Jeux Olympiques – le bilan de Team USA, tête par tête : Kevin Durant en patron ultime, Jrue Holiday et Jayson Tatum en lieutenants

Le 08 août 2021 à 12:06 par Giovanni Marriette

Team USA 3 Cérémonie médaille 7 août 2021
Source image : France TV

Ce fut parfois compliqué, ça partait même plutôt mal, mais au final Team USA a rempli son objectif en allant chercher une médaille d’or assez incontestable. L’Espagne, l’Australie et la France ont été essorées en phase finale à base d’intensité incroyable et d’un Kevin Durant phénoménal, et 2021 s’ajoute donc au palmarès des grandes victoires internationales américaines. Tout le monde a participé à la fête, si si on vous jure, alors envoyez le petit bilan individuel de ces Jeux et attention, tout le monde n’a pas été parfait.

Damian Lillard : peut-être avait-il la tête ailleurs, mais en tout cas Damian Lillard n’a jamais pesé sur l’attaque de son équipe comme on aurait aimé qu’il le fasse. Un petit coup de chaud face à l’Iran, gé-nial, quelques tirs qui comptent en finale face à la France, ça t’aurais pu t’en passer, mais au global une compétition passée à envoyer des parpaings dans tout Tokyo (16/46) et des télespectateurs qui pensent donc aujourd’hui que Thomas Heurtel et Matthew Dellavedova sont de meilleurs basketteurs que Dame. Bizarre pour la petite souris des Blazers, surtout quand on sait qu’en NBA la ligne à 3-points est à 7m23 alors qu’elle est à 6m75 en FIBA.

Jrue Holiday : l’un des patrons de cette sélection durant la quinzaine. Débarqué de l’avion à la veille du premier match, bourré de la veille car champion NBA quelques heures plus tôt, Chrou n’a pas mis bien longtemps à se remettre la tête à l’endroit. Sorti du banc mais meilleur américain ou pas loin lors du match d’ouverture face aux Bleus, il s’est ensuite emparé du costume de meneur titulaire de son équipe et a été mons-tru-eux des deux côtés du terrain. Vrai poison en attaque, tueur incroyable et jamais rassasié en défense; Jrue Holiday a déjà connu quelques périodes fastes mais est probablement à l’apogée de sa carrière, individuellement comme collectivement.

Zach LaVine : nippon ni mauvais, car les Jeux ont attaqué le 24 juillet et qu’on n’avait encore jamais fait cette horrible vanne de boomer. L’arrière des Bulls a fait apprécier au public (non) japonais sa détente d’astronaute, il a bien contribué à la distribution, il a planté quelques gros tirs également mais s’est cantonné à ce rôle de… role player avant de retrouver une franchise de Chicago de nouveau pleine d’ambition. La stat la plus dingue de ces Jeux pour Zach Lavayne Zachary Leuvayne Zach Leuvine ? Une quatrième victoire de suite pour son équipe en demi-finale, ce qui n’était jamais arrivé au joueur depuis… le début de sa carrière NBA. Une info sponsorisée FFL.

Zach bilan

Source : FIBA

Keldon Johnson : appelé de dernière minute pour suppléer Bradley Beal après avoir participé à la prépa de Team USA en tant que sparring partner, Keldon Johnson aura surtout… appris auprès de ses aînés et aux côtés de son coach Gregg Popovich. Les yeux toujours très écarquillés, probablement devant le flow de JaVale McGee, Keldon n’a eu droit qu’à quelques entrées en jeu très rapides mais repart tout de même de Tokyo avec sa médaille et ça personne ne lui enlèvera. Rendez-vous en 2024 pour KL mais attention tout de même à l’amplitude thermique à son retour à San Antonio, lorsqu’il apprendra que ses nouveaux leaders se nomment Zach Collins et Thaddeus Young.

Devin Booker : lui aussi est arrivé à la bourre au Japon, à peine sorti d’une triste désillusion en Finales NBA, même si on nous a juré qu’il jouait bien pour le Heat de Miami. Au final ? Pour le coup, lui, on l’a vraiment senti désorienté, auteur sur le tournoi d’un délicieux 20/50 au tir dont 5/17 du parking, bilan grandement bonifié par une très belle demi-finale néanmoins. Devin Booker pendant quatre matchs et demi, Kevin Booder le reste du temps, vivement les vacances va, tu les a bien méritées.

Kevin Durant : que dire. Que dire de plus si ce n’est que Kevin Durant se sera servi de ces Jeux pour 1) assoir son statut de meilleur scoreur US de l’histoire des Jeux et 2) prouver aux quelques sceptiques et/ou noobies qu’il était très probablement le meilleur joueur de la planète. Indéfendable, insaisissable, jamais rassasié, recevant avec délectation les systèmes défensifs ordonnés sur lui pour punir encore plus ses adversaires, Kevin Durant n’a pas marché sur le tournoi il s’est essuyé les pieds dessus.

