L’Avis du Psy – Saison 8, épisode 2 : merci de rétablir la vérité sur Russell Westbrook, faudrait pas le faire passer pour Denzel Valentine non plus

Le 25 janv. 2022 à 12:41 par Giovanni Marriette

Russell Westbrook 25 janvier 2022

La saison NBA 2021-22 est à peu près à mi-chemin et il était donc l’heure de procéder à quelques entretiens. Entretiens essentiels pour tenter de comprendre, freiner, rassurer, relancer certaines des têtes connues de la Ligue, car une saison NBA est un marathon et qu’un accompagnement individualisé est fortement recommandé dans la majorité des cas. L’Avis du Psy – Saison 8, épisode 2 c’est parti, garanti sans langue de bois parce que sinon c’est pas drôle.

Ils n’ont pas passé le cut mais on les reverra sans doute très vite au cabinet :

  • Jayson Tatum qui enchaine des matchs à 51 points et des matchs sous Pastis 51. Faut doser frère, et on parle pas du verre à ballon là.
  • Rick Carlisle, bien parti pour perdre plus de matchs en un an que lors des dix dernière saisons en cumulé.
  • Les fans des Kings, qui s’apprêtent à perdre l’un (ou deux ?!?) de leurs trois seuls bons joueurs depuis dix ans.
  • John Wall, habitant du Texas le mieux payé mais 147ème roue du carrosse de la pire équipe de l’Ouest.
  • Shai Gilgeous-Alexander, incroyable joueur mais obligé de jouer chaque soir avec une équipe de basket loisir.

#10 – Nikola Jokic et Joel Embiid

Hashtag MVP. Si les deux monstros ont été convoqués ensemble chez le Psy c’est que le problème est à peu près le même : un trop-plein d’énergie dépensé pour des résultats qui ne sont pas proportionnels à une telle débauche. Bilan plutôt solide à Denver et Philadelphie mais on parle quand même de deux joueurs en train de faire passer la saison 2004 de Kevin Garnett pour une saison banale, de deux mecs que l’on juge en méforme lorsqu’ils marquent moins de 35 points dans un match. Encouragements de l’équipe pluridisciplinaire pour continuer le chantier mais attention, pas sûr que de se tuer à la tâche soit la meilleure idée quand vos lieutenants les plus constants se nomment Aaron Gordon et Tobias Harris. Félicitations du jury pour l’abnégation mais attention tout de même à ne pas se griller, car pas sûr qu’au premier tour des Playoffs ces messieurs Austin Rivers et Andre Drummond ne soient le supporting cast idéal pours passer un cap. Bravo en tout cas car il en faut sous le coude pour enchainer, chaque jour, sans jamais ralentir la cadence.

Anthony Davis godzilla duel king kong

#9 – Grayson Allen

Celui-là il fallait qu’on en parle. Invité à débattre avec le Psy sur la dureté de la NBA actuelle, ce dernier et son patient en sont venus à une conclusion assez claire : la communauté réclame une Ligue moins soft, porte aux nues Bill Laimbeer et les Bas Boys de Detroit mais crie à l’ignominie au moindre petit dérapage. Alors oulah tu te calmes ça ne veut en aucun cas dire qu’ici on cautionne quoique ce soit, mais plutôt qu’on dénonce le deux poids deux mesures et le besoin d’être systématiquement en rogne quand quelque chose se passe. Oui Grayson Allen est une vérole et le Psy lui a bien signifié, ce à quoi le sniper boucher a répondu par un sourire fier, mais oui également le vilain doit être traité comme les autres et le cabinet du Psy s’allie ainsi aux Sifflets Jaunes, présents chaque samedi pour manifester contre une meilleur équité arbitrale. Sanctionner oui mais sanctionner responsable, et faire attention aux jugements à la tête du client, ça va bien au-delà du basket si vous réfléchissez bien. Ce qui n’a pas empêché le Psy d’ne coller une petite à son patient bien entendu, parce qu’on a dit qu’on tempérait mais qu’on ne cautionnait pas. Truand va.

