Hassan Whiteside se considère comme le défenseur de l’année : les premiers melons sont arrivés, y’a plus de saisons ma bonne dame

Le 26 févr. 2020 à 10:30 par Louis Fenaux

Hassan Whiteside
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Hassan Whiteside n’a peur de rien et surtout pas quand on lui tend un micro. La preuve avec sa dernière sortie après le match face aux Pistons : “Je sens que je suis défenseur de l’année”. Allez Hassan, on repose le micro, on prend ses gouttes et on va se coucher. 

Soyons beaux joueurs, essayons de défendre son dossier tant qu’on peut. Non, vraiment, on va essayer. Car dans les statistiques pures, Blanc-côté a de quoi causer. Sa déclaration ? Elle survient après un match à 17 rebonds et 4 contres face au Pistons. et cette saison dans ces deux lignes statistiques, Hassan tourne à 14,1 rebonds et 3,1 contres de moyenne. Plus que très correct. En moyenne par matchs, il se place d’ailleurs troisième aux rebonds (derrière Andre Drummond et Rudy Gobert) et premier au contre. Il a donc certains arguments et on peut le comprendre quand il tient ce discours. Rajoutons également toutes ces choses qui n’entrent pas dans ces catégories concrètes, ce travail de l’ombre que ces très bons défenseurs font et qui ne se remarquent que sur le terrain. La défense de Portland fait partie des pires de la NBA cette saison et l’ancien pivot du Heat doit se coltiner pas mal de joueurs qui passent à travers le gruyère de la ligne arrière. Ensuite il doit protéger sa raquette, et il le fait très bien. Quand un joueur arrive face au meilleur contreur de la Ligue il y a un temps d’hésitation, ça ne rentre pas dans des statistiques, ça s’appelle la dissuasion. Et quand on a de surcroît des bras assez longs pour se gratter les chevilles sans se baisser et un excellent timing pour aller au contre, oui, c’est sûr, ça peut faire entrer dans la discussion.

Sauf que… désolé Hassan, mais les statistiques ne font pas tout. Et quand bien même on prendrait des chiffres pour étayer les arguments, on peut prendre ceux de son équipe, et là, ça pêche comme dirait l’autre. 28e défense de la Ligue pour les Blazers, déjà, on ne peut pas dire que ce soit un bilan de DPOY. Alors on entend les arguments qui expliquent que c’est un trophée individuel. Mais même là, ça ne va pas. Le Defensive rating n’est pas toujours révélateur mais le Melon de Portland possède cette année… le pire de sa carrière avec 106. Évidemment, la faiblesse en défense de l’effectif autour de lui joue dans ce type de statistiques, mais ça n’épaissit donc pas son dossier dans le bon sens. Alors si tu veux Hassan, “let’s talk about it” comme tu le dis si bien. Sauf qu’il n’y a pas vraiment à discuter en fait. Car on est peut-être dans une discussion élargie, mais il y a quelques vrais candidats devant lui et à moins que les 24 matchs restants des Blazers soient des mixtapes permanentes et que la franchise d’Oregon écrase tout pour aller en Playoffs, on ne voit pas comment il pourrait entrer plus sérieusement dans le classement. Car pour être DPOY jeune homme, il faut être un défenseur solide (il l’est), constant dans l’effort (lol) et jouer dans une équipe redoutée (hum).

Désolé Hassan, mais ici on n’y croit pas du tout. C’est pas contre toi  hein, mais il y a encore trop de monde devant. Les statistiques c’est bien, gagner des matchs, c’est mieux, même dans ce genre de course, et il est peut-être l’heure au passage de penser à l’équipe avant de penser à soi.