Le dernier match de Wilt Chamberlain en saison régulière : 1 petit point à 0/1 au tir, on peut dire surcoté ?

Le 28 mars 2020 à 18:35 par Ruben Dias

Wilt Chamrberlain 1 point 28 mars 2020
Source image : montage via YouTube

Titulaire de records tous plus fous les uns que les autres, Wilt Chamberlain se hisse même tout en haut de certains classements des meilleurs joueurs all-time sans qu’il n’y ait rien à redire. Mais après des années à tout détruire dans la Ligue, il va bégayer lors de son dernier match de saison régulière. Faux ? C’est ce qu’on va voir.

Lorsque l’on cherche le mot domination dans le dictionnaire, on a de grandes chances de tomber sur lui. Wilt Chamberlain a établi des records à la pelle en NBA. Combien ? Beaucoup trop pour qu’on les compte, tout comme lui avec ses conquêtes. Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont presque tous imbattables. Son nom devrait être présent encore bien des années dans les livres d’histoire, peut-être même pour l’éternité. Un monstre physique comme on en a jamais vu. La carrure d’un ogre et l’agilité d’une ballerine. Arrivé en NBA en 1959, il ne perd pas de temps et annonce directement la couleur avec 37,6 points de moyenne pour sa saison rookie. Ah, on ne vous l’avait pas dit ? Mouillez vous bien la nuque parce qu’avec Wilt, les moyennes de saison ressemblent davantage à des coordonnées GPS qu’à une ligne de stats standard. Donc voilà comment quelques années plus tard, toujours sous la tunique des Warriors, il va claquer l’une des saisons régulières les plus sales jamais identifiées. 50,4 points, 25,7 rebonds en 48,5 minutes de moyenne. 48,5 minutes de moyenne. Non, on le répète pour être sûr que vous le reteniez bien, le garçon n’est juste jamais sorti du terrain quoi, hallucinant est un mot qui conviendrait pour le décrire. Un SNI, pour spécimen non identifié, deux records de saison régulière, deux de plus. C’est aussi lors de cette mythique campagne de 1961-62 que le grand pivot va inscrire les fameux 100 points en un match. Mais celui-là, tout le monde le connaît déjà. Ce qui est sans doute moins connu, c’est que Wilt a réalisé un match monstrueux avec un grand M pour son dernier match de saison régulière. Le genre qui restera dans les annales pour l’homme aux 20 000 femmes, attendez c’est peut-être un poil tendancieux.

Pour dire au revoir à ses fans, Wilt ne va pas vraiment faire du Wilt en fait. 0 puis 1 point pour ses deux derniers matchs de saison régulière en carrière, il nous avait habitués à mieux. C’était le 28 mars 1973, les Lakers du géant affrontaient les Warriors, une histoire de famille quoi. À 36 balais, il n’était plus le monstre physique d’autrefois, capable de sortir des matchs à 50 points ou en double-triple-double, mais restait un client très sérieux sous les cercles. 13 points, 4,5 passes et surtout 18,6 rebonds de moyenne en… 43 minutes, ouais le bonhomme traînait sa vieille carcasse, mais passait plus de temps sur le parquet que n’importe qui aujourd’hui. Impressionnant. Et puis Wilt tournait à 72,7% de moyenne au shoot, un record toujours d’actualité, un de plus… Heureusement que les contres n’étaient pas encore comptabilisés à l’époque, parce que sinon le carnage n’aurait été que plus accentué, définitivement indécent. Mais coup du sort ou choix personnel, le pivot ne marquera qu’un seul petit point depuis la ligne des lancers lors de ses adieux avec la saison régulière à 0/1 au tir. Mais ses coéquipiers n’auront pas besoin de plus pour remporter le match 96 à 89 grâce à des énormes perfs de Jerry West et Gail Goodrich. On est un peu vache avec le Big Dipper qui distribue quand même 9 caviars et récupère 18 rebonds sur la tête de Nate Thurmond, mais un seul point… Coup du destin, ce sera contre l’équipe qui l’a vu grandir, et faire ses meilleures – ce qui est un euphémisme au vu des chiffres – saisons au scoring.

Lors de ses deux dernières saisons dans la Ligue, Wilt réussit à chaque fois à intégrer la NBA All-Defensive First Team. Comme pour montrer qu’il était toujours là, toujours présent, toujours debout. Le natif de Philadelphie a su apporter dans d’autres aspects du jeu au fil des années. Et pour sa dernière, les Lakers vont faire une grande saison avec 60 victoires pour 22 défaites. En postseason, les Californiens se débarrassent de Chicago – qui était à l’Ouest, ouais c’est bizarre – en sept matchs, puis infligent une gifle 4-1 à Golden State pour se qualifier en finale. Et donc une possibilité pour l’ami Wilt de prendre sa troisième bague, et un back-to-back pour les Pourpre et Or. Mais face aux Knicks – qui étaient encore une équipe respectable – ils ne vont pas réussir à exister. Malgré 11,6 points, 4 passes et surtout 18,6 rebonds, Wilt n’aura pas pesé autant qu’il l’aurait voulu sur la série, tout en dominant une raquette légendaire formée de Willis Reed et Dave DeBusschere. Wilt the Stilt dit donc au revoir à la NBA après une carrière légendaire passée à martyriser des pivots et casser des cercles mais sans remporter sa troisième bague. Une carrière de records qui tiendront encore sans doute pour un bon paquet d’années, mais bizarrerie comme la Grande Ligue aime tant à nous offrir, l’un des plus gros scoreurs de l’histoire terminera son dernier match de saison régulière avec un seul petit point au compteur. Comme quoi, de 1 à 100, il n’y a qu’un pas, ou plutôt 11 ans. Peut-être qu’à 36 piges, Jordan Poole nous offrira un match à la centaine de points.

C’était il y a 47 ans ou il y a 17 167 jours comme apparemment vous aimez les gros chiffres, que Wilt claquait un match à 1 point. Son dernier match de saison régulière ne fut pas un énorme jubilé comme pour Kobe et ses 60 points au Staples Center. Une manière pour le Mamba de prendre sa revanche, lui qui n’a jamais réussi à atteindre cette marque mythique des 100 unités.

Source texte : BasketballNetwork