existe plusieurs types de joueurs pour faire gagner des matchs. Les armes létales offensives qui à chaque attaque sont capables de vous décimer tous vos plans défensifs par un moove, un shoot avec une réussite que peu ont la possibilité de connaître. Pour s’opposer à eux, nuit après nuit, certains se retrouvent à devoir se frapper les meilleures armes des équipes adverses. Dans ce dossier, nous tâcherons de mettre quelques jeunes qui ont fait leur apparition dernièrement et qui connaissent le succès dans leur entreprise de mener la vie dure aux différents ailiers superstars de cette ligue, que ce soit LeBron James, Carmelo Anthony ou même Kobe Bryant.
Ils sont exceptionnels défensivement et ont l’incroyable capacité d’enchaîner les rencontres avec pour objectif de contrôler les talentueux arrières adverses. On oublie souvent que ce sont eux qui font gagner les matchs, qui plus est en PlayOffs quand l’intensité défensive devient primordiale. Ils apportent une telle sécurité en défense qu’on en oublie parfois qu’ils ne sont pas manchots quand il s’agit de faire rentrer le ballon dans l’arceau. Un de leur plus fameux illustre ancien ne les renierait sans doute pour rien au monde, Bruce Bowen en mode Dark Vador :”Je suis votre père.”
Paul George (Indiana Pacers – 23 ans)
Commençons par celui qui a peut-être le plus grand potentiel. George est déjà All-Star, vient d’être élu MIP et a été sélectionné dans la Second All-Defensive Team. Sa réputation n’est plus à faire. Tout cela, il le doit à force de travail pour celui à qui on ne prédisait en rien un avenir brillant que ce soit au lycée ou à la fac. Il est arrivé sur la pointe des pieds dans la ligue. Commençant par la défense et véritable poil à gratter des meilleurs arrières de cette ligue, Gorge aura franchi étape après étape à Indiana. Sous la coupe de Frank Vogel, il ne pouvait pas trouver de meilleur mentor en ce qui concerne l’apport défensif. Son coach est un fan des barbelés et des quart-temps à 10 points, ils étaient faits pour s’entendre. Formidable dunker, George est également capable d’assurer le spectacle comme il avait pu le faire lors du Concours de Dunk 2012.
Après deux années plutôt réussies dans la ligue, l’heure est venue de l’éclosion pour Paul George. Le jeune ailier aura porté son équipe tout au long de la saison sur les deux bords du terrain, “profitant” notamment de l’absence de Danny Granger. Progressant énormément au shoot, il aura emmené les Pacers jusqu’au troisième spot à l’Est, au titre de la division Centrale, et pourrait les conduire jusqu’en finale de Conférence alors qu’ils sont en passe de dominer les Knicks dans la série qui les oppose en demi-finale de conférence. Paul George parvient match après match à dégoûter ses adversaires, à commencer par Carmelo Anthony qu’il oblige à balancer parpaings après parpaings. Le mur de Manhattan est en passe d’être construit des vestiges de la confrontation entre le N°7 new yorkais et l’ailier des Pacers. La muraille de Chine n’a qu’à bien se tenir.
Conscient du chemin qu’il avait à parcourir en arrivant en NBA, Paul George déclarait quelques jours avant la draft 2010 qui l’a vu rejoindre la grande ligue :
“Je n’ai que 19 ans, et j’ai beaucoup d’étapes à franchir. Je sais qu’avec les gens qui m’entourent et mon éthique de travail, j’arriverai au prochain niveau. Je ne m’arrêterai pas tant que je ne serai pas devenu un de meilleurs joueurs de la NBA.”
Et si ce temps était arrivé pour George ?
Kawhi Leonard (San Antonio Spurs – 21 ans)
Drafté en 2011, par Indiana lui aussi, il fut immédiatement échangé contre George Hill pour atterrir chez les Spurs. Et tomber sous la coupe de Gregg Popovitch, il y a pire pour un début de carrière. Le formidable coach texan serait capable de rendre un manchot utile à l’équipe, mais heureusement pour lui, Kawhi est bien plus que ça. Formidable défenseur s’il en est, celui qui connaît sa deuxième saison NBA apporte un véritable plus pour son équipe sur un plan offensif également. Le jeune Kawhi est capable de contenir des joueurs aussi talentueux soient-ils. Physique extraordinaire pour le natif de Californie, il sait en tirer profit sur les deux bords du terrain.
L’équipe n’est pas comme pour George basée sur lui, il est probablement une star en devenir et sera une des pièces maîtresses du dispositif de la franchise après le très redouté départ à la retraite de Duncan. En réussite derrière l’arc depuis le début des PlayOffs, il n’est pas moins capable de trouver d’autres solutions dans son jeu pour aider son équipe à atteindre des sommets. Son sens du travail lui permet notamment d’étoffer sa palette qui devient de plus en plus importante. Il a d’ailleurs reçu un bel hommage de la part de son coach récemment :
“Ses progrès sont phénoménaux et c’est principalement grâce à son sens du travail. Il veut devenir un grand joueur. Il est le genre de joueur à arriver avant le début des entraînements et à partir bien après.”
Et ce n’est pas rien. Recevoir de tels compliments de son mentor est déjà une belle réussite. Nous n’avons pas de doute sur la réussite du jeune Kawhi à l’avenir.
