Le NBA Paris Game, un rendez-vous entre potes resté dans les annales, surtout quand on sait comment le week-end s’est terminé
Le 24 mars 2020 à 15:28 par Giovanni Marriette
C’était le 24 janvier dernier, et la communauté basket en France s’était rarement senti aussi excitée. La NBA à Paris, wollah comme dirait l’autre, depuis le temps qu’on l’attendait, depuis le temps qu’on en rêvait. L’affiche ne sentait pas spécialement les Playoffs hein, mais au diable les fines bouches, il fallait surtout profiter de cet instant aussi rare que magique.
L’AccorHotels Arena avait mis son plus bel habit en ce vendredi de janvier. Toute la semaine durant, Paris avait vécu au rythme de ces géants se baladant dans les rues de la plus belle ville du monde, à une époque où l’on pouvait encore sortir de chez soi sans se ramasser 135 euros d’amende et un décollement des poumons. Giannis Antetokounmpo, son trophée de MVP et la meilleure équipe de la Ligue squattent en France, sortez les Kodak jetables. Les places sont réservées pour moitié aux plus chanceux et aux plus riches, et pour l’autre moitié à tout ce qui a plus de 100K abonnés sur Instagram mais tant pis, on sait comment ça marche et les set ups les plus originaux se multiplient aux quatre coins du pays. Pour TrashTalk ? Ce sera dans les locaux des cousins de So Press, et le match prendra d’ailleurs une toute autre ampleur lorsque trente pizzas feront leur apparition en deuxième mi-temps. L’ambiance est collégiale, on vibre au son des vuvuzelas et des déceptions à chaque tir refusé par Nicolas Batum, alors que le crâne d’Alex prend cher à chaque dunk du Greek Freak. Le match ? Très loin d’être le plus beau de la saison hein, mais on ne peut pas toujours avoir le beurre, l’argent du beurre et le cul d’Adam Silver. La rencontre est so Bucks, ça joue les trainards pendant trois quarts-temps et ça accélère en fin de match sous l’impulsion du MVP en titre, pendant qu’en face Malik Monk se prend pour Kobe Bryant. Tristesse infinie incoming. Les interviews les plus étonnantes se succèdent sur les antennes de BeIN Sports, Rémi Réverchon cherche encore aujourd’hui un spécialiste NBA dans la salle, mais une fois de plus… tant pis, car de notre côté le bonheur de vivre ensemble un match se jouant à quelques kilomètres de nous l’emporte sur toute espèce de seum.
Au final les Bucks l’emporteront, évidemment, Paris scintille et son éclat resplendit jusqu’aux States, à tel point que l’on apprendra très vite que la NBA sera de retour en 2021. Encore heureux hein. Départ dès le lendemain pour nos héros, un petit tour chez un partenaire pour la Team TrashTalk histoire de tailler la bavette avec l’irréductible communauté, une énorme bavette taillée le soir même en famille avec l’équivalent d’une ferme entière par assiette de convive, et toujours ce bonheur de partager ensemble un week-end aussi exceptionnel qu’inédit. Le sommeil très peu pour nous hein, vulgairement la dernière fois qu’on a dormi plus de deux heures remonte au lundi ou au mardi, et ce dimanche 26 janvier commence beaucoup mieux qu’il ne finira. On s’étreint, on mange des croissants, on se dit que c’était magique, on se promet de se revoir très vite et on repart chacun dans ses pénates, la tête pleine de merveilleux souvenirs. Un Malik Monk en 31/5/5, un Teddy Riner qui démolit les Bucks dans les couloirs de la salle, un Giannis qui active le MVP mode, et donc ce meet-up agréable en famille, mine de rien c’est assez rare.
Mais la NBA – la vie – est un éternel recommencement. 20h34, chacun est à peine rentré chez soi et la nouvelle tombe en direct de Calabasas, Californie. Kobe Bryant n’est plus, et deux mois plus tard cette phrase est toujours aussi difficile à prononcer. On aurait aimé se souvenir autrement de ce premier NBA Paris Game mais une fois de plus Kobe n’en a fait qu’à sa tête, comment pouvait-il en être autrement.