Vilain petit canard

#8 – Evan Fournier 

Bah alors Evan, on vient plus aux soirées ? Grosse amplitude thermique pour le futur maire de Charenton, dont on imaginait qu’il prendrait plutôt la mairie de New York en août dernier mais qui est plus près aujourd’hui d’en prendre la porte selon certains insiders (du dimanche). Mettons un peu de nuance tout d’abord, personne – parmi les gens qui boivent raisonnablement – n’avait pas du patient Fournier un All-Star en puissance du simple fait d’un changement de franchise, tout shiny que puisse être le Madison Square Garden. Mais disons que, et on l’a mentionné à Vavane, disons qu’on s’attendait à autre chose cette saison à New York, autre chose que le semi-show Toppin et que la gastro chronique des titulaires de Thibodeau dont Evan fait partie. C’est un peu la magie de New York, planter 41 pions un soir et claquer un 0/8 la veille, mais à Manhattan les sentiments sont décuplés et on peut commencer une phrase par Kobe et la finir par Bertans. Cette saison le Français est plus proche de la Lettonie que d’Hollywood c’est un fait, mais avec un grand hug national et l’assurance donnée au patient qu’on sera avec lui quoiqu’il arrive tout devrait repartir sur des roulettes, faudrait pas que Vavane passe à côté d’un match à 23 points lors de la défaite au prochain play-in, tout de même.

Knicks

#7 – Kyle Kuzma

Peut-être le patient préféré du Psy ce mois-ci, en tout cas celui avec qui il a passé le meilleur moment. Il y a quelques semaines le double K avait trollé les copains en se prenant pour LeBron (“je me sens comme LeBron James, j’ai dit à mes gars de faire gaffe à comment ils me parlent parce que la trade deadline approche) et, ô surprise, le Psy s’est vite rendu compte que la victime de la mode ne blaguait en fait absolument pas. KK a ainsi avoué avoir activé dernièrement ses contacts (essentiellement des influenceurs vivant à Dubaï) afin de faire partir au plus vite Spencer Dinwiddie au BC NFT et Davis Bertans au goulag, le patient Kuzma ayant bien précisé que Goulag était apparemment le nom d’une équipe de G League en Sibérie. Pour le reste ? Sachez que Kyle s’est pointé au cabinet avec un slip par dessus son pantalon, une snapback fabriquée à base de tagliatelles fraîches et un sac banane odeur banane dans lequel il avait glissé des magnets représentant son poster sur Joel Embiid. Une discussion à bâtons rompus entre le psy et son patient zéro, lors de laquelle le futur trophée de MVP de Kuz a été évoqué, tout comme sa place au Hall Of Fame qui, selon l’intéressé, se réchauffe de plus en plus. Un génie.

Kyle Kuzma 25 février 2022

#6 – Kevin Porter Jr.

Le lundi Kevin Porter Jr. plante un game winner. Le mardi il quitte la salle en plein match. Le mercredi il claque un triple-double, le jeudi il jette ses crottes de nez sur une cheerlader, le vendredi il replante un game winner et le samedi il déclare avoir adoré le scénario bien ficelé de la fin de Lost les disparus. Il est comme ça KPJ, on ne peut pas suivre, on n’y comprend rien et lui même ne comprend pas grand chose à ce qu’il se passe non plus. Typiquement le genre de profil qui donne envie d’être étudié, autant pour le jeune homme lui-même que pour faire avancer la science, un peu comme un paléontologue étudierait les ossements d’Udonis Haslem. Beaucoup de boulot avec le patient texan, d’autant plus que rien ne garantit qu’il se pointera à la prochaine séance puisqu’il ne sait même pas ce qu’l fera dans cinq minutes. Pour éviter toute forme d’insistance malaisante le Psy a donc préféré utiliser cette première rencontre pour poser des bases simple, à savoir regarder trois épisodes de H en mangeant des Doritos goût paprika. Faut vraiment le prendre avec tact Kevin, mais c’est un métier, que voulez-vous.

