LeBron James a remis les pendules à l’heure : Giannis, Kawhi, Bucks, Clippers… rien à cirer, le King a régné sur le week-end

Le 09 mars 2020 à 13:34 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

Avec les Bucks et les Clippers au programme de leur week-end, les Lakers de LeBron James étaient face à un enchaînement bien hardcore pour terminer leur semaine. Deux chocs, deux matchs calibre Playoffs, mais surtout deux occasions de faire passer un message. Et là niveau message, on peut dire que le King a sorti le mégaphone.

Une cinquantaine de secondes à jouer, les Lakers mènent 109-100 face aux Clippers dans le derby angelino, LeBron James est en possession du ballon face à Marcus Morris. Le match est déjà plié mais les fans du Staples Center se lèvent, histoire de ne rien rater de ce one-on-one potentiellement synonyme de point d’exclamation final. Résultat, le King pénètre comme une locomotive vers le cercle pour terminer avec un lay-up et la faute en prime. Merci au revoir, vous pouvez rentrer chez vous, y’a plus rien à voir. Ce panier tout en puissance, et la célébration en mode cyborg derrière, ont parfaitement clôturé un week-end de rêve pour LeBron. Comme un symbole, son coéquipier Kyle Kuzma a mimé le geste de la couronne quand il a rejoint le banc sous les applaudissements du Staples Center. Le message envoyé par Kuz était clair : le King c’est lui et personne d’autre. Sans aucun doute, BronBron avait coché les dates du 6 et du 8 mars 2020 dans son agenda personnel. Non seulement parce que les Lakers devaient affronter l’équipe avec le meilleur bilan de toute la Ligue puis un voisin chaud comme la braise, mais aussi parce que les affrontements face à des monstres comme Giannis Antetokounmpo et Kawhi Leonard étaient l’occasion de prouver – au moins le temps d’un week-end – sa suprématie individuelle. Le MVP de la saison dernière au programme, suivi du MVP des dernières Finales NBA, difficile de faire mieux niveau match-up.

Considéré par la plupart comme le dauphin de Giannis dans la course au MVP, LeBron a pris le challenge Greek Freak à bras-le-corps pour proposer l’une de ses performances les plus abouties de sa saison. À 35 ans et dans sa 17è année NBA, la campagne du numéro 23 est folle mais il a rarement été aussi monstrueux que vendredi, où il a terminé avec 37 points, 8 rebonds et 8 caviars tout en faisant un gros taf défensif sur Antetokounmpo lors de certaines possessions. “Giannis est favori pour un deuxième titre de MVP consécutif ? OK très bien, watch this !” Au taquet et bien aidé par Anthony Davis, James a porté les Lakers vers une victoire référence face aux Bucks, qu’ils pourraient peut-être retrouver au stade des Finales NBA dans trois mois. Ça, c’était donc vendredi. Giannis ? Check. Bucks ? Check. La suite, c’était hier, toujours au Staples Center et entre drogués à Lyon, face à des Clippers sur une série de six victoires consécutives et au complet. Après la défaite de l’Opening Night et celle du Christmas Day, la bande à LeBron se devait de remporter ce troisième derby de la saison. Pas pour le bilan, mais pour la confiance, et pour calmer Patrick Beverley et Cie, même si Patoche n’a visiblement toujours pas retenu la leçon. Perdre trois fois contre le rival angelino, saison régulière ou pas, c’était juste hors de question pour LBJ, qui a véritablement abordé cette rencontre avec les crocs. S’il n’a pas forcément été en réussite au tir (7/17), le King était en mode Playoffs avec 28 points, 7 rebonds, 9 passes décisives et surtout une grosse agressivité (12/14 aux lancers francs). Du James laser focus bien flippant. Victoire des Lakers 112-103, Kawhi et les Clippers n’ont pas résisté.

Alors, est-ce que ce week-end bien sale de LeBron James et des Lakers change fondamentalement quelque chose dans le script de la saison régulière ? Pas vraiment. On va éviter de faire comme JaVale McGee et sortir des grosses déclas du genre “Les Lakers sont la meilleure équipe du monde”, ou “LeBron James reste à coup sûr le meilleur joueur de la planète basket”. Non, on ne va pas aller dans cette direction-là, tout simplement parce que deux matchs ne peuvent pas redéfinir une saison. La course au MVP semble toujours appartenir à Giannis Antetokounmpo à l’heure de ces lignes. Oui LeBron écrase tout en ce moment, oui les Bucks connaissent un coup de moins bien, oui le Freak va passer quelques jours à l’infirmerie. Mais sur l’ensemble des 60 matchs qui ont été joués jusqu’ici, Milwaukee reste la meilleure équipe de la NBA sur le plan comptable et la campagne de Giannis dans sa globalité est juste hors normes. Et d’une façon plus générale, même si les Lakers ont frappé très fort ce week-end, c’est en Playoffs que tout se jouera et il ne faut pas oublier que les Clippers mènent 2-1 dans leurs confrontations directes. Donc doucement sur les conclusions hâtives. Sortir de l’instant T pour avoir une vue d’ensemble objective, ça ne fait jamais de mal. Maintenant, rien n’est gravé dans le marbre non plus hein. Si LeBron poursuit sa grosse montée en puissance et emmène dans le même temps les Lakers vers le meilleur bilan de toute la NBA, devant une équipe des Bucks avec un Giannis qui s’essouffle, le débat pourra vraiment prendre une autre tournure.

S’il indique souvent dans ses interviews d’après-match qu’il préfère se focaliser sur la performance collective de son équipe plutôt que ses match-ups avec d’autres superstars, le King a clairement voulu montrer qui était le patron ce week-end. Ça reste deux matchs de saison régulière et ça ne renverse pas la course au MVP pour autant, mais on peut dire que son message est bien passé.