Les feuilles de match les plus dingues de l’ère moderne en NBA

Le 28 déc. 2022 à 07:35 par Arthur Baudin

Luka Doncic
Source image : NBA League Pass

Vous avez la dalle ? Petit mercredi matin bien nourrissant avec une triple dose de statistiques. On reste sous la couette, sans se découvrir d’un fil, et on se replonge dans les feuilles de match les plus folles de l’ère moderne. Comment a-t-on eu l’idée du sujet ? Boarf, ça nous est venu comme ça.

Joel Embiid, le mammouth

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine (le 13 novembre dernier), Joel Embiid roulait sur le Jazz avec une feuille de match bien complète : 59 points à 19/28 au tir et 20/24 aux lancers-francs, 11 rebonds, 8 passes et… 7 blocks. Cette dernière statistique ajoute un peu de relief au scoring et console l’absence de triple-double. Quelle nuit ce fut. La magie ne s’explique pas toujours, mais là en l’occurrence, elle s’explique un peu. Le Jazz a missionné Kelly Olynyk sur Embiid : et seule grosse erreur apparente des Mormons ce soir-là. C’est comme envoyer le plus moche de tes potes pour aborder un groupe de filles en camping. Dans une carrière d’intérieur quintuple All-Star et éternel candidat au trophée de MVP, la date est cadeau pour faire ses stats. Merci la vie. Merci Will Hardy.


Anthony Davis, le mégalodon

Pas moins lourde que celle du monsieur juste au-dessus, la performance d’Anthony Davis au soir du 21 février 2016 balaie ce papier d’un vent de nostalgie. La note est courte mais salée : 59 points à 24/34 au tir et 20 rebonds. Des appuis de fou furieux, une palette offensive développée, un jeu au poste vraiment « grrrrrrrr », la silhouette un peu pimpante qui redonnait au poste 5 ses lettres de noblesse perdues depuis la fin des 90’s. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, six ans après ce sommet atteint sur la tronche d’Andre Drummond & Co, les Lakers se retrouvent avec un gaillard de seulement 29 ans qui passe ses journées à salir les draps de l’infirmerie ? Prends une douche, inscris-toi en intérim, fais quelque chose de ta vie. Arrête de sourire mec !

6 years ago today, Anthony Davis did this to the Pistons!

59 PTS (franchise-high)
24/34 FG
2/2 3PT
9/10 FT
20 REB

pic.twitter.com/lh05ucQi69

— Ballislife.com (@Ballislife) February 21, 2022

Devin Booker, le soliste

Vous avez triché à un examen et malgré ça vous n’avez même pas réussi à obtenir la moyenne ? Erreur professionnelle, très FFL, mais il y a encore pire que vous. Le 24 mars 2017, Devin Booker plantait 70 points à 21/40 au tir… dans une défaite. Seulement le 6e joueur All-Time à craquer la barre des 70 unités, tout ça pour ployer le genou devant Terry Rozier et Amir Johnson. On se souvient alors du petit contraste d’après-rencontre : tous les coéquipiers de D-Book se jetaient sur lui, le célébraient, lui mettaient des bons steaks dans la nuque, pendant que Jean-Charles Sabatoux, entraîneur des U11 du Louroux-Béconnais, crachait ouvertement sur cette performance. « Ça sert à quoi de marquer autant si c’est pour perdre le match 😉 Moi à mon époque y’avait Dennis Rodman qui prenait des rebonds ». C’est bien Jean-Charles, merci.

