Début de saison compliquée pour Scottie Barnes : après une grande année rookie au top, le phénomène des Raptors tâtonne

Le 10 déc. 2022 à 11:31 par Enzo Lecoq

Scottie Barnes 8 avril 2022
Source Image : NBA League Pass

L’an dernier, lors de la Draft 2021, les Raptors sélectionnaient Scottie Barnes avec le 4ème choix. Une décision qui questionnait quand Jalen Suggs, prévu plus haut que l’ami Scottie, était encore disponible et cela sachant que le forward évoluait au même poste que la star des Canadiens : Pascal Siakam. Après une saison et un titre de ROY pour Barnes, le moins que l’on puisse dire est que la question n’était plus d’actualité. Cependant, en ce début de saison sophomore, Scottie semble plafonner…

Le Rookie Wall, en saison sophomore, il fallait y penser. Scottie Barnes l’a fait.

Ou le fait, plus précisément, après une campagne rookie exceptionnelle soldée par une 5e place de l’Est pour les Raptors et un titre de Rookie de l’année accordé au jeune dino, au nez et à la barbe du Cavalier Evan Mobley. Positionné aux côtés d’un Pascal Siakam décalé au poste 5 pour l’occasion, le forward issu de Florida State s’est vite intégré à la meute de Raptors, prenant même parfois les rennes du playmaking depuis l’aile. 15,3 points, 7,5 rebonds et 3,5 assists, on peut parler d’une saison rookie complète et réussie.

Scottie Barnes is the 2021-22 Rookie of the Year, per @ShamsCharania 🏆 pic.twitter.com/9a0vc44zPF

— Bleacher Report (@BleacherReport) April 23, 2022

Mais voilà : nous avons désormais passé le quart de la saison et Barnes, désormais sophomore, semble en difficulté.

Plus inquiétant encore pour les plus pessimistes, le Floridien régresse, tant statistiquement que dans l’impression visuelle, et les Raptors en font de même. À peine à l’équilibre après 26 matchs de régulière, les Canadiens ont certes été tour à tour blessés, mais les faits sont là : Toronto est aujourd’hui 9ème de l’Est, et ce malgré l’explosion du candidat DPOY, OG Anunoby. Revenons plutôt sur Scottie, pour le moment.

On parle de régression, d’accord, mais pas de quoi imaginer une descente aux enfers non plus pour le ROY 2022 ! Les stats sont encore très correctes bien que presque toutes en baisse : 14,4 points, 7,3 rebonds et 4,9 assists. Il y a en plus tout un travail qui dépasse le cadre numérique, que cela soit dans la défense, la lecture de jeu, ou les rotations défensives. Si Scottie s’est amélioré à la passe, ce n’est malheureusement pas venu sans une nette augmentation de ses pertes de balle : d’1,8 par match la saison passée, le sophomore passe cette année à 2,5, soit une augmentation de 39%…

Oui mais, car il y a un mais : il est quand même nécessaire de relativiser ces inquiétudes. Traverser une mauvaise passe arrive à tout joueur NBA, et plus généralement à tout sportif professionnel. Nul doute que Scottie Barnes a en lui les ressources – mentales notamment – nécessaires pour se reprendre et relancer sa progression. Interrogé sur les difficultés et l’avenir du jeune forward à la suite du match entre Celtics et Raptors, Jayson Tatum n’a d’ailleurs pas tari d’éloges sur son adversaire du soir :

Jayson Tatum says he’s a big fan of Scottie Barnes and that “he’ll be fine.”

Adds teams are gameplanning around Barnes harder now that they’ve seen him play a full season.

“The cat is out of the bag… he’s not surprising people anymore.” pic.twitter.com/6MFGXLBZoF

— Adam Laskaris (@adam_la2karis) December 6, 2022

“Je suis un grand fan de Scottie. Il a gagné le titre de Rookie de l’année et il le méritait. C’est un compétiteur des deux côtés du terrain et il je ne saurais dire à quel point il est talentueux. Mais simplement, maintenant le chat est sorti du sac et il ne surprend plus personne comme en saison rookie. Tout le monde sait ce dont il est capable et arrive avec un plan pour lui. Il va s’en sortir, c’est normal d’avoir des hauts et des bas, mais il doit comprendre que les adversaires l’attendent maintenant.”

Ah, la pression des attentes, doublée de la pression plus concrète que le Barnestormer subit désormais à chaque match de la part de ses défenseurs. Voilà une première explication plausible des difficultés éprouvées par le jeune joueur de Nick Nurse. Et en parlant du coach justement, si celui des Raptors est connu pour être un tacticien hors pair et un monstre de l’adaptation, il semblerait que l’utilisation de Scottie Barnes cette saison ne soit pas idéale non plus. Un facteur de plus qui pourrait gêner le compère de Spicy P and Co. dans son développement.

Pas très fan de l’utilisation de Scottie Barnes en attaque cette saison, y’a du boulot. C’est un monstre physique et technique proche du cercle, qu’on retrouve souvent dans un corner ou à trois-points alors qu’il enfonce 90% des matchups et crée d’énormes décalages en mouvement.

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) December 6, 2022

On vous laisse cliquer sur le tweet pour lire l’avis de Mike Laviolle, journaliste pour l’Express de Toronto proche des Raptors. Alors, mauvaise utilisation du coach ou léger tilt mental du jeune joueur ? Une question pas si vite répondue si l’on est pas dans la tête des deux principaux intéressés.

Et si le forward polyvalent a progressé derrière l’arc, les pourcentages ne sont toujours pas fameux (32% sur 3,7 tentatives par match). Pas sûr donc que la meilleure stratégie consiste à jouer au large, en particulier au vu de la menace que représente le dino en post-up. Le sophomore ne joue pourtant au poste que deux fois par match cette saison, soit seulement 11,4% de ses possessions.

Scottie Barnes n’est pas le premier joueur à qui il arrive de plafonner en sortie d’une grosse saison rookie. Et s’il est intéressant de relever les problèmes auquel fait face le jeune raptor, qu’ils viennent de ses propres choix ou de ceux de Nick Nurse, il n’est pas encore nécessaire de s’inquiéter. Le mental d’acier de Barnes devrait l’aider à s’en sortir, et la meute de Toronto devrait bientôt pouvoir reprendre la chasse. Wait and see, mais de l’aide au coaching ne serait pas de refus.