Flashback : quand Larry Bird écœurait les Blazers en jouant… main gauche

Le 14 févr. 2024 à 18:45 par Nathan Maguer

Larry Bird 13 février 2024
Source image : YouTube

Comme chaque ligue, la NBA a ses mythes. Des histoires de légende qui se transmettent et qui restent dans l’imaginaire collectif. Le bandeau de LeBron en 2013, le Flu Game de Michael Jordan en 1997 et plein d’autres. Aujourd’hui, on revient sur un des récits les plus connus de la Grande Ligue : le left-handed game de Larry Bird contre les Blazers. La légende de Larry Legend. Legend au carré. Carré comme l’appartement dans la tête des joueurs de Portland en ce 14 février 1986.

Quand on parle des meilleures équipes de l’histoire, les Celtics de 1985-86 reviennent souvent. Une équipe monstrueuse qui a fini avec 67 victoires pour 15 petites défaites en raflant tout sur son passage. Et tel Saitama dans One Punch Man, on s’ennuie quand on est trop fort donc il faut du challenge.

Bienvenue chez les Celtics de 86 où le shōnen japonais se mêle à la réalité, à une différence près, les adversaires en NBA ne sont pas des extra-terrestres. Car les extra-terrestres sont à Boston, dont un certain Larry Bird.

Avant la rencontre du 14 février face aux Blazers, Larry Legend annonce qu’il jouera ce match main gauche… Son coéquipier Bill Walton est là pour rapporter les propos, quelque peu déformés, de l’oiseau le plus connu de NBA.

“Larry nous a dit, et aux médias aussi, ‘Demain soir c’est le dernier match de notre road-trip. Je vais le jouer de la main gauche au moins pendant trois quart-temps’.”

Du bon trashtalking comme on aime. Mais c’est encore mieux quand c’est pleinement assumé.

Sur l’une des premières attaques des Blazers, Larry Bird va contrer main gauche pour bien lancer la machine. Son premier panier est également un petit floater main gauche après une feinte. Son deuxième panier est un drive qu’il finit… main gauche évidemment. Il y a un truc qui revient non ? La papatte gauche de Larry Bird est aiguisée et il tient sa promesse en ce début de match.

Bon évidemment, il ne va pas que shooter main gauche. Tous ses shoots à mi-distance sont pris de sa main forte, et quelle main forte… Il fait la totale aux défenseurs, tout en étant insolent au possible avec sa main gauche quand il doit mettre des paniers proches du cercle. Summum de cette insolence, une contre-attaque où il est tout seul et où il va changer de main pour conclure.

Mais malgré la grosse performance du triple MVP, les Blazers s’accrochent puisque les leprechauns n’ont qu’une petite avance dans le dernier quart-temps. Vous vous rappelez du “au moins pendant trois quart-temps” ? C’est passé à la trappe et Larry Bird inscrit trois paniers de suite de sa main “faible” (entre très gros guillemets). Un petit push shot main gauche en contre-attaque pour commencer, puis deux hooks très compliqués dont un avec la faute. Plus c’est gros, plus ça passe et le money-time ne le fait pas trembler.

Car peu importe la main, le facteur clutch reste imperturbable.

Les gars de l’Oregon mènent au score à quelques secondes de la fin, avant un petit jumper de Larry à mi-distance – main droite – qui envoie tout le monde en prolongation. Bird récidive ensuite avec un autre shoot mi-distance à trois secondes du terme pour offrir la victoire à son équipe. Larry finit ce match avec 47 points, 11 passes et 14 rebonds à 21/34 au shoot. La performance est incroyable, d’autant plus que c’est son deuxième triple-double en deux jours après un 31/11/15 contre les Sonics… En forme le bonhomme.

Mais ce qui rend ce match tellement légendaire, c’est d’une part qu’il a rentré dix de ses tirs de sa mauvaise main, et d’autre part sa justification quand on lui a demandé la raison.

“Je garde ma main droite pour les Lakers.”

Une réponse cinglante à l’image du meilleur trashtalker de tous les temps. Une réponse cinglante à l’image de l’équipe de grands tarés que sont les Celtics de cette époque et qui peuvent se permettre ce genre d’enfantillages. Pour l’anecdote, ils gagneront ce fameux match face aux Lakers 105-99 grâce à un Larry Bird en 22 points, 18 rebonds et 7 passes… Ou comment allier l’utile à l’agréable.

Le left-handed game est ancré chez les fans et alimente le mythe de Larry Bird, voire de la NBA… Une performance qui le résume bien : du trashtalking, du shoot et de la clutchitude. Larry Legend tout simplement.

Sources texte : Jay Kings, The Athletic – Phil Watson, Sportscasting


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