kevin porter jr

#5 – LeBron James

Ah salut toi ça va ? Ça faisait longtemps dis. Recordman all-time des consultations au cabinet à tel point qu’une aile entière de la clinique porte son nom (l’aile BJ), LeBron James est de retour dans le sofa et comme dirait l’autre, “il en a gros”. Censé jouer le haut de tableau à l’Ouest en capitalisant sur le talent et la folie d’un énorme trio, le King se retrouve finalement dans une sacrée panade à devoir compter sur les exploits de Malik Monk, Stanley Johnson ou Austin Reaves pour résister au retour des Wolves au classement. On a donc mis Wolves et classement dans la même phrase sans utiliser le mot déception et LeBron, lui, ne cache pas la sienne, de déception, saoulé de voir une bande de croûtons se prendre pour des jeunes mais jouer comme des retraités. A 37 piges le patient mi-homme mi-robot est obligé de lâcher l’une de ses plus grosses saisons en carrière et le Psy espère surtout qu’il n’est pas en train de griller des cartouches inutiles puisqu’on rappelle que les Lakers ont prévu de se faire écarteler en demi-finales de Conférence contre les Suns au mois de mai. Aller chercher Kareem Abdul-Jabbar sur le Mont Olympe c’est bien, jouer avec son fils en NBA c’est trop mim’s, mais est-ce que tout ça est assez fou pour devoir supporter dix jours de plus les grimaces de Dwight Howard, la défense de Carmelo Anthony et le look de Trevor Ariza ? Ici on a notre petite réponse.

LeBron James Space Jam 23 juillet 2021

#4 – Gregg Popovich

Mode EPAHD on. Comme vous le savez sans doute Gregg Popovich n’est plus qu’à quelques hectomètres de devenir le coach le plus victorieux de l’histoire de la NBA mais tout ça n’est malheureusement pas sans sacrifices et papy Gregg est venu cette semaine s’en épancher au cabinet. Celui qui a tout de même 54 berges de plus que son dernier loulou drafté (Joshua Primo) tente de survivre à l’époque actuelle, tellement loin de ses principes, et parfois c’est dur, vraiment, ce sont ses propres termes. Le Greggos aime plus que personne se déboucher une bonne quille après les matchs ? Désormais il doit le faire en apercevant au fond du jet des mecs qui trempent des nuggets dans du rouge bon marché. Gregg Popovich connait sur le bout des doigts une centaine de systèmes offensifs tous plus millimétrés les uns que les autres ? Désormais il doit se fader 48 minutes d’iso durant lesquelles la barre des 40 tirs à 3-points tentés est bien souvent passée. Pépé a compté sur l’une des raquettes les plus dominantes de l’histoire et sur le meilleur sixième homme de la Ligue pendant quinze ans ? Aujourd’hui c’est une poutre autrichienne qui tente de garder sa cage inviolée et c’est Keita Bates-Diop qui push off the bench. Seule satisfaction pour le grand Pop, ses Spurs sont à trois petites défaites de la dernière place à l’Ouest et avec un peu de veine il laissera la franchise texane avec un très haut choix de Draft en juin prochain, histoire de boucler la boucle avant une retraite bien méritée. Mais attention tout de même, il faut quand même aller chercher ces huit victoires, et très franchement… c’est pas gagné. Mode EPAHD off.

Harold 13 août 2020

#3 – Rudy Gobert

Rudy est au bord du précipice, psychologiquement parlant, et c’est un véritable SOS qu’il a lancé aujourd’hui au Psy TrashTalk. la raison principale de ce mal-être ? Un ras-le-bol général (et logique), ras-le-bol né des performances douteuses de certains de ses petits camarades. Dîtes-vous que lorsque Rudy a parlé de défense à Donovan Mitchell ce dernier lui a répondu “ah ouais la quawtier de Pawi ?”, dîtes-vous que lorsqu’il a demandé une passe à Jordan Clarkson son meneur lui a parlé des nanas du dancing d’à côté, et dîtes-vous pour finir que quand il a questionné Hassan Whiteside sur ses motivations, son pivot back-up lui a demandé qui il était. Plus rien ne va dans l’Utah, Bojan Bogdanovic et Joe Ingles ne parlent que d’implants capillaires et de records de lenteur, quand Rudy n’est pas là la défense du Jazz prend des airs de Brésil 2014, quand il est là personne ne le voit et personne ne le respecte, si bien que la grue de Saint-Quentin nous a avoué avoir volontairement contracté le COVID en léchant la veste de Lou Williams lors d’un match face aux Hawks pour pouvoir s’isoler dix jours et penser à autre chose. C’est border tout ça mais voilà où on en est avec le pauvre patient Da Gobert, bien seul au monde à Salt Lake City et obligé de se demander s’il ne serait pas mieux ailleurs, lui qui a pourtant toutes ses attaches dans la région. Rudy est riche, Rudy est le meilleur défenseur de la planète depuis quatre ans mais Rudy est malheureux, et nous aussi ça nous rend triste.

