Les 5 grandes questions des Detroit Pistons sur la saison NBA 2022-23 : Cade Cunningham a-t-il les épaules pour construire autour de lui ?

Le 20 sept. 2022 à 13:26 par Arthur Baudin

Cade Cunningham 31 octobre 2022
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Chaque saison NBA apporte son lot d’interrogations et d’intrigues. C’est tout le temps la même chose, à quelques jours de la reprise. Quel joueur va performer ? Quel coach sera viré ? Qui suis-je ? Dans quelle étagère ? Où courge ? Pour chacune des 30 franchises, nous avons sélectionné les 5 grandes questions édition 2022-23 : le siège du jour est attribué aux Detroit Pistons.

#1 : Combien de victoires avec un cinq majeur qui n’excède pas… les 23 ans ?

On a beau dire que le papier des Pistons est sexy, il sera quoi qu’il arrive compliqué de bouger des vieux loups de mer avec un cinq de départ composé de Cade Cunningham, Jaden Ivey, Saddiq Bey, Marvin Bagley III et Isaiah Stewart. Tu fous un Danilo Gallinari en face, même s’il prend 25 points de Bey sur la tronche, il lui rendra a minima la pareille. À base de fautes provoquées à l’intox, de coups de fessier bien appuyés, de tout ce qu’un jeunot de 23 ans n’a pas encore appris.

Un peu stéréotypé ?

Peut-être. Là où les Pistons ont une chance de combler ce “manque”, c’est en sortie de banc. Malgré un cinq de départ d’une moyenne d’âge de 22,17 ans, Detroit ne sera même pas l’une des cinq plus jeunes équipes de NBA cette saison (Thunder, Magic, Spurs, Rockets et Grizzlies). On rappelle pourtant que le plus jeune cinq majeur de l’histoire de la NBA a été aligné par le Magic en octobre 2021, avec une moyenne d’âge de 21,58 ans. Les Pistons ne sont ainsi pas loin du record, mais hors du top 5 des plus jeunes équipes de la saison qui arrive : un paradoxe total. Du coup, combien de victoires pour cette garderie doublée de vétérans prêts à donner leurs minutes ? Toper la trentaine serait déjà bien.

#2 : Cade Cunningham a-t-il les épaules pour que les Pistons construisent autour de lui ?

Une interrogation que beaucoup balaieraient d’un soupir, à laquelle il convient toutefois d’apporter une réponse claire et soutenue par du concret. Comment ? En réalisant une meilleure première partie de saison que sur son année rookie, déjà. On se souvient d’un Cade Cunningham un peu timide, pas forcément dans le bon tempo, maladroit et coupable de tellement de pertes de balles qu’il aurait pu candidater à la mène de l’équipe de France.

Puis il y a eu ce mois de mars, où j’ai rencontré ta mère.

Une balade romantique dans les rues vénitiennes, le parfum édulcoré d’une saison sans valeur, à laquelle s’est ajoutée une surprise que l’on n’attendait plus : Cade Cunningham. On le pensait “Jalen Greené” jusqu’à l’os, puis il a appris à disperser ses pertes de balles, trouver des coéquipiers ouverts, mettre ses tirs et prendre le rythme NBA. Un ado bien rapidement devenu adulte, qui – légion de promesses dispersées – ne peut plus nous faire faux bond. On se capte en avril 2023, ou plus tard si les Pistons ont cartonné, pour dresser le bilan individuel de Cadou, alors devenu All-Star ou bien triste sophomore.

#3 : Killian Hayes en 6ème homme, est-ce que c’est pas ça au final son vrai bon rôle ?

On ne fait pas le forcing avec Killian Hayes, on essaie simplement de lui trouver sa vocation. Pour la saison qui arrive, les Pistons l’utiliseront en sortie de banc dans le rôle du 6ème homme bien foudroyant, capable de lock-down d’excellents extérieurs adverses, comme d’envoyer trois ou quatre perlouzes du parking (les mettre, c’est une autre affaire). En qualité de grand meneur/arrière d’1m96 – sculpté comme un taureau – Kiki serait bien inspiré de s’imposer jusqu’à craquer les portes de l’équipe de France. Pourquoi ? Mis à part peut-être Frank Ntilikina – et la technique n’est pas comparable – aucun autre joueur n’a le même profil, la même envergure sur le backcourt.

Que lui conseille-t-on ?

« No struggle no success », diraient les coachs Insta qui pensent que le bien-être se résume à manger des pommes et soulever des haltères. Pour le coup, Killian a été aperçu en train de s’entraîner avec Stephen Curry, Pascal Siakam, Trae Young et Michael Porter Jr. – entre autres – du côté de UCLA. Il n’a rien partagé de ces moments sur ses réseaux, ce qui est plutôt bon signe niveau concentration et focus sur ses objectifs persos. À titre comparatif, Sekou Doumbouya avait posté une photo de lui en train de s’entraîner dans le même gymnase que Kevin Durant. Beaucoup diront que ça n’a aucun rapport, mais on voit où ça l’a mené (ça n’a effectivement aucun rapport). Pour Killian, le chemin est boueux mais il est encore largement temps de redresser la barre. Le fera-t-il ? Faites-vos jeux.

#4 : Marvin Bagley III a-t-il trouvé son terrain de jeu ?

Il sera à jamais celui que l’on a sélectionné « avant Luka Doncic et Trae Young ». Une étiquette qu’il est aujourd’hui impossible de lui retirer tant ses deux homologues performent dans des styles… assez uniques. L’un domine avec une bedoche, l’autre cale plus de petits ponts par saison qu’un milieu de Ligue 1 Conforama. Et pourtant, on continue de croire au projet Marvin Bagley III. Il a quitté Sacramento en février, laissant derrière lui le sentiment d’un gosse bien malpoli auquel il aurait fallu que Michel Venum colle une giflasse, puis s’est libéré sous le velleda de Dwane Casey. Des stats de 14.6 points et 6.8 rebonds en 18 rencontres disputées avec Detroit, une propreté retrouvée dans ses choix offensifs, et un peu de mieux de l’autre côté du parquet, où son niveau a longtemps frôlé le motif de licenciement. À confirmer.

#5 : Dwane Casey sera-t-il encore le coach des Pistons à la fin de la saison NBA 2022-23 ?

On rigole on rigole, mais si le siège de Dwane Casey n’est pas encore éjectable, sa propre sueur l’en fera rapidement glisser. Les Pistons n’ont plus atteint la case Playoffs depuis sa première saison en 2018-19, mais ça à la limite on s’en fiche. Là où Casey doit taper un grand coup, c’est dans l’image globale que renverra son équipe, l’une des plus excitantes – car fougueuse – de NBA. Il a vu le bust de Sekou Doumbouya, n’a pas encore réussi à faire de Killian Hayes le crack annoncé, doit polir les Cunningham, Bey, Stewart, puis foutre les petits nouveaux au four (Duren, Ivey). Il ne sera donc pas jugé sur les résultats collectifs, à moins d’un naufrage à genre… 4 victoires pour 78 défaites. Là ça serait chaud.