Andrew Albicy, ce vieux de la vieille : plus de sélections en Bleu que tous ses partenaires réunis, appelez-le Tonton Andrew

Le 10 nov. 2022 à 09:58 par Giovanni Marriette

Andrew Albicy 10 novembre 2022
Source image : FIBA

Demain soir l’Équipe de France affrontera la Lituanie à 18h30, à Panevezys si jamais vous voulez vous prendre un petit Uber à 5000 boules, et dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2023 si vous n’aviez pas l’info. A l’occasion de ce match ? Les très probables débuts de Victor Wembanyama avec les Bleus, mais également un focus sur Andrew Albicy, 1m78 et 86 sélections, soit plus d’apparitions que… tous ses coéquipiers en cumulé. Le daron de la bande.

Paul Lacombe, 32 sélections. Axel Toupane, 27 sélections. Alexandre Chassang ? On ne prononce pas le “G”, et il a dix sélections. Nicolas Lang ? On prononce le “G” et il en a 8. Puis deux sélections pour Sylvain Francisco et 1 pour Benjamin Sene, ce ne serait pas faire offense à leur talent de dire que notre tante n’a jamais entendu parler d’eux et, pour finir, un quintet de petits nouveaux (dont un très grand petit) qui pourraient et/ou devraient faire leur grands débuts demain et/ou lundi à Pau face à la Bosnie (Juhann Begarin, Damien Inglis, Ismaël Kamagate, Yoan Makoundou et Victor Wembanyama).

68 sélections au total pour ce (très) jeune groupe France, quasiment qualifié pour la CDM, qui peut donc se permettre quelques tests et qui doit de toute manière composer avec la difficulté du timing des fenêtres internationales, 68 sélections au total et… 86 pour le seul Andrew Albicy.

Andrew Albicy ? 32 ans, l’impression qu’il en a 57 tellement AA fait partie du paysage depuis des lustres, depuis 2011 et une première campagne européenne en Lituanie. Depuis, le meneur de poche a gonflé son CV international avec une présence lors du brelan CDM 2019 (bronze), JO 2021 (argent) et Eur0 2022 (argent), en s’imposant comme l’un des tauliers du groupe et comme un role player dont Vincent Collet eut par exemple du mal à se passer lors du dernier Euro (titulaire à la mène, harcelant les backcourts adverses avec son collègue chapardeur Terry Tarpey).

Terry Tarpey qui aurait d’ailleurs pu/du être le seul joueur – avec Andrew – rescapé du groupe de l’Euro, mais l’ancien de la bande se retrouve donc seul mais préfère voir le verre à moitié plein.

Par Julien Guerineau (FFBB)

Seul rescapé du groupe de l’EuroBasket 2022, vous sentez-vous un peu seul à l’heure de débuter cette nouvelle fenêtre de qualification ?

Quand j’ai regardé la première liste, je me suis dit : au moins il y a Terry Tarpey. Et puis Terry est tombé… D’autres comme Amath M’Baye, qui était tout le temps-là, ont signé en Euroleague. Des joueurs ont des opportunités et les saisissent. Tant mieux pour eux. Donc l’équipe change plus que jamais. Mais c’est aussi la beauté de notre groupe élargi. Il y a du potentiel et tout le monde peut être remplacé, tout le monde peut porter le maillot de l’Equipe de France. Il faut s’adapter. Et s’adapter vite.

Avec votre expérience et votre poste de jeu, vous sentez-vous particulièrement responsabilisé cette semaine ?

Je connais les systèmes de Vincent Collet donc je vais essayer d’aider les autres autant que possible. Être le relais entre Vincent et les joueurs. Je l’ai fait lors de précédentes fenêtres et j’ai envie d’être un leader. Quand je regarde le roster je le trouve super beau. Je me dis que ça va bien marcher. Alors que niveau expérience… c’est 0. Mais on a des scoreurs, des défenseurs, de la verticalité. Nous avons deux matches difficiles. Sur le papier je nous trouve plus fort mais en face il y aura plus d’expérience internationale donc ça peut faire la différence. De notre côté on doit être l’équipe qui assure la qualification pour la Coupe du Monde. Ça doit être notre seul objectif.

Demain soir, Andrew Albicy aura donc un tout nouveau rôle avec les Bleus, celui de capitaine (celui-là il le connait), mais aussi et surtout celui de l’ancien de la bande, du guide, de l’éduc, du grand frère. Un peu tout à la fois finalement, mais n’est-ce pas là, finalement, l’évolution logique à une carrière sous-cotée dans nos contrées, carrière d’un petit bonhomme qui a toujours tout donné pour l’EDF, sans forcément récolter la lumière qui lui revenait.

Sa lumière à lui, en tout cas, sera sur cette fin de semaine de voir la nouvelle génération grandir à ses côtés, sous ses conseils, et ce sera l’occasion d’écrire un chapitre de plus à un livre qui commence, mine de rien, à être bien épais.