crying tears larmes

#2 – La fanbase des Bulls

A la question “peut-on faire plus poissard que les Bulls cette saison” la réponse est “meuh”. A la fois équipe frisson du premier tiers de la saison et équipe la plus guignarde du deuxième, le groupe de Billy Donovan enchaine les coups du sort depuis des semaines et il est donc l’heure de rendre hommage amicalement à… vous, fans de la franchise de l’Illinois, fans dans la tourmente depuis trop d’années et qui méritent d’être heureux, mais fans dont les larmes de joie de l’automne ont laissé place récemment à de vraies larmes cette fois-ci. Blessure de Pat Williams en début de saison, blessures de Lonzo Ball et Alex Caruso épisode 1, blessure de Zach LaVine, blessure de Derrick Jones Jr., Nikola Vucevic qui écoute encore du Booba, blessures de Lonzo Ball et Alex Caruso épisode 2, succession de joueurs dans le protocole COVID… respiration, pfiou. Pauvres Bulls donc, qui réussissent tout de même à contrebalancer le mood actuel avec des grandes satisfactions individuelles – on pense à DeMar DeRozan, à Lonzo Ball ou à Ayo Dosunmu – mais dont la première place de l’Est a logiquement sauté récemment, en attendant une redescente qui n’en serait que trop logique également au vu des absences dans le roster. A Zach LaVine et ses pineco de nous faire mentir mais l’essentiel est ailleurs, à savoir à la dose de force qu’on envoie à tous les fans des Bulls pour la deuxième partie de saison. Faut juste se dire que ce sera compliqué de viser le titre avec Matt Thomas, Alfonzo McKinnie, Malcolm Hill et Tyler Cook sur le banc. Ouais on a regardé le match cette nuit, ouais on a reconnu aucun gars.

Chicago Bulls

#1 – Russell Westbrook

A tout signeur tout honneur car, oui, Russell Westbrook est un seigneur. Un seigneur des ténèbres, un seigneur dérangé mais un Seigneur des Arceaux. En grande difficulté cette saison dans le cirque Lakers, le Brodie perpétue sa récente tradition des premières parties de saison compliquées, il faut dire que ça fait quand même trois ans qu’il doit d’abord gérer un déménagement plus un dérèglement climatique avant de penser au basket. Les planches se cassent aussi vite que les fans au Staples Crypto Machin Center, les défaites s’amoncellent beaucoup plus rapidement que les triples-doubles, mais au vu des commentaires tissés ces dernières semaines sur la Toile le MVP 2017 serait donc devenu Cameron Payne 2017, il serait donc devenu Denzel Valentine. Come on. Oui, sur l’échelle Westbrookienne le millésime 2021-22 est pour l’instant sacrément bouchonné mais sur une ligne où l’on mettrait chaque joueur NBA le phénomène reste quand même autre chose que ce que vous voudriez nous faire croire. Pires statistiques depuis dix ans c’est vrai, mais à vous écouter Russell Westbrook est un mélange entre le Darmanin de Poutou et le Poutou de Macron. A croire qu’il a brisé vos vies, à croire qu’il vous empêche de respirer alors que, rappelons-le, il est sacrément plus adroit que Stephen Curry depuis un mois. Alors qu’on soit clair. Russell Westbrook mange peut-être des clous le midi, peut-être même qu’il pense qu’il y a cinq quarts-temps dans un match de basket, mais Russell Westbrook reste l’un de ceux qui nous font lever la nuit et il fera peut-être même taire pas mal de monde dans les prochains mois. Allez, vivement ce soir, qu’il me fasse un 14 en TTFL. Moquez-vous, mais moquez-vous dignement.

Russell Westbrook 29/06/2020