Les Warriors et les MVP, une histoire d’amour au mois d’avril : de Dirk Nowitzki à Nikola Jokic, Golden State sait recevoir les monstres

Le 10 mai 2022 à 15:21 par Nicolas Vrignaud

Warriors We Believe
Source : NBA League Pass

D’une pierre deux coups, le sacre de Nikola Jokic en tant que MVP de cette saison 2021-22, a permis de valider une stat bien sympatoche. Pour la deuxième fois de leur histoire, les Warriors ont éliminé l’équipe du Meilleur joueur de la saison. En 2007, les Dubs de “We Believe” avaient déjà sorti les Mavericks de Dirk Nowitzki. Téma les chasseurs de primes.

Pfiou, décidément, les Warriors aiment saborder les plans des MVP. Cette saison, la troupe de Steve Kerr a – sans trembler – écourté le printemps de Nikola Jokic en le limitant à seulement cinq petits matchs. Il n’y a presque pas eu de série, car l’équipe désormais basée à San Francisco a dominé de la tête et des épaules une bande de Nuggets largement dépassés par la sortie de banc d’un certain numéro 30. Les Guerriers n’ont pas vraiment forcé, et même en se reposant sur l’immense talent du Joker, Denver n’aura en tout et pour tout pris qu’un seul match. Le minimum syndical, histoire d’éviter l’humiliation du coup de balai. Un grand Stephen Curry donc, mais également Klay, Jordan et Andrew. La marée offensive était trop grande, trop large pour tenter de la surfer, et le Colorado – malgré son altitude – a été contraint de boire la tasse. Solide sur ses appuis, Golden State envoie une nouvelle fois le meilleur joueur de la saison en vacances. Si cette saison, l’élimination du MVP était logique, ce n’était pas du tout le cas en 2007, lors du premier tour de Playoffs entre Warriors et Mavericks.

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— Golden State Warriors (@warriors) April 28, 2022

Quand Dallas reçoit Golden State en avril 2007, c’est une équipe historique à plusieurs égards qui attend de pied ferme la bande de Don Nelson. On plante le décor : 67 victoires et 15 défaites, le meilleur bilan en régulière de la franchise dans une main, le titre de MVP pour Dirk Nowitzki dans l’autre. Le grand blondinet est d’ailleurs le premier européen à être récompensé de ce trophée depuis sa création en 1955. En face, les Warriors ne sont pas l’équipe que l’on connaît aujourd’hui. Baron Davis, Stephen Jackson, Matt Barnes : on parle bien de gars qui sont certes talentueux mais que le succès fuit systématiquement. Derrière ces trois mercenaires, on retrouve aussi le jeune Monta Ellis, Mike Pietrus et Al Harrington. L’équipe est pour le moins atypique. Quand Don Nelson débarque dans la Baie, il vient tout juste d’être mis à la porte par… les Mavericks. Vous le sentez cet air revanchard qui vous caresse les oreilles ? Après une régulière ponctuée d’une 8e place inespérée – synonyme de qualification en Playoffs – le Don et ses hommes vont croiser le fer avec une équipe de Dallas boxant dans une toute autre catégorie.

Oui mais voilà, le Don connaît les plans de jeu des Mavs. Son remplaçant et ex-assistant, Avery Johnson, n’a pas changé d’un seul pouce les tactiques de son ancien groupe, et Nellie s’amuse comme un gosse lors des temps morts où il annonce les systèmes adverses en avance. Les Warriors profitent à fond de cela, et boostés par l’esprit de revanche, ils renversent les Mavericks chez eux. La surprise est totale. Les Texans prennent toutefois le deuxième match mais se déplacent à Oakland, dans une salle qui ne ressemble pas du tout à ce qu’elle était lors du premier titre de Steph et compagnie. Pour la petite histoire, Oakland n’est pas trop le genre d’endroit rêvé pour faire sa vie, bien au contraire. La ville fait à l’époque partie des endroits qui craignent le plus en Californie. Ainsi, accueillis comme des ennemis dans une salle qui s’identifie totalement à son équipe, les Mavericks sont bougés et encaissent deux revers consécutifs sur la côte Pacifique, ouvrant la porte à une défaite complètement improbable. Et le MVP dans tout ça ? Et bien Dirk passe a côté de la série, bien trop gardé et trop prévisible. De 24 points en régulière, le Wunderkind passe à 19, symbole de la hargne défensive des Guerriers. La série sera pliée en six matchs, et le MVP éliminé. La légende elle, durera éternellement et cet upset restera l’un des plus incroyables de l’histoire de la NBA.

On this day in 2007… the 8-seed “We Believe” Warriors beat the top-seeded Mavericks in Game 4 to take a 3-1 series lead… relive the upset! #NBA75 pic.twitter.com/5lnztXkUuf

— NBA History (@NBAHistory) April 29, 2022

Les Warriors et les MVP, une histoire d’amour à sens unique qui nous a fait kiffer. De Dirk à Nikola, les Guerriers auront donc fait mordre la poussière à deux reprises aux meilleurs joueurs de la saison, une preuve supplémentaire – s’il en fallait une – que la NBA est une ligue décidément… unique. 

Source : ESPN