JaVale McGee nouveau porte-bonheur des Mavericks ? L’ex souffre-douleur de Shaq gagne presque partout où il passe

Le 11 oct. 2022 à 17:28 par Clément Hénot

JaVale McGee
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Autrefois considéré comme un joueur légèrement benêt qui n’est probablement pas le pingouin qui glisse le plus loin par certains observateurs NBA, JaVale McGee a su se défaire de cette image peu glorifiante pour s’en approprier une bien plus flatteuse : celle du mec qui rend d’excellents services dans des équipes qui gagnent.

Bien malin qui aurait pu prédire un tel glow-up pour l’ami JaVale, car l’animal nous a offert un nombre incalculable de dingueries, surtout lorsqu’il évoluait sous le maillot des Wizards, si bien qu’une compilation de ses “exploits” existe. Il était autrefois la victime préférée de Shaquille O’Neal, trustant régulièrement les premières places du Shaqtin’ A Fool. Que ce soit quand il se viande lors d’une tentative de dunk depuis la ligne des lancers, quand il est en galère pour poster Isaiah Thomas, quand il force comme un sagouin pour obtenir le premier triple-double de sa carrière ou encore quand il repart en défense après un tir raté alors que… John Wall son coéquipier a le ballon, c’était du grand Mendes. Ses qualités physiques et athlétiques lui permettent de survivre dans la grande ligue, malheureusement, ses allures de grand dadais à la technique hasardeuse et au corps désarticulé n’ont guère aidé l’ancien des Wizards dans sa quête d’une nouvelle image. A sa décharge, il a évolué à l’époque avec de nombreux cas sociaux comme Andray Blatche, Nick Young, Jordan Crawford, Deshawn Stevenson ou encore les inséparables Gilbert Arenas et Javaris Crittenton. Bref, à cette époque, c’était vraiment le Siècle des Lumières à Washington, et il semblait destiné à faire une carrière du genre tragi-comique. Mais JaVale McGee va avoir la chance de connaître un nouveau départ lorsque tous ces joyeux troubadours verront leur chemin se séparer.

Le 15 mars 2012, il est envoyé chez les Nuggets, alors en lice pour les Playoffs à l’Ouest. Si son temps de jeu et son rôle sont moins importants, le pivot évolue enfin dans une franchise bien cadrée et ambitieuse. Il découvre les joies de la postseason à Denver et le front-office lui fait confiance au point de lui offrir un contrat de 44 millions sur 4 ans. Malheureusement une fracture de fatigue au tibia gauche vient mettre du plomb dans l’aile à une carrière qui semblait enfin décoller. Les Nuggets ne le prolongent pas à l’issue de son contrat, les Sixers décident de le couper après six matchs et les Mavericks n’ont pas non plus souhaité le conserver en 2016. Comme on dit dans le jargon, ça sent un peu le sapin pour l’ex trublion préféré de la NBA Toutefois, au même moment, une aubaine inattendue se présente au fils de Pam McGee, ancienne joueuse WNBA. Les Warriors, champions en titre, proposent illico un contrat au pivot, conscients que ce dernier ne sera pas gourmand en salaire ni en temps de jeu et a un profil de joueur athlétique qui colle bien à la philosophie de jeu de Steve Kerr. Ni une ni deux, il accepte la proposition de GS au salaire minimum et se refait une santé en Californie. S’il ne démarre que 27 matchs sur les 142 joués dans la Baie, il apporte une très belle pierre à l’édifice des Warriors et mérite amplement ses deux premiers titres en carrière, glanés en 2017 et 2018. Tout au long de son passage à Golden State, il est soutenu par ses pairs, adoré dans son vestiaire, et respecté pour son travail et son tempérament calme. Andre Iguodala va même tenir ces mots qui font tout à fait sens aujourd’hui dans la carrière de JaVale McGee.

On peut être intelligent et faire le débile, mais on ne peut pas être débile et faire l’intelligent.” – Andre Iguodala

Effectivement, JaVale McGee n’est plus cette bête de foire qui amuse tout le monde par ses pitreries et qui se montre très gauche sur 50% de ses actions, mais bien un pivot qui revient de loin, bosseur, discret, généreux dans l’effort et désormais double Champion NBA avec les Dubs. Désireux de relever un nouveau défi, il part un peu plus au sud et s’engage chez les Lakers en 2018, la même année que LeBron James. Il devient le pivot titulaire des Angelinos entre 2018 et 2020, et s’il manque les Playoffs lors de sa première saison à Los Angeles, McGee empoche sa troisième bague en 2020, dans la bulle d’Orlando, en compagnie d’autres génies comme Dion Waiters, Kyle Kuzma, Dwight Howard ou encore l’indétrônable Gérard. Trois titres en quatre ans, c’est officiel : McGee est désormais un porte-bonheur qui fait la joie de l’équipe qui l’embauche. Malheureusement pour eux, les Lakers se privent ensuite de toute chance de titre en 2021 et envoient finalement McGee à Cleveland après leur sacre, pour faire de la place à Marc Gasol, puis ils le renvoient à leur tour à Denver. La saison 2021 de la queue de rat la plus célèbre de NBA n’est pas un long fleuve tranquille, mais heureusement qu’il y a… Team USA ! Puisque comme sa maman Pam, JaVale McGee gagne le titre olympique contre l’Equipe de France lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et ajoute une ligne à son palmarès désormais très fourni. Infernal on vous dit.

C’est à Phoenix, chez les Suns, que le pote de Shaq va signer un nouveau contrat pour 2021-22 et tenter de redonner un nouveau coup de fouet à sa carrière NBA. S’il est impeccable individuellement parlant, il ne peut malheureusement éviter l’élimination du finaliste sortant par les Mavericks, qu’il a rejoint cet été. A Dallas, on espère évidemment une expérience plus fructueuse que la première, longue de seulement 34 matchs, mais surtout un véritable apport pour pouvoir aider Luka Doncic et les siens à franchir un nouveau palier, après qu’un contrat de 20 millions de dollars sur 3 ans ait été proposé au futur pivot titulaire de la franchise. Qu’il semble loin le temps où Mamène était un simple pivot athlétique qui semblait dépourvu de QI basket et semblait errer sur le parquet comme un poulet sans tête. Désormais, JaVale est un joueur qu’il vaut mieux avoir avec que contre soi.

Aujourd’hui épargné par les pépins physiques, et concentré à fond sur son rôle dans une équipe, JaVale McGee fait les beaux jours de chaque franchise dans laquelle il passe. Le nouveau porte-bonheur des Mavs mesure peut-être bien 2m13. Pour parler de titre NBA avec la franchise texane, il est encore trèèèèès tôt, mais c’est tout le mal que l’on souhaite à Mamène, qui a bien mérité cette bafouille élogieuse à son égard.