Thriller à Cleveland : Utah finit des Cavs accrocheurs, Gobert et Mitchell monstrueux au finish

Le 06 déc. 2021 à 01:13 par Arthur Baudin

Volley
source image : montage TrashTalk

C’était trop de la balle. Ce dimanche, le Jazz et les Cavaliers se sont improvisés une « block party » sous les projos de la Quicken Loans Arena. Au terme d’un money time de folie, les Mormons sont repartis de l’Ohio avec une victoire en soute. Qu’est-ce que l’on aime ce genre de match, agréable à zieuter et duquel aucune équipe ne sort raillée. On débrief.

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L’équipe hype du moment contre le meuble de ces dernières années. Malgré un Collin Sexton out pour la saison, les Cavaliers (13-10) brillent de par une indéniable alchimie collective. Un Lauri Markkanen intelligemment décalé sur le poste 3 par J.B. Bickerstaff, des axes complémentaires et une implication défensive que l’on n’espérait plus. Mais c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleurs blowout et le Jazz (15-7), troisième de la Conférence Ouest, reste le grand favori de cette rencontre. Des calvoches de trentenaires au service d’un axe 1-5 bien talentueux, les Mormons ne sont ni Gijón, ni Valladolid.

On ne cesse de le rappeler par les temps qui courent, mais l’équilibre du cinq majeur de Cleveland est tellement impressionnant. En l’absence de Collin Sexton, Darius Garland s’éclate dans la tenue de balle et fait quelque chose de son cuir : soit nourrir ses intérieurs, soit dégainer des quarante-seize mètres après un step-back. Ce dimanche, c’est la deuxième option qu’a retenu le petit castor en balançant un 4/4 du parking dans le premier quart-temps. Tous les proches de Jarrett Allen demandent au pivot pourquoi il n’est pas encore en couple avec Evan Mobley, car honnêtement, « vous allez trop bien ensemble ». L’association entre les deux intérieurs a effectivement réduit Rudy Gobert au silence en première période, multipliant jeux à 2 et défenses érudites. Mais ce n’est pas pour autant que les Mormons ont ployé le genou. Le Jazz a d’abord répondu sans trop courir, avec de bonnes bombinettes du parking signées Royce O’Neale, Bojan Bogdanovic, Mike Conley et Rudy Gay. S’en sont suivis les fameux drives tête baissée de Dono Mitchell, qui dans ces moments, n’a absolument aucune différence avec un joueur NFL. On apprécie la bonne vanne de Xavier Vaution lorsque Cedi Osman a tapé son meilleur drive : « il aime les boulevards, Osman ». À noter que Chris Singleton ne l’a comprise qu’en toute fin de partie. Doucement mais sûrement, à l’ancienne, les Mormons sécurisent une avance de quelques unités. Le genre de petit écart qui fixe la hiérarchie de la partie. L’un des facteurs de Kevin Love, euh non, l’un des facteurs de cette petite envolée au score est l’entrée de Kevin Love qui a permis au Jazz de pouvoir le cibler en attaque, et surtout de ne plus avoir à se soucier d’Evan Mobley en défense (Cleveland Cavaliers 55 – 60 Utah Jazz).

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Hop, les premiers points de Rudy Gobert dans cette rencontre. Il était temps. Le maire de Saint-Quentin a haussé le ton tant défensivement qu’offensivement, et commence à distribuer des grandes calottes sous son arceau. Dans le sillage d’une belle circulation de balle – en témoigne la séquence ci-dessus -, le Jazz commence à larguer du lest et accroît son avance qui s’installe désormais entre les 10 et 15 pions. C’est là que le terme de « meuble » prend tout son sens pour la formation de Quin Snyder. Pendant que les Cavaliers artillent à outrance du parking, Utah lit le jeu et profite des automatismes entre ses planches de bois pour faire mal. L’art de duper la jeunesse au retour des vestiaires, c’est très basket-ball de R2 tout ça. Mais contre toute attente, Cedi Osman est parti pioncer et c’est Magic Johnson qui l’a remplacé. Un Magic Johnson blanc avec des cheveux bruns frisés et la même tête que Cedi Osman. M’enfin, le Buck turc intercepte douze ballons et multiplie les coast-to-coast, ponctués soit par un tir du parking, soit par un lay-up plein de grinta. Même Ricky Rubio – si précieux depuis son arrivée dans l’Ohio – s’y met et permet à Cleveland d’égaliser. C’est alors que débute le money time, un zbeul monumental on ne peut plus difficile à résumer plume à la main.

Les énormes tirs signés Darius Garland n’empêchent pas le petit écureuil de se faire cueillir par Rudy Gobert au plus important des moments. Sur l’action suivante – ou précédente, on ne sait plus – l’intérieur céfran gobe un rebond offensif et entame une petite course de plombier-serrurier en direction du panier. La mauvaise idée de la soirée est signée Jarrett Allen qui tente de s’interposer entre la Rudance et le cercle, le poster est magistral. Sur l’avant-dernière possession, Donovan Mitchell drive mais se fait corriger par Evan Mobley. C’est la folie, tout le monde block tout le monde et même Éric Micoud attaque le cercle, avant de se faire gifler par J.B. Bickerstaff. Le dernier ballon est entre les mains de Darius Garland. Le sophomore a 18 secondes pour offrir la victoires aux Cavaliers, alors menés d’une petite unité. Mais Mike Conley enfile son costume édition « Kevin Love 2016 on Steph Curry » et lâche une défense de grand malade sur le petit Darius. Le tir est déclenché, de très loin, mais ne donne rien : Jazz win (Cleveland Cavaliers 108 – 109 Utah Jazz).

Gros big up aux Cavaliers, notamment Darius Garland et ses 31 points, 4 rebonds, 5 assists, 4 interceptions et 1 block à 58% au tir dont 5/8 à 3-points. Le tout reste impuissant face à la paire Dono Mitchell (35/3/6) – Rudy Gobert (6/20/3/5), ô combien complémentaire dans l’Ohio.

Guette Mike Conley en défense.pic.twitter.com/WByWDha0D4

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C’était sport, mais c’était génial. L’un des plus beaux matchs – si ce n’est le – que le dimanche soir nous ait offert. Les Cavaliers perdent leur sixième place de la Conf’ Est au profit de Boston, tandis que le Jazz sécurise son bas de podium, juste derrière Phoenix et Golden State.