NBA COY Ranking 2021-22 : Erik Spoelstra reste en tête de cortège, et quelques signaux nous disent que ça pourrait ne plus bouger

Le 27 févr. 2022 à 13:55 par Giovanni Marriette

Erik Spoelstra 23 février 2022
Source image : YouTube

Quatrième ranking mensuel de la course au Coach Of the Year, déjà, et si lors des deux premiers un homme avait fait forte impression du côté de l’Illinois, depuis deux mois c’est plutôt vers le botox et le soleil de la Floride que notre podium penche. Pour le reste et pour e savoir plus sur cette énigme quand même assez simple à résoudre ? Ça se passer dans les lignes ci-dessous, alors à vos mirettes et au moindre souci… la case “commentaires” existe. Cordialement, la direction.

Stats arrêtées au 24 février 2022

#10 Chris Finch

31 victoires et 28 défaites, septième à l’Ouest, cinquième meilleure attaque de la Ligue, gestion de superstars, gestion  de bench mob

Dixième d’un ranking c’est pas la folie, mais être coach des Wolves et ne pas être sur la sellette représente déjà en soi un petit exploit. On ne parle pas d’une équipe qui a fait de son identité sa valeur première, parce qu’elle s’appuie mine de rien sur des individualités assez incroyables, mais tout de même, on sent dans ce groupe un vent de révolte et de hustle, de positivité et de bonne humeur, bref on est à deux doigts de lâcher un bien obvious le groupe vit bien. La sixième place des Nuggets – pour l’instant – sera peut-être compliquée à aller chercher et les Wolves pourraient se retrouver en avril catapultés dans un play-in tournament qui sent déjà très fort la Cité des Anges, conclusion (ou non) d’une saison vraiment intéressante pour les hommes du Finch. Jarred Vanderbilt a explosé sous la coupe de son coach, le banc répond présent et les leaders ne se marchent pas dessus, preuves aussi que la gestion sportive ET humaine est pour l’instant une réussite.

#9 Tyronn Lue

30 victoires et 31 défaites, en lice pour emmener son équipe en Playoffs avec Reggie Jackson, Luke Kennard, Nicolas Batum et Marcus Morris comme leaders

Les Clippers continuent leur bazar et je sais, tu sais, il sait et vous le savez : Tyronn Lue n’est pas étranger à tout ça. Réputé meneur d’hommes et possédant tout de même l’aura d’un champion NBA, même s’il n’était en 2016 que l’employé de LeBron James, Tyronn Lue nous claque en tout cas une merveille de saison, du moins avec les forces dont il dispose. Ses deux meilleurs joueurs out et probablement pour la saison entière, voilà que celui qui n’est qu’une haie de hurdler pour Allen Iverson réussit tout de même à faire de son équipe un danger permanent, même si avec eux personne ne sait cette saison comment peut finir un match, dans un sens comme dans l’autre. Les role players sont devenus sous ses ordres des leaders par défaut mais des leaders quand même, le bilan est clairement honorable au vu du roster et, surtout, le groupe partirait à la guerre avec lui et c’est bien l’une des plus grosses preuves de la qualité d’un coach. On a beaucoup ri, au début, mais aujourd’hui Tyronn Lue s’est clairement installé.

#8 Mike Malone

33 victoires et 25 défaites, sixième à l’Ouest, son roster est composé de Nikola Jokic et de mecs de D3 polonaise

La seule entrée en lice de la semaine est pour l’homonyme de Karl, de Moses, de Post et de Jack. Empêtré dans une saison au cours de laquelle il doit composer avec il est vrai le MVP en titre mais, surtout, une liste de joueurs blessés à vous remplir une salle d’attente. Les deux jeunes cracks Jamal Murray et Michael Porter Jr. seront peut-être de retour en fin de saison mais ont pour l’instant raté l’intégralité ou presque de la régulière, les nouveaux lieutenants de Nikola Jokic se nomment désormais Austin Rivers, JaMychal & Jeff Green, Aaron Gordon, Will Barton, Monte Morris, Facundo Campazzo ou Bones Hyland, big up également à la réactivation de DeMarcus Cousins grâce à un coach qui est peut-être le seul de la Ligue à pourvoir le calmer, et si l’ensemble reste solide sur un parquet Mike Malone en a tout simplement fait une équipe de Playoffs, de nouveau, puisque Denver squatte à la sixième place de l’Ouest à la pause du All-Star Weekend. Tout le monde sur les épaules du MVP, prime aux efforts et identité offensive mais pas que, Mike Malone confirme en tout cas qu’il est l’un des meilleurs coachs NBA, le pire étant peut-être que les Kings n’ont pas réussi à s’en rendre compte il y a quelques années.

