Les plus grandes dynasties de l’histoire de la NBA

Le 10 mai 2023 à 17:57 par Edgar Courtine

Michael Jordan The last Dance dynasties
Source image : YouTube

Domination sans partage, joueurs légendaires, titres à la pelle : pas de doute, on parle bien des plus grandes dynasties de l’histoire de la NBA. Dans ce papier teinté d’or, retour sur ces équipes de légende qui ont inscrit leurs effectifs dans le grimoire de la plus Grande Ligue du monde. De Bill Russell à Steph Curry en faisant un petit coucou à Magic Johnson, tour d’horizon des winners ultimes.

Serait-on en train d’assister aux dernières joutes d’une des dynasties les plus dominantes du XXIème siècle ? C’est du moins ce que nous laisse penser les dernières prestations des Warriors. Menés 3-1 dans leur demi-finale de conférence par les Lakers de LeBron James, Steph Curry et ses copains commencent à sérieusement piocher et leur dynastie pourrait péricliter dès l’instant où ils seront éliminés.

Dominer, changer le jeu, être une référence dans la meilleure ligue du monde tant sur le terrain avec les joueurs que sur le banc avec des coachs légendaires, voici un peu la formule magique d’une dynastie. Les Warriors en sont définitivement une. Mais avant d’évoquer les Dubs, remontons dans le temps et partons sur les traces des plus grandes équipes de ce jeu que l’on appelle basket-ball.

Les Celtics de Bill Russell (1956-1969)

13 saisons en NBA, 11 titres. Pas besoin de faire un schéma pour comprendre que le roi des 60’s c’est bien Bill Russell. Joueur le plus titré de l’histoire de la NBA, Russell est évidemment un précurseur de ce sport tant dans sa qualité de basketteur que dans son aura au sein de la ligue. Aux côtés de Bob Cousy, John Havlicek, Sam Jones ou Tom Heinsohn, Billou a surdominé et surtout (quasiment) tout raflé. Sa rivalité légendaire avec Wilt Chamberlain, le monstre statistique de la NBA, confère à sa dynastie une dimension presque mystique. Il ne laissera que deux petites bagues à son compère moustachu et gobera quant à lui 11 titres de champion. Une performance inégalée et sûrement inégalable pour l’une des plus grandes légendes de ce jeu.

À une époque où le tir à trois points n’était encore qu’une idée lointaine, Bill Russell a façonné sa légende avec une capacité à défendre hors du commun. Rien ni personne ne passe dans la peinture verte du Garden, Russell a les clés du gymnase et emmène avec lui tous les talents qui se greffent à l’équipe. On pense notamment à John Havlicek, qui remportera à ses côtés six titres de champion en dynamisant dès son année de rookie cette dynastie. Coaché par le grand Red Auerbach jusqu’en 1966, Boston gagnera encore en 1967-68 et 1968-69 avec un certain… Bill Russell, à la fois au Velléda et sur le parquet. Une dynastie légendaire qui orne désormais la quasi totalité du toit du TD Garden avec 11 bannières. Oui, 11.

Les Celtics de Larry Bird (1980-1986)

Bon, on ne va pas se mentir, il va être difficile de concurrencer Bill Russell en terme de domination en NBA. Mais comme sur un passage à niveau : un train peut en cacher un autre. Et après le TGV Russell, place à la locomotive Larry Bird. Toujours à Boston, où la culture de la gagne a été perpétuée entre temps par John Havlicek (encore lui), Larry Bird vient reprendre le flambeau au moment où Hondo s’en va. En 1979, la NBA se dote aussi d’une nouveauté avec l’apparition d’une ligne en arc de cercle qui permet à l’équipe qui met la grosse balle orange dans le cercle d’avoir 3 points au lieu de 2. Et ça, Larry Bird ADORE.

L’apparition du tir à 3-points va tout changer et Larry Legend va accompagner ce changement en révolutionnant la manière de jouer au basket. Petite ironie de l’histoire, c’est Chris Ford, son coéquipier, qui inscrira le premier tir du parking de l’histoire.

