J.B. Bickerstaff, l’heure de la confirmation : le coach des Cavs peut-il emmener les siens tutoyer les sommets à l’Est ?

Le 04 oct. 2022 à 15:37 par Alexandre Taupin

J.B. Bickerstaff Cavs 2 octobre 2022
Source image : YouTube / Cleveland Cavaliers

Souvent critiqué ces dernières années, J.B. Bickerstaff s’est offert une sacrée revanche grâce aux belles perfs des Cavs la saison passée. Désireuse de retrouver les Playoffs et les sommets de sa Conférence, la franchise s’est saignée à l’intersaison pour récupérer Donovan Mitchell et offrir un effectif digne de ce nom à son coach. Saura-t-il mener le navire Cleveland à destination ?  

On se souvient encore de notre preview 2021-22 des Cavs. Encore une saison de développement pour la franchise, une de plus depuis le départ de LeBron James. Sur le terrain, des petits jeunes prometteurs comme Darius Garland, Collin Sexton, Jarrett Allen ou encore le récemment arrivé Evan Mobley. Bref, on s’attend à que tout ce beau monde nous fasse ses 35 minutes tous les soirs. On apprend, on apprend, on apprend encore et de toute façon qui croit vraiment que les Cavs vont gagner plein de matchs ? Faut dire aussi que la présence de J.B. Bickerstaff sur le banc n’est pas hyper rassurante. Plus souvent intérimaire que vrai coach depuis ses débuts en NBA, “Jean-Baptiste” vient de boucler une saison à 22 victoires et 50 défaites et clairement on n’était pas impressionné en voyant les Cavs sur le parquet. Pour ne rien arranger, voilà que le tacticien local nous sort sa nouvelle stratégie pour remettre Cleveland au sommet : le tall ball. Vous ne connaissez pas ? C’est pourtant simple. Au lieu de mettre des mecs toujours plus petits dans la raquette (small ball), on met des mecs toujours plus grands vers les extérieurs. Un concept qui est totalement à contre-courant par rapport à la tendance du moment en NBA. Merci Bickerstaff pour cette nouvelle idée de génie, espérons juste que ça n’empêchera pas les jeunes de progresser un peu.

Sceptiques nous étions et sur le cul nous fûmes en voyant cette équipe des Cavs jouer les trouble-fête à l’Est. Darius Garland qui régale à la mène, Jarrett Allen et Evan Mobley en mode twin towers, Lauri Markkanen qui fit bien au poste 3, Ricky Rubio qui retrouve sa maestria. Kevin Love le grincheux ? Plutôt Kevin Love le grand sourire et les grosses perfs en sixième homme oui. On se pince, on se tape mais aucun réveil à l’horizon, Cleveland est juste devenue une belle story et Bickerstaff l’un de ses auteurs. De quoi longtemps truster une place parmi les contenders pour le titre de Coach de l’année. Ceci n’a rien d’une mauvaise vanne. Le conte de fées n’aura malheureusement pas droit au happy end, la faute à une cascade de blessures qui affaiblissait le collectif au pire des moments. Battus deux fois au Play-in, les Cavs mettaient fin à leur saison sur une triste note mais non sans des étoiles dans les yeux en pensant à la suite. Deux All-Stars de moins de 24 ans, une superstar en devenir qui finit à peine sa saison rookie, des role players solides autour, des bons vétérans pour enrouler le tout et paf, ça fait des chocapics une équipe qui a une bonne tronche de contender d’ici un an ou deux ans.

La hype était déjà présente avec la version 2022 des Cavs, mais elle a encore pris de l’ampleur cet été avec l’arrivée de Donovan Mitchell dans l’Ohio. Transféré contre Collin Sexton, Lauri Markkanen et une flopée de picks, le triple All-Star doit permettre à Cleveland de franchir un vrai cap et de s’inviter dans la partie haute de la Conférence Est. Bien sûr la concurrence est féroce autour avec plusieurs équipes surarmées mais les Cavs ont de quoi répondre niveau talent et profondeur d’effectif. C’est là où on attend la patte Bickerstaff. À savoir réussir à intégrer Spida de la meilleure des manières dans son collectif sans par exemple limiter l’impact d’un Darius Garland. Essayer de faire en sorte que la solidité défensive de l’an dernier ne parte pas au caniveau sous prétexte que le backcourt défend aussi bien qu’un lampadaire. Bref, savoir faire les bons choix pour conserver un bon équilibre des deux côtés du terrain à tout moment. On l’a vu avec Atlanta ou New York, réussir une grosse saison et retomber d’un coup l’année suivante est un scénario loin d’être impossible et c’est à lui de s’assurer que les Cavs seront capables de filer droit et de répondre aux attentes en 2023. Hormis lors de son court intérim à Houston (2015-16), il n’a jamais été en charge d’une équipe avec des grosses ambitions et c’est maintenant qu’on va voir s’il a les épaules pour coacher un vrai contender.

J.B. Bickerstaff à l’heure de la confirmation dans l’Ohio. Capable de remettre les Cavs dans le Top 8 l’an passé, le tacticien doit à présent prouver qu’il peut les emmener tutoyer les sommets de la Conférence Est. Jean-Baptiste et Cleveland encore une année de rêve ?