#7 Jason Kidd

35 victoires et 24 défaites, cinquième à l’Ouest, deuxième meilleure défense de la Ligue, a réussi à faire partir Kristaps Porzingis et à mettre Luka Doncic au régime

Tranquillement, sans tirer la couverture à lui car l’espèce de zinzin qui lui sert de leader le fait très bien pour lui, Jason Kidd mène pour l’instant ses Mavs au destin auquel on les attendait. Faire progresser son groupe en attendant des Playoffs qui seront à Dallas le seul vrai juge de paix, affirmer l’identité défensive de son équipe, et façonner toujours plus un Luka Doncic amené à dominer la Ligue de tout son être dans les douze ou quinze prochaines années. 100% de réussite pour le moment pour le meneur all-time devenu coach, un bilan satisfaisant qui place son équipe à la place qui lui revient, un bilan qui peut même encore s’améliorer compte tenu de la Free Agency bizarre mais positive à l’instant T, compte tenu aussi de la forme olympique du meneur slovène, olympique du genre son premier match en juillet dernier face à l’Argentine. Caractère un peu spécial le JK, le basketteur adoubé mais l’homme souvent critiqué, mais pas cette année puisque le groupe semble siffloter alors qu’il enchaine les victoires. Le credo de Jason ? Se mettre le cul par terre en défense (la deuxième meilleure de la Ligue), et associer en attaque le génie de Doncic et l’adresse des pistoleros, c’est à dire tout le reste du roster et ce jusqu’au kiné. Pour l’instant ça marche, alors rendez-vous au premier tour des Playoffs pour un nouveau checkpoint de l’apport de Jason Kidd au Texas ?

#6 Steve Kerr

42 victoires et 17 défaites, deuxième à l’Ouest, quatrième meilleure défense de la Ligue, a transformé Andrew Wiggins en All-Star en envoyant des mails à toute la communauté K-pop et va faire pareil dans un an avec Jonathan Kuminga

On a tendance à l’oublier tellement il a fait des Warriors une équipe imbattable quasiment chaque année depuis 2015. Sauf que cette saison Steve Kerr n’est pas seulement un pépère pépouze qui regarde quatre All-Stars gagner les matchs, non, cette saison Stevie impose sa patte, son style, ses joueurs. Un Steph Curry qui a longtemps carry tout le monde en début de saison, c’est vrai, mais cette nouvelle masterclass de six mois des Dubs trouve également son origine sur le banc, avec la répartition intelligente des responsabilités par Chef Kerr. La surprise du chef depuis quelques semaines ? L’émergence de Jonathan Kuminga, espèce de bête féroce et talentueuse qui pourrait presque nous faire penser que Giannis Antetokounmpo sera has been dans trois ans. On passe rapidement sur le cas d’Andrew Wiggins, All-Star titulaire et qui ne s’est jamais senti aussi bien que sous les ordres de son coach actuel, et on termine en rappelant que c’est avec ce dernier que des mecs comme Otto Porter Jr., Gary Payton II, Damion Lee ou même Kevon Looney semblent avoir trouvé leur place. Génie tactique, gestion humaine, ambiance au beau fixe dans le groupe, bref, Steve coche toutes les cases.

#5 J.B. Bickerstaff

35 victoires et 23 défaites, quatrième à l’Est, a envoyé deux de ses joueurs au All-Star Game et arrive à faire croire aux gens que Kevin Love défend.

