Coach de l’Année 2019-20 : la surprise dure à Miami et Erik Spoelstra s’accroche à sa première place

Le 01 janv. 2020 à 12:40 par Benoît Carlier

Erik Spoelstra - Heat
Source image : Youtube

Comme chaque année, la concurrence est féroce sur les parquets mais la guerre que se livrent les techniciens depuis leur banc respectif n’est pas non plus à sous-estimer. Derrière chaque équipe qui tourne bien se cache un cerveau brillant pour tenter de tirer le meilleur de son groupe. Chaque mois durant la saison, nous dresserons donc un ranking des coachs les plus en forme avant que les votes ne départagent pour désigner celui qui porte le mieux le stard-co dans la Ligue pour les NBA Awards au mois de juin prochain. Pour cette deuxième édition, on constate que certaines tendances se confirment après un tiers de la saison.

Pour établir ce classement de manière totalement sérieuse et subjective, de nombreux critères seront tout de même pris en compte tels que le bilan collectif, le fond de jeu proposé, l’efficacité en sortie de temps-mort, les qualités de meneur d’homme et la relation avec le ou les leaders du groupe ou encore l’ancienneté du coach et la valeur de son effectif. Allez, envoyez la nouvelle fournée !

Statistiques arrêtées au 30 décembre 2019

10- Frank Vogel (-6)

Bilan : 26 victoires, 7 défaites soit 78,8%. 1er de l’Ouest.

Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Le Père Fouettard est passé ». Les Lakers sont toujours leaders de la Conférence Ouest mais l’écart avec leurs poursuivants s’est nettement réduit après cette mauvaise passe qui s’est achevée par une quatrième défaite consécutive lors du derby Angelinos le soir de Noël. Rien d’inquiétant, surtout que la défaite à Indianapolis a eu lieu sans Anthony Davis et que celle contre Denver est survenue en l’absence de LeBron James. Mais les Pourpre et Or ont manqué l’occasion de battre un nouveau record d’invincibilité à l’extérieur et se sont inclinés dans les deux rencontres les plus attendues de la saison régulière en 2019. Malgré un score flatteur, les hommes de Frank Vogel n’ont jamais inquiété les Bucks et Doc Rivers a remporté son duel grâce à une fin de match mieux maîtrisée de la part des Clippers. Disons que la franchise aux 16 titres aurait pu arriver avec plus de certitudes en 2020 et que ce ne sera pas le cas mais ça ne l’empêchera pas d’être favorite pour le titre au mois de juin.

9- Quin Snyder (entrée)

Bilan : 20 victoires, 12 défaites soit 62,5%. 6ème de l’Ouest.

Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Diesel ». Comme d’habitude, les débuts ont été poussifs mais le Jazz est tranquillement en train de refaire son retard et n’est déjà plus qu’à deux matchs du podium à l’Ouest. La différence entre ce mois de décembre et le premier mois et demi de compétition, c’est que le Jazz ne perd plus contre les petits et gagne les matchs qu’il ne peut pas perdre. Le technicien a su parfaitement gérer l’absence de Mike Conley en repositionnant Spida à la mène pour les résultats que l’on connait. Comme quoi, tout cet entraînement les années précédentes commencent à payer. De son côté, Joe Ingles a retrouvé son sourire, sa malice et son adresse depuis qu’il est retourné dans le cinq majeur. Finalement, on se demande presque si le meneur à 153 millions de dollars était vraiment utile dans l’Utah. Rendez-vous dans un mois pour voir comment son retour s’est passé et si Jordan Clarkson a bien été intégré dans sa nouvelle équipe.

8- Billy Donovan (entrée)

Bilan : 17 victoires, 15 défaites soit 53,1%. 7ème de l’Ouest.

Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Le tank-quoi ? ». Comme quoi, avec moins de stars et de hype mais des cols bleus et un pur talent de la nouvelle génération on retrouve le Thunder quasiment aussi haut que ces dernières années à l’Ouest. Sans un Brodie pour n’en faire qu’à sa tête et un Melo pour réclamer une place dans le cinq, Billy Donovan a l’air d’avoir repris confiance en lui et en son job. Ce que fait Dennis Schröder en sortie de banc pour dynamiter les défenses adverses est formidable, Danilo Gallinari a tout de suite adhéré à son nouveau rôle, Chris Paul a mis son égo de côté et fait parler son expérience et SGA nous montre le joueur qu’il pourrait devenir si OKC se décide à construire son équipe autour de lui dans les années à venir. De quoi offrir un peu de répit à Billou après quelques bouffées de chaleur dans le passé.

7- Mike Budenholzer (+2)

Bilan : 29 victoires, 5 défaites soit 85,3%. 1er de l’Est.

Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « C’est quand qu’on arrive en Playoffs ? ». Jusqu’ici tout va bien pour le dernier lauréat du Trophée Red Auerbach qui gère tranquillement son effort en attendant le printemps. Toujours premiers au bout d’un gros tiers de la saison, les Bucks affichent la pace la plus rapide de la Ligue mais aussi le meilleur defensive rating et le troisième offensive rating. Les blessures ont pour l’instant épargné l’effectif de Brew City qui a gagné ses trois matchs sans le MVP cette saison. Après avoir vu leur série de victoires s’arrêter à deux W du record all-time de la franchise, les Daims se sont vite repris pour envoyer un message fort à domicile contre les Lakers. Seule cette défaite à Philadelphie le jour de Noël fait un peu tâche car la mixtape de Joel Embiid sur les leaders de Conférence était vraiment sale. On a vite oublié que Giannis Antetokounmpo savait shooter de loin, on demande une nouvelle preuve asap.

6- Brad Stevens (-1)

Bilan : 22 victoires, 8 défaites soit 73,3%. 3ème de l’Est.

Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Du collectif comme on aime ». Avec le départ de Kyrie Irving durant l’été, l’ancien de Butler a pu réinstaurer des bases plus saines pour partager les responsabilités à Boston. Un coup de chaud de Jayson Tatum succède à une grosse perf de Kemba Walker tandis que Jaylen Brown et Gordon Hayward ne sont pas en reste, du moins lorsque ce dernier n’est pas blessé. Ça a toujours été la philosophie des Celtics depuis l’arrivée de Stevens dans le Massachusetts et le collectif a rarement été aussi fort que cette saison. Un vrai cauchemar pour les défenses et ça se voit dans les statistiques. Boston n’est vraiment pas bon à prendre sur jeu placé cette année.

5- Nick Nurse (-3)

Bilan : 22 victoires, 11 défaites soit 66,7%. 4ème de l’Est.

Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Le groupe vit bien… à l’infirmerie ». On dirait que la malédiction des Warriors a déteint sur les champions en titre qui doivent sans cesse affronter de nouvelles blessures. Kyle Lowry et Serge Ibaka ont dû s’asseoir un moment et c’est désormais au tour de Pascal Siakam, Norman Powell et Marc Gasol de manquer à l’appel sans vraiment connaître la longueur de leur indisponibilité. Mais même comme ça, les Dinos jouent avec du cœur et vendent du rêve à tout un pays, comme lors de ce comeback historique contre les Mavericks où Toronto a surmonté un retard de 30 points grâce à une presse tout terrain en défense et au duo Lowry – Boucher. Il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion comme disait l’autre.

4- Nate McMillan (+6)

Bilan : 21 victoires, 12 défaites soit 63,6%. 6ème de l’Est.

Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « La vie sans Victor ». Heureusement qu’on a promis de ne plus les sous-estimer car les Pacers continuent sur les mêmes bases en attendant que Vicky pointe le bout de son nez. La bonne nouvelle c’est que cela devrait arriver plutôt tôt que tard et Indy pourrait même s’amuser à jouer les intrus dans le Top 4 de la Conférence Est si la chance leur sourit. On n’en est pas là mais parmi les jolis coups du mois on retiendra cette victoire à la maison pour stopper la série de victoires à l’extérieur des Lakers une semaine avant Noël. Comme à Boston, c’est une histoire de collectif et tout le monde met la main à la pâte même si Domantas Sabonis pourrait quasiment s’inviter au All-Star Game avec son impact et ses statistiques pour sa troisième saison dans l’Indiana. Dans son bureau, Nate McMillan doit déjà commencer à préparer le retour de sa star pour ne laisser personne de côté et poursuivre cette saison d’outsider.

3- Rick Carlisle (+5)

Bilan : 21 victoires, 11 défaites soit 65,6%. 5ème de l’Ouest.

Dynamique : 5 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Quelle Luka dépendance ? ». Même sans son candidat au MVP pendant 10 jours, Dallas a trouvé les ressources pour aller gagner dans la forteresse imprenable de Milwaukee et stopper la série des Bucks. Merci KP qui s’est fâché tout rouge pour montrer qu’il était franchise player du temps de New York. Rebelotte à Philadelphie quatre jours plus tard. Comme quoi, cette fin d’année 2019 qui paraissait compliquée n’a pas été si horrible que cela, même sans le Slovène. Ça valait bien un podium pour Ricky qui n’a toujours pas dégainé le moindre sourire depuis le titre en 2011 mais qui connait son effectif par cœur et n’a pas peur d’aller piocher tout au fond de son roster pour donner à l’équipe ce dont elle a besoin. Quand Seth Curry joue comme son frère, c’est tout de suite plus facile de gagner.

2- Mike Malone (+1)

Bilan : 23 victoires, 9 défaites soit 71,9%. 2ème de l’Ouest.

Dynamique : 9 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « Diététicien serbe ». Qui peut s’asseoir à sa table et lui dire qu’il a un meilleur bilan sur les 10 derniers matchs ? Question rhétorique s’il en est puisque personne ne peut en dire autant. On en vient presque à regretter ce petit faux pas à domicile le soir de Noël car les Nuggets étaient partis pour établir une jolie série de victoires vu le programme qui les attend. Enfin, bonus au double M pour sa bonne gestion de Michael Porter Jr. après deux saisons blanches. Le rookie progresse tout doucement et a même commencé son premier match NBA dans le cinq majeur contre Sacramento cette semaine en l’absence de Gary Harris. Le résultat est extrêmement satisfaisant puisqu’en 26 minutes l’ancien protégé de Brandon Roy à Seattle a planté 19 points à 8/10 au tir et pris 6 rebonds. Comme s’ils n’avaient pas un banc assez profond comme ça.

1- Erik Spoelstra (-)

Bilan : 24 victoires, 8 défaites soit 75%. 2ème de l’Est.

Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.

Mention : « La surprise qui dure ». Ceux qui connaissent un peu Coach Spo et Pat Riley savaient déjà que les bons résultats du premier mois n’étaient pas une surprise et que les victoires allaient continuer à s’enchaîner, notamment à l’American Airlines Arena. Il y a bien eu cette courte défaite contre les Lakers mi-décembre, mais c’est la seule fois où les abonnés n’ont pas pu lever les bras cette saison, n’est-ce pas Trae Young ? Mais outre cette deuxième place à l’Est derrière Milwaukee, c’est surtout cette utilisation des jeunes qui surprend toujours autant. Parmi les neuf équipes à offrir plus de 30% de leur temps de jeu à des rookies ou des sophomores, le Heat est la seule équipe en positif… et pas qu’un peu. Limite, les plus gros adversaires d’Erik Spoelstra pour enfin obtenir le COY vont être ses propres joueurs car si Kendrick Nunn prend le ROY, que Dragic obtient le 6MOY et que Bam est nommé meilleure progression ce sera difficile de ne récompenser que des Floridiens.

C’est tout pour ce deux Coach Rankings de la saison. D’accord, pas d’accord ? Vous avez un mois pour nous partager votre avis avant d’enchaîner avec un tout nouveau classement mis à jour.