Damian Lillard a du mal à s’adapter à la vie à Milwaukee : “Je me sens clairement seul”

Le 28 févr. 2024 à 15:21 par Nicolas Vrignaud

Damian Lillard Milwaukee Bucks 16 novembre 2023
Source image : YouTube

Pour Sports Illustrated, Damian Lillard s’est livré sur ses cinq premiers mois à Milwaukee. Entre changement drastique de sa vie personnelles et attentes sportives particulières, la nouvelle star des Bucks entre en profondeur dans sa saison, ses doutes et les objectifs de son équipe. À déguster sans modération. 

Damian Lillard est assurément l’un des visages de la NBA de ces dix dernières années. Des cartons offensifs monstrueux, des tirs qui ont fait plusieurs fois le tour de la planète basket (et continuent de tourner en boucle dans la tête de Russell Westbrook et Paul George la nuit). En gros ? Une superstar comme la balle orange n’en produit qu’une infime poignée par génération.

Chez les Blazers, il a eu l’opportunité de se frotter aux plus grandes équipes de son époque, mais s’est toujours retrouvé bloqué par les diaboliques Warriors de Stephen Curry. Alors que le climat sportif a fortement perdu en compétitivité ces dernières saisons à Portland, et alors que l’heure tourne, Dame a décidé – à 33 ans – de changer d’air pour conquérir ce titre NBA qui se dérobe à lui depuis dix piges.

Arrivé chez les Bucks de Giannis Antetokounmpo cette saison, champions NBA 2021, l’association de deux grands noms du basket actuel est terrifiante sur le papier. Souci ? Tout ne s’est pas passé comme prévu sur le terrain. En dehors des parquets, Damian Lillard doit également gérer une modification totale de ses habitudes. Pour Sports Illustrated, il s’est ouvert sur ces différents sujets.

À commencer par l’aspect sportif. Si ses attentes autour d’un duo effrayant avec le Greek Freak ont d’abord été très hautes, elles ont vite été rattrapées par la réalité, celle d’une adaptation sportive loin d’être simple.

“En arrivant, j’ai pensé que nous aurions le même niveau que Boston a aujourd’hui. Mais j’ai appris que certaines choses prennent du temps, surtout celles qui sont récompensées à la fin. Vous ne pouvez pas rejoindre une équipe et penser que tout va rouler immédiatement. Nous avons nos hauts et nos bas, nous avons changé de coach. Je n’ai pas encore totalement déterminé qui j’étais dans cette équipe. Et c’est difficile. […] Je pense que mon job est de continuer à m’intégrer à ce process.” – Damian Lillard.

Autre grand changement ? L’association avec une autre superstar. Si Dame a pu évoluer avec CJ McCollum à Portland, ce dernier n’est jamais resté “qu’un” lieutenant de luxe pour Lillard. Une hiérarchie bien définie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui car à côté du meneur, c’est un double MVP qui joue. Ce qui implique un partage complètement nouveau du ballon, et une relation spéciale à bâtir entre deux joueurs, mais surtout deux hommes.

“Nous avons une bonne relation. On parle tout le temps. Il faut prendre le temps de construire cette relation. Je pense que nous sommes encore en train de développer cela. Mais nous parlons, ça va bien. Nous voulons tous les deux que ça marche. Dans ce contexte, je suis le nouveau. Si Giannis était venu à Portland, il aurait ressenti la même chose que moi. À l’époque, avec Jusuf Nurkic, avec CJ McCollum… ça a été progressif. Tout le monde est là : ‘On veut que vous soyez les meilleurs amis du monde tout de suite‘. Mais ça ne se passe pas en trois semaines.”

“Je prend souvent pour exemple Jamal Murray et Nikola Jokic [concernant la relation basket]. Ils ont joué plusieurs années ensemble, ils n’y pensent même plus [à leur complémentarité]. Mais au début, ils ont galéré. Jamal a été en difficulté quand Jokic a de son côté performé, et inversement. Une fois qu’ils ont trouvé le bon rythme, ils ont été au bout et ont gagné un titre. De notre côté, je pense que nous avons une bonne relation. Nous devons continuer à apprendre à nous connaître, être capables d’aller à la guerre l’un pour l’autre. Être capable de faire des concessions. Il a réalisé un match à 60 points, je me suis dit : ‘Ce n’est pas mon soir’. Sinon, cette équipe ne sera pas focus autour de lui, je dois jouer aussi pour lui.” – Damian Lillard.

Les grandes associations ne se sont pas faites en un jour. Qu’il s’agisse des Heatles, des Warriors, des Nuggets… il a fallu du temps. Peut-être que cette saison ne sera pas la bonne, et ce sera sans doute un mal pour un bien si Dame veut s’inscrire dans la durée chez les Bucks. Pour aller à Milwaukee, Lillard a aussi dû concéder quelque chose de très important : son entourage. Familles, potes. Tous habitaient à quelques encablures de chez lui, à Portland. Selon le joueur, c’est ce qui est le plus difficile à vivre.

“Être loin de mes enfants est dur. À Portland, ma vie était bien rangée. Ma mère vivait en bas de la rue, mon frère de l’autre côté de la même rue. Ma soeur aussi. Mes enfants allaient à l’école là-bas. Tout était fait parfaitement pour moi. C’était top. Quitter tout ça est difficile […] C’est clairement de la solitude que je ressens, car je suis construit sur la famille. Ma vie, c’est ma famille. Après les matchs, je pouvais rentrer et retrouver tous les miens. Mes enfants qui jouent. Ma mère, mes frères et soeurs, mes cousins. Mes meilleurs amis habitent à Portland. On pouvait sortir manger dehors, ils venaient à la maison. Après les entraînements, je pouvais aller chez ma mère, juste pour me reposer. Ça va actuellement car j’ai grandi. Mais c’est clairement de la solitude. Je suis construit par ces gens.”

“Aujourd’hui, ma vie se résume à aller aux entraînements, rentrer et regarder des vidéos de boxe, ou jouer aux jeux-vidéos. Je n’ai pas un vie de dingue, mais c’est ce qui arrive quand on prend de grandes décisions. Il faut l’accepter et s’y adapter.” – Damian Lillard

Autant de facteurs qui peuvent expliquer les difficultés récentes éprouvées par Lillard sur le terrain. Une baisse statistique ? Il fallait s’y attendre. Est-ce que c’est temporaire ? Le garçon explique qu’il fait tout pour. C’est très facile d’aller taper sur les réseaux sociaux qu’il est devenu naze. La réalité est bien différente, bien plus complexe et peut-être même froide. Mais on a bon espoir que ça aille mieux sur tous les plans. Et on a donc très hâte de voir la suite.

Source : Sports Illustrated.

 

 

 

 

 


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