Ralentissement à l’abord de la fin de saison, mais ces nouveaux Cavs sont tellement étonnants (et forts) que même quand ça vacille un chouïa ça ne ressent pas immédiatement au classement. A quatre cheveux de Jarrett Allen de passer le All-Star Break en tête de l’Est, et cette phrase suffirait presque à filer le trophée de COY à J.B. Bickerstaff, les Cavs continuent leur incroyable exercice et ont récupéré en Caris LeVert un homme capable à faire passer un nouveau cap à la franchise dès cette saison. Un nouveau cap, un tour de Playoffs par exemple, et à la tête de tout ce joyeux bordel on retrouve donc le druide JB, impeccable moniteur de colo et Nando n’a rien à voir là-dedans. Le trio Garland / Mobley / Allen est phénoménal (le rookie est pour l’instant le meilleur de sa promo et les deux autres sont de tous frais All-Stars), Isaac Okoro a été réactivé après un début de saison introspectif, Kevin Love semble enfin être heureux et il apporte son expérience et son fouetté et on a même eu droit à de belles surprises ces dernières semaines avec le coucou d’un Lamar Stevens qui prend ce qu’on lui donne et le très bel apport constant de Cedi Osman en provenance du banc. Des progressions individuelles exponentielles, le groupe qui s’éclate, la jauge de flow qui explose, les résultats qui suivent ? Que demande le peuple, à part un retour de LeBron bien sûr.

#4 Taylor Jenkins

41 victoires et 19 défaites, meilleure attaque de la Ligue, Dr Gero de la NBA puisqu’il a transformé tous ses joueurs en champions du monde de saut en hauteur

Là aussi les Playoffs nous donneront bientôt de vrais indices sur la réelle solidité du groupe, mais très franchement bon courage pour stopper un TGV qui va à 250 à l’heure… à deux mètres au dessus du sol. Incroyable Grizzlies cette saison et donc, par extension, incroyable Taylor Jenkins, dégaine de candidat de L’amour est dans le pré mais à deux doigts d’être plutôt appelé par The Voice pour intégrer le jury tellement il est doué au jeu du découvreur et développeur de talent. Ja Morant ? All-Star titulaire, candidat MVP, peut-être même le joueur qui bénéficie du plus de hype en ce moment sur… la planète basket (avec Vincent Poirier). Jaren Jackson Jr. ? Il fallait laisser de la place à d’autres avions de chasse alors le voilà devenu l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue tout en restant l’un des leaders offensifs de l’équipe. Ziaire Williams ? Le projet à N+2 est déjà en train d’exploser. Tre Jones ? Peut-être bien le meilleur back-up meneur de toute la Ligue, mais connait son rôle et s’y tient. Desmond Bane ? Sophomore, à trois poils de cul d’accompagner Ja Morant au All-Star Game, ah ok d’accord. Mélangez le tout avec la meilleure attaque de la Ligue, le jeu le plus spectaculaire de la Ligue et, surtout, c’est un peu important, le troisième meilleur bilan de NBA, et vous obtenez donc un chef à la main ferme dans un gant de velours qui serait lopin d’être illégitime avec la médaille du COY 2022 autour du cou. Chiche ?

#3 Billy Donovan

38 victoires et 21 défaites, deuxième à l’Est, a réussi à faire croire à DeMar DeRozan qu’il était Michael Jordan

Le roseau plie mais ne rompt pas. Véritable sensation du début de saison car on ne les attendait pas à pareille fête, les Bulls de Coach Billy Donovan ont donc atteint la pause du All-Star Weekend en tête de l’Est ou, pour être tout à fait précis, deuxièmes mais devancés seulement au tie breaker par le Heat. Les raisons sont multiples et parmi elles, évidemment, le niveau stratosphérique de DeMar DeRozan, border podium dans la course au trophée de MVP, mais l’ancien boss du banc du Thunder a également des louanges à récupérer dans l’affaire. L’explosion d’Ayo Dosunmu en est une et Billy a eu la bonne idée de tenter le coup, la mentalité défensive a longtemps été en tête d’affiche même si les blessures successives de Patrick Williams, Lonzo Ball, Alex Caruso et Derrick Jones Jr. ont jeté un peu de froid sur le kevlar local, mais là où Billy Donovan excelle aussi cette saison c’est dans cette capacité à gagner les matchs alors que les Bulls sont désormais attendus et, surtout, dans ce talent à faire cohabiter ses trois All-Stars. DeMar on en a parlé, Zach LaVine, All-Star cette saison encore et dont la production n’a pas baissé, puis Nikola Vucevic, au diapason depuis plusieurs semaines après une mise en route plus compliquée. Aujourd’hui les Bulls font partie de ces équipes qu’on bat uniquement les soirs d’exploit, le roster a pris des bourrasques mais il est sûr de ses forces, et au 24 février en tout cas Billy Donovan répond parfaitement à l’une des questions aperçues le plus souvent en octobre : non, le coach des Bulls n’est pas le talon d’Achille de la franchise cette saison. Chapeau Billy.