Larry Bird va alors devenir le premier vrai spécialiste de l’exercice. Son adresse ahurissante lui permet de façonner sa légende en remportant 3 bagues en 6 saisons de 1980 à 1986. La domination n’est pas totale puisque c’est l’heure des grands affrontements face aux Lakers, qui empêchent Larry Bird de garnir davantage son armoire à trophées. Kareem Abdul-Jabbar, James Worthy et Magic Johnson lui barrent la route en dominant eux aussi à l’époque où les Lakers étaient en mode Showtime. Le grand Larry ne gagnera plus de titre, la faute à ces Lakers puis à… Michael Jordan. Les C’s balayent le jeune Jojo en demi de conférence en 1986, l’année du dernier titre de Gold Hand et après cela, MJ, Phil Jackson et Scottie Pippen décideront à leur tour d’inscrire leur équipe dans la lignée des plus grandes dynasties de l’histoire embrayant le pas à une génération dorée du côté de Los Angeles et Boston.

Les Lakers et l’époque du Showtime (1980 à 1988)

Deux dynasties croisées et des duels de légende, voici l’histoire des joutes entre les Celtics et les Lakers dans les années 80 : l’affrontement le plus iconique de l’histoire de la NBA. Parmi les protagonistes chez les Purple & Gold : Magic Johnson, Pat Riley, Kareem Abdul-Jabbar ou encore James Worthy. De 1980 à 1988 ? C’est cinq titres pour les Lakers en 9 saisons. Magic Johnson brille par ses qualités de passeur exceptionnel, bien entouré par le vétéran KAJ qui ne semble jamais faiblir malgré les années. Le jeu est spectaculaire, d’où le nom de la dynastie. Cette équipe représente la folie de cette époque dans tous les excès qu’elle pouvait comporter. Sur le terrain avec des courses dans tous les sens, du jeu et des titres et en dehors avec des soirées légendaires aussi arrosées que débridées.

L’architecte de cet empire californien, un certain… Pat Riley, qui a su sublimer son équipe en donnant les clés du minibus à Magic. Le grand rival de Larry Bird sortira avec cinq bagues de champion, de quoi compléter l’une de ses deux mains magiques. Le déclin de cette équipe coïncidera avec la fin de carrière de Kareem et Magic et de la montée en puissance d’un nouvel alpha dog en NBA : Michael Jordan.

L’équipe est si marquante qu’elle fait l’objet à elle seule d’une série nommée “Winning Time” retraçant le destin de Magic Johnson et de cette équipe légendaire de la ligue. Pour tous les fans de Old-School NBA, jetez-y un petit coup d’oeil, ça vaut le détour.

Les Bulls de Michael Jordan (1991-1998)

Les années 90′ sont évidemment marquées par Michael Jordan. Le phénomène débarque en NBA en 1984-85 et devient immédiatement une attraction. Ses premiers pas à Chicago, dans une franchise il faut le dire en totale décrépitude, laisse entrevoir un rayon de soleil dans l’Illinois. Mais c’est une véritable boule de feu qui va s’abattre sur Windy City. Meilleur joueur de l’histoire du jeu ? MJ23 devient en l’espace de quelques années l’un des premiers véritables basketteurs modernes : athlète admirable, produit marketing bankable au possible, MJ est une machine à gagner et une machine à billets. Contrarié par les Pistons et les Celtics à ses débuts, Jordan ne va laisser que des miettes à ses adversaires dans la décennie suivante. 3 titres consécutifs de 1991 à 1993, il pose les trois premières pierres de son empire aux côtés de Scottie Pippen et Horace Grant notamment, le tout coaché par la légende Phil Jackson.

Pour rajouter un peu de sel à sa destinée, Jordan décide alors de prendre sa retraite pour aller jouer à ce sport un peu compliqué qu’est le baseball. En son absence, évidemment, les Bulls ne gagnent pas de titre. Un an et demi plus tard, il signe alors son come-back sur les parquets et se remet à gagner. Trois nouveaux titres consécutifs, de 1996 à 1998 et des prestations légendaires à chaque fois autour des 30 points de moyenne pour finir sa dynastie sur une dernière danse, que chacun d’entre nous connaît par cœur. En bref, un homme à la tête d’un empire qui aura mené ses coéquipiers aussi talentueux que barrés au Graal NBA à 6 reprises.

