Black History Month : Laurel J. Richie, la boss du basketball féminin

Le 14 févr. 2023 à 10:43 par David Carroz

TrashTalk Black History Month Laurel J. Richie
Source image : Léonce MVP

La boss. Présidente de la WNBA, première Afro-américaine à endosser une telle responsabilité dans une ligue sportive majeure chez l’Oncle Sam. Pas mal comme ligne sur le CV de Laurel J. Richie. Surtout qu’elle ne s’est pas contentée d’être là pour le symbole puisque sous sa gouvernance, la WNBA a pris un essor considérable.

De nombreuses manières, je pense que la WNBA change la façon dont l’Amérique voit les femmes et a un impact positif sur la façon dont l’Amérique voit les athlètes professionnelles. Nous montrons au monde ce que les femmes peuvent être en tant qu’athlètes et ce que les athlètes peuvent être en tant que citoyens.

Voilà comment Laurel J. Richie parlait de sa ligue, la WNBA, lors de son mandat. À juste titre, car les mots employés sont les bons. Sous sa gouvernance, le championnat de basket féminin et ses joueuses ont poursuivi leur progression. Sur les parquets bien sûr, mais aussi en dehors. Car plus que des athlètes, ce sont des citoyennes engagées qui brillent sous les jerseys des douze franchises WNBA. Mais comment aurait-il pu en être autrement dans le sillage de leur présidente, pionnière de la communauté afro-américaine ?

Lorsque David Stern annonce en avril 2011 que quelques semaines plus tard Laurel J. Richie va rejoindre la WNBA en tant que présidente et chef de la direction – pour devenir ainsi la première femme afro-américaine à occuper ce poste – son passé dans le marketing et la publicité est déjà  bien chargé. Et ses qualités reconnues, alors qu’elle termine son œuvre pour les Girl Scouts of the USA. À ce moment-là, ses objectifs sont clairs concernant son nouveau job : elle veut faire décoller la ligue et solidifier sa position dans le sport, mais aussi surtout dans la société.

Et c’est ce qu’elle fait. Sous la direction de Laurel J. Richie, la WNBA connaît une croissance en termes de visibilité, de renommée et de popularité. En travaillant au renforcement des partenariats de la ligue avec les médias nationaux et internationaux. En lançant de nouvelles initiatives pour promouvoir les athlètes féminines et le basketball féminin en général. En s’investissant auprès des joueuses.

Je n’ai pas d’enfants, mais là j’ai l’impression d’avoir maintenant 132 filles qui sont vraiment en forme et bien éduquées. Elles se sont également engagées à redonner à leurs communautés et elles comprennent l’importance de ce qu’elles font. Ça a été au-delà de mes rêves les plus fous.

Pour Laurel J. Richie, il est important de donner, de rendre ce qu’on a pu recevoir. Elle le sait, elle-même a bénéficié de conseils, de retours d’expérience de personnes qui ont pris le temps de s’intéresser à elle, à ses projets. Alors elle en fait de même. Elle transmet. À “ses filles.” Elle fait en sorte qu’elles puissent progresser. Qu’elles reçoivent de meilleurs salaires, de meilleures conditions sociales. Et cela joue positivement en faveur de la WNBA, puisque son image auprès des joueuses et du public se renforce de telles initiatives.

Malgré les réalisations considérables de Richie, son mandat n’a pas été sans défis. Concurrence d’autres compétitions – d’autres sports, d’autres pays. Stéréotypes sexistes, forcément. Mais grâce à son engagement envers la ligue et ses joueuses, elle a permis à la WNBA d’avancer et d’imaginer un avenir plus brillant, avant de quitter son poste en 2016 afin de poursuivre d’autres opportunités. Non sans avoir laissé une trace indélébile de son mandat. Une couverture médiatique plus importante, avec plus de matchs diffusés. Une croissance du nombre de fans, aussi bien dans les enceintes que sur les supports numériques. De meilleures conditions pour les joueuses, en particulier d’un point de vue salarial. Un renforcement des liens avec la communauté via de nouveaux programmes ou campagnes de sensibilisation.

Mais cet impact se mesure aussi en dehors du monde de la balle orange. Et cela touche bien entendu les femmes, surtout afro-américaines. En tant que boss de la WNBA, Laurel J. Richie a répondu présent en montrant qu’il est possible de réussir à des postes de direction dans des industries largement dominées par les hommes. Où les minorités n’ont pas toujours une place réservée. Et comme le taf a été bien fait, on ne peut qu’espérer que les barrières qu’elle a fait tomber le sont définitivement, afin que d’autres puissent prendre le relais. Quand on voit les actions des joueuses WNBA face aux problèmes sociaux des dernières années, on se dit que le message de leadership est passé. Et plutôt bien.

En devenant la première femme afro-américaine à diriger la WNBA, Laurel J. Richie a ouvert la voie à d’autres femmes de couleur pour occuper des postes de direction dans le monde du sport. Mais aussi dans d’autres domaines. Elle a posé les bases pour les futures générations de dirigeantes en travaillant sans relâche pour créer un environnement inclusif et équitable pour toutes les joueuses, peu importe leur race, leur orientation sexuelle ou leur origine.


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