KD bilan

Source : FIBA

Khris Middleton : blablabla encore un finaliste NBA arrivé sur le tard, promis c’est le dernier. Khris Middletown 2m03 29 ans des Milwaukee BUCKS a sorti un tournoi honnête, passant un peu à côté de son quart de finale face à l’Espagne mais rentrant tout de même une bonne moitié de ses tirs, dans un rôle de sniper, de facteur X, bref dans un rôle de sniper X. Khrissou était venu comme Jrue pour valider son doublé de l’été, il a moins pesé que son poto mais rentre à Milwaukee avec sa chtite médaille, objectif rempli.

Jayson Tatum : un début de tournoi compliqué pour le crack de Boston mais après un premier coup de chaud face aux Tchèques Jayson ne s’est plus jamais calmé. 27 points face à la Sato Team donc, un quart de finale solide et une finale dans laquelle il se muera finalement, une nouvelle fois, en parfait lieutenant de Kevin Durant. Car à Tokyo, si KD était le joueur indéfendable, Jayson Tatum était celui qui scorait lorsque “l’autre” se reposait. Infernal, on le savait, mais infernal, vraiment.

Bam Adebayo : tournoi super chelou que celui de Bam Adebayo. Parfois dépassé en défense, parfois décisif, et des eux côtés du terrain. Bam est monté en régime après la phase de poule, a pris la sauce en première mi-temps face à la Roja, mais derrière… c’est bien le Bam qu’on connait que l’on a retrouvé, au grand détriment des Français notamment. Terriblement agressif en finale, notamment sur les switchs, Bam n’a laissé aucune possibilité de souffler aux Bleus, prouvant une fois de plus qu’une défense passait automatiquement en catégorie elite lorsqu’il était dans les parages. Bonus track ces petits jump-shots qui nous ont fait tellement de mal, c’est bon Bam on a compris, t’as réussi ta finale et t’es médaille d’or.

bam bilan

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Jerami Grant : il était dans le groupe depuis le départ, mais comme Keldon Johnson et JaVale McGee il aura surtout passé son tournoi à se gratter les miches sur le banc. Moins de temps de jeu sur ce tournoi qu’en une mi-temps avec les Pistons, probablement qu’il a même tapé une sieste ou deux en plein match, mais comme les copains l’essentiel est là puisqu’il restera à jamais l’un des héros qui a réussi à battre Petr Cornelie à Tokyo.

Draymond Green : du bon, du très bon, et du mauvais, du bien mauvais. Toujours aussi utile en attaque dans un rôle de facilitateur, posé dans la raquette et roi du transfert décisif, Draymond a néanmoins galéré… en défense sur ce tournoi, lui le DPOY. Sorti du cinq après le match d’ouverture face à la France, terrorisé par Rudy Gobert ou Willy Hernangomez, Dray n’a pas fait perdre Team USA mais disons qu’avec un mec de N2 à sa place les résultats de son équipe n’auraient peut-être pas été différents. Shrek s’en sort au génie, enfin façon de parler.

dray bilan

Source : FIBA

JaVale McGee : la merveilleuse blague de ce roster puisque JaVale a du quitter son programme estival, probablement une tournée des raves party, pour rejoindre le groupe après le forfait de Kevin Love. Drôle de remplacement “poste pour poste” se disait-on, mais la perspective de voir Lavallée McGee 2m16 Denver Nuggets s’emparer d’une médaille d’or olympique était alors incroyable alors nous étions tous très joie. Au final un rôle minime voir inexistant, mais un bonheur de voir cette bouille désormais triple-champion NBA ET champion olympique. Très hâte de le voir rentrer au pays et tweet dans le plus grand des calmes que c’était bien la Chine.

JaVale McGee

Source : FIBA

Gregg Popovich : tancé dès les matchs de prépa et encore plus après la défaite inaugurale face à la France, considéré par certains comme une fraude sur le banc de son pays, le pépère Gregos a très vite rétabli la vérité, SA vérité, en allant chercher un trophée de plus à mettre dans sa belle salle dédiée. Serge Popovich en a profité pour câliner Patty Mills ou Nando De Colo en souvenir du bon vieux temps et le peu de réflexions qu’il aura eu à faire auront suffi à faire gagner Team USA. Donner le ballon à Kevin Durant et ne surtout pas faire rentrer JaVale, il fallait être capable d’oser et Gregg l’a fait. Champion olympique papy, et mine de rien ça fait quelque chose.

Treize hommes, un peu plus avec le staff, sur le toit du monde, logique respectée sur la planète basket. Tout ce petit monde que l’on retrouvera évidemment dès la mi-octobre sur les parquets de NBA, avec délectation, mais avant cela on va tout de même tenter de se reposer un peu. Ah bah non, ce soir c’est le début de la Summer Leagu, caramba encore raté.