 

Les Warriors de Stephen Curry (2015 à …)

Revenons à nos moutons… La dynastie des Warriors, celle de Stephen Curry et de ses boys, et Baby Face a lui aussi révolutionné le jeu par sa capacité à reculer les limites de l’adresse longue distance. Arrivé en NBA en 2009-10, l’artificier en chef va mettre six saisons avant de remporter son premier titre en 2015 face aux Cavaliers de… LeBron James. Composant un triptyque incontournable avec son Splash Brother Klay Thompson et son homme à tout faire Draymond Green, Steph et les Dubs vont dominer la ligue de 2015 à… aujourd’hui, puisque au moment de cliquer sur “publier” Golden State est encore champion en titre depuis 2022.

Parmi leur fait d’arme le plus marquant ? le 73-9 en saison régulière en 2015-16. Le record all-time de victoires, une performance qui témoigne de la grandeur et de la régularité de Golden State pendant toutes ces années. Ironie du sort, cette année là, Curry et sa troupe ne seront pas champions et gâcheront un avantage de 3-1 en finale contre les Cavaliers.

Après cette déroute en Finales, les joueurs de la ville au pont doré vont réaliser le back-to back. Deux titres en 2016-17 et 2017-18, en ajoutant un certain Kevin Durant dans leurs rangs. Les critiques fusent, l’équipe est injouable mais Steve Kerr s’en fout et gère tout cela d’une main de maître. Plombés par les blessures, les Warriors tomberont les armes à la main l’année suivante face à Toronto avant d’opérer un premier déclin. KD parti, Klay blessé, Curry dans la foulée, Golden State file dans les limbes de la Ligue avant de renaître de ses cendres. Deux saisons compliquées plus tard, un nouveau titre vient garnir le Chase Center en 2021-22 grâce à des cadres toujours au rendez-vous et une jeunesse qui pousse derrière. L’œuvre grandiose de Chef Curry, enfin MVP des Finales, vient offrir une quatrième bague à Golden State, plaçant définitivement les Warriors comme l’une des plus grandes dynasties de la ligue.

Si les confettis et le champagne étaient au programme au printemps dernier, il se pourrait bien que cette année 2023 soit pourtant celle de tous les dangers pour les Dubs. Après une saison régulière compliquée et un premier tour en 7 contre les Kings, les joueurs de la Baie sont dans la panade. Menés 3-1 par les Lakers et… LeBron (tiens, tiens…) l’édifice pourrait définitivement s’écrouler en fin de saison après presque 8 ans d’hégémonie. Serait-ce la fin d’un cycle ?

Mentions honorables ou très honorables :

On le dit ici très fort pour ne froisser personne, cette liste ci-dessus n’est en aucun cas un classement, juste l’occasion de faire le focus sur quelques unes des plus grandes épopées durables de l’histoire de la NBA. D’autres ont également leur mot à dire et certains d’entre vous auraient préféré les voir émerger, mais que voulez-vous, la vie est faite de déceptions. Parmi les équipes multi-baguées et qui auraient tout autant pu avoir droit à leur paragraphe ? Les Heatles de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh, dont l’histoire vous est contée dans ce merveilleux bouquin :

➡️ 256 pages
➡️ une dizaine de chapitres
➡️ plus de deux ans de travail

Tout ça pour vous raconter la folle aventure de l’une des équipes légendaires de l’histoire de la NBA : les Heatles de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh ! 🔥🔥🔥 https://t.co/Vn6eiDewkY

— Nico TrashTalk 🏀 (@nicolasmeichel) April 24, 2023


Deux autres équipes légendaires doivent également être citées. Les Spurs “de Gregg Popovich et Tim Duncan”, champions en 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014 et finalistes en 2013, mais pour qui le terme de dynastie se heurte peut-être à un laps de temps trop étendu avec, forcément, trop d’échecs entremêlés. Puis les Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant, auteurs d’un incroyable three-peat en 2000, 2001 et 2002 et qui seraient peut-être aujourd’hui la plus grande dynastie de l’histoire si les deux stars avaient décidé de se prendre la main pour éclater tout le monde.

Les grandes dynasties de cette ligue sont, au-delà d’être des équipes fantastiques, des marqueurs de leurs époques. Représentatives des évolutions dans le basket mais aussi dans la société pour certaines, ces formations prêtes à tout pour gagner et pour dominer sont devenues, par leurs performances et leurs accomplissements, des repères historiques en NBA. Toutes sont singulières, différentes mais chacune a inscrit de manière immuable son nom dans le grand livre du basket-ball américain.

Sources : Basketball Unleashed, pennyccw, HBO Max, ZGL Channel, Foobas Sport, StatMuse, ESPN.