Ce “Jean-Charles Sabatoux” est une pure création de l’esprit du rédacteur. Toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite

On this day in 2017, Devin Booker went OFF for 70 points 🤯

The youngest to ever do it 🔥 pic.twitter.com/PR0Oc89hQ8

— Bleacher Report (@BleacherReport) March 24, 2022

Luka Doncic, le fou malade

C’était il y a deux ou trois heures. On ne peut pas faire plus simple. La performance vous est entièrement résumée juste ICI. On se refait la feuille de match tous ensemble : 60 points à 21/31 au tir, 21 rebonds, 10 passes et une victoire ô combien inespérée, grattée au finish, alors que les Knicks menaient 112 à 103 à 28 secondes du terme. Oui, on fait rentrer le contexte dans la feuille de match. Il la rend encore plus dingue. L’impression d’étaler du Nutella sur une tablette de chocolat Milka. La foudre s’est abattue sur Gotham. Même l’imaginaire le plus poussé d’un créateur Marvel n’aurait pas su comment arrêter ce vilain. Un blondinet de Ljubjana que les récentes semaines semblaient avoir épuisé. Il n’en était finalement rien. Les Knicks sont au tapis. Le ciel leur est tombé sur la tête.

Luka Doncic career-high 53 point triple-double, and then does this.https://t.co/pU9Em4dJRC pic.twitter.com/eiku0RTA8g

— Rob Perez (@WorldWideWob) December 28, 2022

Carmelo Anthony, le monsieur propre

62 points à 23/35 au tir dont 6/11 du parking et 10/10 aux lancers, le tout agrémenté de 13 rebonds. Simple, efficace, presque un peu trop léger pour figurer au milieu d’abominations statistiques, lesquelles mettent plusieurs secteurs du jeu en valeur. Là, c’est du scoring micro-ondes et pas grand-chose d’autre. Mais voilà, au bout de la feuille de match se terre un chiffre impossible à ne pas prendre en compte, une petite bulle : zéro ballon perdu. En 38 minutes de jeu, en prenant 35 tirs, avec un jeu à risque… l’exploit est extraordinaire. Pour le reste, ceux qui connaissent Melo et son art (c’est-à-dire le mi-distance dégainé après trois hésitations et aucun dribble) sauront apprécier ses highlights du 24 janvier 2014 contre les Bobcats.

Carmelo Anthony dropped a career-high 62 PTS against the Bobcats! (2014) pic.twitter.com/IM53D4HGtQ

— ThrowbackHoops (@ThrowbackHoops) July 22, 2022

Russell Westbrook, le double triple-double

Classique de chez classique, le 2 avril 2019, Russell Westbrook – alors encore à la mène du Thunder – larguait une anomalie statistique sur la tronche des Lakers : 20 points, 20 rebonds et 21 passes décisives. Du grand n’importe quoi aussi extraordinaire qu’impossible à analyser. Le contraire de la performance de Luka Doncic. Plus difficile d’en tirer des enseignements. On connaissait déjà le personnage Russ West, omniprésent dans le jeu des siens, qu’il rajoute une nouvelle ligne à son palmarès statistique n’était pas vraiment surprenant. Mais qu’il pose le premier double triple-double depuis Wilt Chamberlain en février 68, en dépit d’une finalité moins héroïque que celle décrochée par le Slovène, cela forçait – et force encore – le respect. T’es relou et un peu bizarre mais qu’est-ce que t’es fort. Enfin on croit. Enfin c’est chelou.


James Harden, le Dernier des Mohicans

Aucune idée de pourquoi ce titre, peut-être simplement parce qu’il est le dernier nom de ce classement. Le 31 décembre 2016, James Harden souhaite la bonne année à la planète basket en claquant un bon gros triple-double sur les Knicks : 53 points à 14/26 au tir, 16 rebonds et 17 passes. Il est à cet instant devenu le premier joueur de tous les temps à dépasser les barres du 50-15-15. Quand on met Wilt Chamberlain et tous ses adversaires travailleurs BTP dans le rétro, c’est qu’on commence à être quelqu’un. D’autant plus fou qu’il en remettra une couche le 30 janvier 2018 avec 60 points à 19/30 au tir, 10 rebonds, 11 passes, 4 interceptions et 1 contre sur le Magic. Pyromane vie.