Coach légendaire du basket universitaire, John Chaney est décédé : un grand nom de plus intègre le paradis du basket

Le 30 janv. 2021 à 11:15 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube

Pour les fans de NBA qui n’ont qu’une connaissance très limitée du basket universitaire, le nom de John Chaney ne résonne peut-être pas beaucoup. Mais à l’échelle de la NCAA, l’ancien coach de Temple est une légende, et il vient de nous quitter à l’âge de 89 ans.

C’est le site officiel de l’université de Temple, où John Chaney a coaché pendant quasiment un quart de siècle, qui a annoncé la nouvelle. Chaney est décédé vendredi, une petite semaine après avoir fêté ses 89 ans. La cause n’a été révélée qu’à moitié (une courte maladie), mais l’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est de se souvenir de l’impact de ce coach entré au Hall of Fame en 2001. Né en Floride mais enfant de Philadelphie, John a d’abord connu une carrière de joueur CBA (Continental Basketball Association, une ligue mineure aux States, il est aussi passé par les Harlem Globetrotters) avant de véritablement s’installer sur les bancs, où il a franchi les étapes progressivement, toujours en Pennsylvanie. Il est d’abord passé par la case lycée dans les années 1960, du côté de la Sayre Junior High School et ensuite à Simon Gratz à Philly, puis a intégré au début des années 1970 l’université de Cheyney State en deuxième division NCAA, où il a d’ailleurs remporté un titre. C’est en 1982 que Chaney est arrivé à Temple, un programme de première division basé à Philadelphie, pour commencer à écrire sa légende jusqu’en 2006. Clairement, les chiffres et le palmarès parlent pour lui. 24 saisons, 516 victoires au compteur (bilan de 516 succès pour 253 défaites), six titres de conférence, 17 apparitions au tournoi NCAA et cinq participations à l’Elite Eight, tout ça avec deux titres de Coach universitaire de l’Année en 1987 et 1988 (l’université de Temple fut classée numéro 1 de tout le pays lors de la saison 1987-88). Il était devenu un spécialiste pour maximiser le potentiel de son groupe, même si ce dernier était rarement le plus talentueux. Lourd !

“John Chaney était un grand coach, mais il était tellement plus que ça. Pour des générations d’étudiants de l’université de Temple, il était un sage conseiller, un enseignant engagé, un modèle de succès et un leader passionné qui guidait par l’exemple et avec conviction.”

– Le président de l’université Richard M. Englert

En plus des chiffres, en plus du succès, John Chaney tenait particulièrement à ses joueurs. Quand on coache à l’université, les résultats sportifs sont évidemment importants mais l’éducation également et ça, c’est un aspect qu’il avait bien en tête. Discipline et éthique de travail, voici le genre de valeurs qu’il tenait à enseigner, lui qui a connu une enfance caractérisée par la pauvreté, comme nombreux de ses joueurs qu’il aura sous la main pendant sa carrière de coach à Temple. Bon, il lui est aussi arrivé de péter un peu les plombs jusqu’à écoper des suspensions. Un jour, Chaney a débarqué en pleine conférence de presse de John Calipari pour le menacer et l’insulter bien comme il faut car il estimait que ce dernier tentait de se mettre les arbitres dans la poche. Une autre fois, il a fait entrer un remplaçant sur le parquet juste pour jouer au boucher et casser du joueur, car frustré par les décisions arbitrales. Résultat, un adversaire s’était pété le bras. Mais disons que ça fait partie du personnage, un vrai passionné qui a laissé une empreinte indélébile sur le basket universitaire.

“Coach Chaney était comme un père pour moi. Il m’a appris, à moi mais aussi à tous ses joueurs, comment réussir dans le basket mais pas que. Il nous a appris des leçons de vie pour devenir de meilleurs individus en dehors du terrain.”

– Aaron McKie, ancien joueur des Sixers et coach actuel de l’université de Temple

John Chaney rejoint donc à son tour le paradis de la balle orange, où il pourra discuter éternellement avec un autre coach légendaire du basket universitaire partie il y a quelques mois, John Thompson. RIP.

Source texte : owlsports.com


Tags : John Chaney