La Free Agency 2020 des Bulls en 3 questions brûlantes : nouveau management, nouveau coach, quel projet ?

Le 30 oct. 2020 à 12:15 par Nicolas Meichel

Zach Lavine vs Clippers 15 décembre 2019
Source image : NBA League Pass

Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. De retour de la bulle, les franchises sont encore un peu dans le flou concernant la reprise mais une chose est sûre : on ne reverra personne sur les parquets avant la Free Agency 2020 qui s’annonce… particulière en temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et une baisse possible du salary cap, les GM se préparent à transpirer dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, place à la franchise des Bulls, qui a fait le ménage en coulisses ces derniers mois. 

Que nous réserve le nouveau management ?

Le régime GarPax faisant partie du passé, les Bulls sont désormais dirigés par Arturas Karnisovas, nouveau vice-président exécutif des opérations basket de Chicago après quelques années en tant que manager général des Nuggets sous Tim Connelly. Le Lituanien aura à ses côtés Marc Eversley, ancien membre du front office des Sixers et désormais GM. Ces deux-là auront la lourde tâche de redresser une franchise trop souvent placée dans les bas-fonds de l’Est ces dernières années. Les Bulls, c’est mythique, ils possèdent une belle histoire et évoluent dans un grand marché, mais restent surtout sur trois saisons sans Playoffs, avec des bilans assez catastrophiques (27-55 en 2017-18, 22-60 en 2018-19, 22-43 en 2019-20). Si l’arrivée d’un nouveau management redonne logiquement espoir aux fans des Taureaux, elle apporte aussi son lot d’incertitudes. Quelle est sa vision de l’avenir ? Quel est le projet ? Karnisovas et Eversley seront-ils agressifs d’entrée ? Voici les questions qu’on peut se poser aujourd’hui et on a déjà eu quelques indications. En dégageant Jim Boylen pour mettre Billy Donovan sur le banc, les Bulls ont misé sur un entraîneur capable de développer des jeunes talents (et il y en a à Chicago), qui sait ce que ça signifie de gagner et qui est plutôt bon quand il s’agit de communiquer avec ses joueurs. L’ami Billy semble plutôt correspondre à l’effectif actuel, et on imagine ainsi que les nouveaux dirigeants de Chicago vont d’abord regarder ce que ça donne avant d’éventuellement bouger des joueurs majeurs. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de transactions hein, car le duo Karnisovas – Eversley voudra évidemment bricoler pour rendre l’équipe plus compétitive et l’adapter au style de jeu recherché (rythme élevé, partage du ballon…), mais il ne faut pas voir l’intersaison 2020 comme une révolution. Ça sera peut-être pour 2021 et la Free Agency, qui représente probablement une priorité pour Arturas. Quand vous êtes dans un marché comme Chicago et que vous avez du cap space au moment où plusieurs stars seront potentiellement disponibles, vous faites le nécessaire pour conserver cette marge salariale. On ne s’attend donc à rien de foufou dans les prochains mois, ça devrait surtout être une période d’évaluation et d’observation. Après, on n’est jamais à l’abri d’une surprise…

Zach LaVine et Lauri Markkanen, plutôt extension de contrat ou transfert ?

Éligibles à une prolongation de contrat durant l’intersaison, Zach LaVine et Lauri Markkanen font partie des dossiers importants à traiter pour le nouveau management des Bulls. Il n’y a pas forcément urgence mais la question va se poser tôt ou tard dans l’Illinois : on fait quoi avec ces deux-là ? Pour Zach, qui est sous contrat jusqu’en 2022 avec un salaire plutôt “faible” pour son niveau (19,5 millions de dollars), la situation semble assez ouverte. On a déjà entendu des rumeurs de transfert le concernant, mais d’un autre côté on parle d’un joueur qui a bien progressé depuis son arrivée aux Bulls, jusqu’à devenir un scoreur très solide en NBA. Jim Boylen jeté par la fenêtre, LaVine a retrouvé un peu le sourire malgré les nombreuses défaites accumulées ces dernières années, reste à voir si les deux parties sont prêtes à s’engager sur le long terme. Si les nouveaux dirigeants des Bulls préfèrent utiliser Zach pour obtenir une belle contrepartie plus en adéquation avec leur projet, ou si Zach veut changer d’air pour goûter un peu à la victoire, une séparation est envisageable à l’avenir. Il faudra probablement attendre un peu pour voir la direction que prendra ce dossier. Concernant Lauri Markkanen, il est potentiellement agent libre restrictif en 2021. Le Finlandais a du talent, il a un profil d’intérieur moderne, mais il visite un peu trop l’infirmerie et reste sur une campagne vraiment pas ouf dans le bordel Bulls. Après deux premières saisons prometteuses dans l’Illinois, Lauri a un peu galéré en 2019-20 et l’ensemble de son dossier peut ainsi poser question, à tel point que certains insiders US imaginent un transfert du bonhomme. Difficile de deviner aujourd’hui les intentions de Karnisovas concernant Markkanen, on imagine qu’il va prendre le temps pour bien le jauger – en espérant qu’il rebondisse (ce qui ferait remonter sa cote d’ailleurs) – et pour voir aussi le fit avec Wendell Carter Jr., l’autre jeune intérieur des Bulls. Du côté du joueur, une prolongation à Chicago serait son objectif d’après les dernières rumeurs.

Le recrutement d’un playmaker comme priorité ?

Avec Zach LaVine et Coby White, les Bulls possèdent des joueurs qui ont du ballon dans leur backcourt. Chicago aura également la possibilité de conserver Kris Dunn, Denzel Valentine et Shaq Harrison, tous potentiellement agents libres restrictifs en 2020, et ont toujours Tomas Satoransky et Ryan Arcidiacono sous contrat. Cependant, on ne parle pas vraiment de spécialistes de la création ici et le recrutement d’un playmaker semble donc nécessaire (même s’il y a aussi des besoins à l’aile). À travers la Draft ? La Free Agency ? Voire même un transfert ? Les Bulls choisiront en quatrième position le 18 novembre prochain et d’après les derniers bruits de couloir, un meneur pourrait effectivement être sélectionné, comme LaMelo Ball ou Killian Hayes. Sur le marché des agents libres, ils n’auront pas énormément de marge de manœuvre au vu de leur situation salariale (Otto Porter Jr. va évidemment prendre son option à 28,4 millions de dollars, et les Bulls seront ainsi au-dessus du cap). Ils devront en effet se débrouiller avec la totalité de la mid-level exception ainsi que la bi-annual exception. Cela donne respectivement 9 et plus de 3,5 millions à dépenser pour essayer de combler au mieux les faiblesses de l’effectif. Bon, c’est déjà ça, à voir ce qu’ils vont faire avec, toujours en gardant 2021 dans un coin de la tête. Parmi les meneurs dispos à la Free Agency 2020 et potentiellement atteignables pour Chicago, on peut citer D.J. Augustin par exemple. Ou sinon, un retour de Rajon Rondo, ça intéresse quelqu’un dans la Windy City ?

Franchise mythique mais à la recherche d’un nouveau souffle, les Chicago Bulls viennent de démarrer le prochain chapitre de leur histoire. Le trio Karnisovas – Eversley – Donovan a du pain sur la planche, mais aussi du talent à disposition. À eux de trouver la bonne formule pour redonner aux Taureaux un peu de férocité.