#2 Monty Williams

48 victoires et 10 défaites, meilleur bilan de la Ligue, deuxième meilleure attaque, cinquième meilleure défense, la blague “qu’est-ce qui est jaune et qui attend” était encore à la mode quand ils ont perdu leur dernier match.

Incroyable de se dire qu’un mec dont le bilan est de 48-10 et qui est en train d’offrir à une franchise la meilleure saison régulière de son histoire… n’est que deuxième de ce classement. Pour la raison principale de cette aberration on y vient juste ci-dessous mais penchons-nous d’abord sur le cas Monty. A la tête de la plus grosse lessiveuse de la Ligue depuis maintenant deux ans, Monty Williams n’a plus rien à prouver ou presque, à part évidemment une bague qui viendrait magnifier le décor. Les Suns sont injouables, leur attaque est létale et leur défense étouffante, et le boss de ce magnifique ensemble pianote à merveille sur son clavier. Maintenant ? Légère projection avec la blessure de Chris Paul, une absence du relai n°1 du coach qui pourrait altérer légèrement le bilan final des Suns, sans forcément les voir quitter la première place à l’Ouest cependant. Si la logique est respectée les Suns possèderont mi-avril un bilan excellent mais pas “historique” non plus mais, attention, si jamais MW trouve les ressources et termine malgré tout avec ses Suns la régulière en boulet de canon, la question de lui filer le trophée de COY ne se posera plus qu’à moitié.

#1 Erik Spoelstra

38 victoires et 21 défaites, cinquième meilleure défense de NBA, grâce à lui Caleb Martin, Max Strus et Omer Yurtseven ont une carrière. Et en plus il n’a jamais été COY.

Il est là notre leader de la race. Déjà parmi les légendes all-time du coaching malgré une carrière pour l’instant très courte (à peine une quinzaine d’années en tant que head coach), Erik Spoelstra n’a pour l’instant jamais été couronnée Coach Of the Year et se le dire relève de la douce folie. Cinq Finales NBA dont deux bagues en douze ans, des régulières incroyablement… régulières, et cette saison donc, fabuleuse preuve – une de plus – de gestion de roster. 19 matchs ratés pour Jimmy Butler, 13 pour Tyler Herro et Kyle Lowry, 25 pour Bam Adebayo, un Markieff Morris absent depuis… 49 matchs depuis sa rencontre avec Nikola Jokic et Victor Oladipo qui n’a toujours pas joué la moindre minute cette saison ? Au-cun-pro-blème pour Coach Rico, qui s’accommode de ce qu’il a et qui le fait très bien puisque le Heat est aujourd’hui en tête de la Conférence Est grâce, notamment, à une défense de fer, la cinquième meilleure de NBA. On en place une également à tous ces soldats révélés cette saison sous les ordres du gourou d’origine philippine, on pense par exemple à Caleb Martin, Omer Yurtseven, Max Trus ou Gabe Vincent, tous responsabilisés et solides quand Spo a fait appel à eux. Bonus track ? Tous les absents sont revenus et on aura peut-être bientôt ENFIN un match avec le Heat au complet, soyons fou, mais il y a en tout cas une vraie identité à Miami, une vraie culture de la gagne, et si les joueurs font beaucoup c’est clairement Erik Spoelstra qui tient la baguette.

Pour tout cela on en fait donc notre favori pour le trophée de COY, pour l’instant, mais en regardant dans la lunette, on ne voit aucune raison pour que ça change d’ici le mois prochain et cette phrase nous servira d’ailleurs de conclusion. Allez, à dans un mois !