Jimmy Butler (Chicago Bulls – 23 ans)
Drafté en 2011 par les Bulls, Jimmy n’aura pas connu une trajectoire similaire à ses congénères. Loin d’être brillant lors de son année de rookie la saison passée, Butler aura attendu sa deuxième saison dans la grande ligue pour se faire un nom ou plutôt un prénom (Butler est assez commun). Il aura sans doute profité de la blessure de la superstar des Bulls Derrick Rose pour trouver sa place dans la rotation des arrières à Chicago. Mais le tout n’est pas de se voir donner sa chance, encore faut-il savoir la saisir. Cette année, c’est ce qu’a su faire le jeune Jimmy. Appuyant notamment son jeu sur une défense très solide et sur un panoplie offensive toujours plus vaste, il tire son épingle du jeu dans l’effectif des Bulls.
Fan de la défense, Tom Thibodeau aura choisi de faire confiance au sophomore en cette fin de saison. Il n’aura pas été déçu. Après s’être occupé du cas du surcoté Joe Johnson, c’est à une toute autre montagne à laquelle s’est attaqué Jimmy. Le MVP, LeBron James… Et il aura été capable d’abattre un travail formidable dans cette série permettant notamment aux Bulls de rester en course dans la plupart des matchs de la série. Alors certes les Bulls se sont faits sortir la nuit dernière, évitant notamment le sweep grâce à un superbe premier match, mais ils auront pu prendre conscience qu’ils pourront s’appuyer à l’avenir sur le jeune Butler. Il rentre parfaitement dans la catégorie des jeunes excellents défenseurs, également capable d’apporter un plus sur le plan offensif. Très complet, Butler aura la possibilité de noircir encore davantage les feuilles de match avec un temps de jeu encore plus conséquent à l’avenir.
A priori en concurrence avec le désormais vétéran Rip Hamilton, ce dernier sait reconnaître le talent quand il le voit et aura été un conseiller de choix pour Butler tout au long de la saison :
“Très fier de lui. Ses progrès pendant l’année ont été incroyables. Mais la chose pour laquelle je suis le plus impressionné avec lui, c’est qu’il n’arrête pas de venir me poser des questions, il vient constamment me demander comment je vois certains aspects du jeu, et comment je ressens certaines actions.”
S’il continue sur cette voie, nous n’avons pas de doute que Butler deviendra un homme important dans cette ligue.
Iman Shumpert (New York Knicks – 22 ans)
Lui aussi drafté en 2011, sélectionné par les Knicks, Iman n’aura pas connu un destin similaire aux trois autres. Son parcours aura été freiné par une entorse du genou, blessure grave et dont la période minimale de récupération totale des capacités est d’environ un an. Retrouver confiance en ses membres et en son articulation, voilà le dur labeur qu’a dû réaliser l’arrière new yorkais. Annoncé comme meneur à son arrivée dans la ligue, c’est bien au poste 2 que le jeune homme s’est fait sa place dans le collectif des Knicks. Revenu en forme pendant les PlayOffs, période pendant laquelle il avait connu sa blessure la saison passée, il aura été déterminant lors du premier tour face aux Celtics rendant la tâche plus que compliquée à Paul Pierce notamment (voir photo ci-dessus). Il aura éteint une des plus grandes armes offensives de cette ligue pendant cette série.
Formidable défenseur, avec des appuis plus que solides, Shumpert ce n’est pas que de la hype. Certes sa coupe de cheveux ne le laisse pas passer inaperçu lorsqu’il prend place sur un parquet mais là n’est pas le principal atout, ni même la principale raison pour laquelle on remarque Iman Shumpert sur un parquet. À Manhattan, la hype c’est bien, mais pour s’imposer dans un cinq de départ à 21 ans (lors de son année de rookie) et avoir un temps de jeu conséquent, il ne faut pas moins être talentueux. Il parvient même à utiliser ses qualités athlétiques sur un plan offensif, même s’il est rapidement difficile de se voir offrir des opportunités lorsque sur le même terrain se trouvent J.R. Smith et Carmelo Anthony, voire Amar’e Stoudemire. Son coach, Mike Woodson est notamment satisfait des progrès effectués par Shumpert depuis son retour de blessure :
“Il va de mieux en mieux. C’est incroyable. Il a dû parcourir un long chemin. C’est une blessure pour laquelle il est très compliqué de revenir. Il a réalisé beaucoup de progrès. Je pense qu’il va continuer de grandir, et devenir encore meilleur.”
Iman Shumpert fait lui aussi partie de cette jeunesse dorée à laquelle l’avenir de la NBA est promis.
Nous pouvons être rassurés. Après le départ à la retraite de quelques grand noms comme Tim Duncan, Kevin Garnett, ou même Kobe Bryant, la relève semble bien assurée en NBA. Certains jeunes seront là pour préserver le niveau et prendre les commandes de certaines franchises. C’est notamment déjà le cas pour Paul George, qui petit à petit se fait sa place au soleil à Indiana. Nous aurions pu ajouter Avery Bradley à cette liste, mais étant donné que ce dernier est parti à la pêche aux sardines il y a un petit moment maintenant, nous avons préféré nous abstenir.