Paris Basket remporte l’EuroCup face à la JL Bourg : récit en direct du premier rang, entre professionnalisme et trop-plein d’émotions

Le 13 avr. 2024 à 01:19 par Giovanni Marriette

Peut-on mettre de côté le temps d’un soir son appartenance à un club, à une ville, à une région ? Pour la simple (et bonne !) raison que l’on possède une accréditation ? La réponse est évidemment non. Ce soir le Paris Basketball a battu la JL Bourg dans une finale d’EuroCup 100% française et ira donc représenter la France l’année prochaine en EuroLeague, la nouvelle est incroyable pour le basket français, même si le cœur du rédacteur de cet article saigne. 

Les stats complètes de ce Game 2, pour ceux qui aiment les chiffres

Une bressane (moyenne), une fromagère (grande), et une raviole sans lardons (grande). A peine le temps de se rendre compte que mon calepin sert aussi de mémo les soirs de disette dans le frigo, qu’il faut très vite tourner la page et attaquer à prendre des notes. Ce soir c’est le grand soir, les Parisiens se sont déplacés en nombre et on a même croisé quelques uns d’entre eux au Bar… “Le Parisien” dans l’après-midi, ça ne s’invente pas, il est juste en face de l’Église Notre-Dame, enfin bref.

Première info : on pensait qu’Ekinox aurait du mal à être aussi bruyant qu’en demi-finale et bien figurez-vous qu’on avait raison : Ekinox était… encore plus bruyant ce soir. Un premier contre de Zaccharie Risacher, un deuxième de Kevin Kokila, la formation made in 69 se porte bien merci pour elle. A quelques mètres à ma droite se tient courtside Dejan Bodiroga, légende ultime du basket européen, et deux places plus loin mon ancien chef de rayon bazar à Carrefour Market, c’est ça, aussi, les joies du haut niveau à domicile. Sur le terrain Jeremy Morgan semble avoir récupéré toutes ses facultés après sa blessure à la cheville, Zaccharie spin comme une toupie mais il est contré, et Isiaha Mike fait son job de leader. 13-9 JL Bourg, on ne reprendra pas deux fois les Bressans au jeu de l’entame de match loupée.

Le moment hors du temps de ce premier quart ? Le Kamoulox ultime ? François Hollande qui fait son arrivée dans les tribunes, rapidement habillé d’une belle écharpe rouge pour l’occasion. Quand on vous dit que la soirée est spéciale on n’exagère qu’à moitié.

Haha « former president of France » en mode on l’a drafté pic.twitter.com/NCNWmlDxBr

— Arthur Baudin (@ArthurJBaudin) April 12, 2024


A peine le temps de se demander si le Président est venu en scooter que le premier quart se termine sur une ultime bafouille d’Hugo Benitez au buzzer, 26-22 JL Bourg, on tient le bon bou(rg). Bodian Massa rattaque de plus belle, Zaccharie ne lâche pas le short de T.J. Shorts, JeQuan Lewis le supplée bien, la JL reste en tête alors que survient le premier tournant du match. On ne parle pas de ce ticket de cinéma de Kung Fu Panda 4 qui tombe étrangement de ma poche mais bien d’un dunk rageur de Jeremy Morgan suivi de la troisième faute de… Jeremy Morgan, déjà, suivie d’une faute technique pour… Jérémy Morgan. Quatre fautes pour celui qui était alors le meilleur joueur de Bourg, alors qu’il avait juste dit à l’arbitre que sa béchamel était trop salée ? Une honte, enfin bref. La JL réussit tant bien que mal à gérer ce temps faible, Zaccharie s’envole et rajoute deux points tout en poésie et enchaine shoot raté, dribble sur le pied et faute sur Shorts. Aïe. Maxime Courby rentre pour faire souffler les guerriers avant la mi-temps, la JL est toujours devant, 46-43.

Au retour des vestiaires (et donc de la buvette pour votre serviteur), la tension monte d’un cran, tout comme les appels du pied de ma vessie. Un fan bressan hurle “assassin !” sur une faute de Nadir Hifi, je me dis qu’il dirait sans doute la même chose s’il me voyait dégommer un tacos, mais revenons-en à nos moutons. Paris muscle son jeu, Nadir Hifi encore lui envoie un gros 3-points, Bodian Massa répond d’un alley-oop et… Nadir Hifi ENCORE lui rajoute 3 points mais nous en offre un au lancer car c’est également un grand acteur (faute technique pour flopping). Bien essayé le Nad, bien essayé aussi… François Hollande, qui réalise l’exploit d’être la seule personne de tout Ekinox à être à contre-temps lors du clapping. Chirac 98, mais à Bourg-en-Bresse.

Au score Jéremy Morgan est revenu pour faire du sale et ramène la JL à 59-61, et les salariés de l’EuroLeague nous avertissent de la présence sur nos tables d’un QR Code pour élire le MVP du match. Je rappelle à mon voisin que Jiki n’est pas dans la liste, mon voisin ne rit pas, assez logique. Axel Julien et JeQuan Lewis scorent, 63-63, Kevin Kokila fait ce que les Parisiens n’ont quasiment pas fait du match, à savoir rater des lancers, lorsque survient le coup de bambou, le coup de massue, le coup de Trafalgar pour les locaux. Shoot à 3-points de Jantunen, shoot à 3-points de Ward, un rebond long qui revient dans les mains de Jantunen – on sait ce qu’aurait dit Benoit Paire – et un nouveau panier du Finlandais. La suite n’en sera qu’utopique, la fin n’en sera que plus douloureuse, l’homme qui hurlait jadis “assassin !” est passé au chapitre 2 avec un incroyable “mets-y un bouchon ça va le faire taire”. Nadir Hifi fait n’importe quoi et semble vouloir offrir un peu de suspense aux “paysans” comme le scandent alors les supporters parisiens, mais c’est aussi lui qui saccage ce qu’il reste d’espoir à la foule en rouge avec un dernier tir dont il a le secret.

89-81 score final, et si dans le contenu la JL Bourg aurait peut-être pu espérer mieux, le résultat est au final sacrément logique. Paris reste sur 19 matchs sans défaites et a ROULÉ sur cette Coupe d’Europe, la JL est un magnifique finaliste mais les joueurs de Tuomas Iisalo sont de monstrueux vainqueurs, tout contents d’offrir une douche à leur coach dans le centre d’entrainement de la JL transformé pour l’occasion en salle de presse :

Le début d’expérience, c’est quand on pense à ne pas poser son téléphone sur la table de la conférence de presse après un trophée.
☔️ Tuomas Iisalo et T.J. Shorts arrosés par tous les autres vainqueurs de l’EuroCup. pic.twitter.com/LgN4bEGS0p

— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) April 12, 2024


T.J. Shorts MVP de la Finale, sans blague, Paris qui fonce en EuroLeague et c’est tant mieux pour le basket français, mais pour ma part c’est à un autre crack que je réserverai mes derniers mots du jour. Un crack pour qui la saison n’est pas finie évidemment, mais qui a vécu ce soir l’une de ses premières grandes défaites d’adulte. Un crack qui m’a permis, entre autres, de vivre six mois incroyables à un fuseau horaire enfin adéquat. Et c’est pas fini, promis.

😢😢😢 pic.twitter.com/kR4iOsesnk

— Le Psy TrashTalk 👨‍👩‍👧‍👧 (@giovannim6) April 12, 2024


Dans cet article