Les Rockets posent leur brouette à Los Angeles : victoire 122 – 117 chez les Clippers, ça c’est une perf de grosse équipe

Le 20 déc. 2019 à 07:34 par Bastien Fontanieu

westbrook harden rockets
Source image : NBA League Pass

Si certains voulaient voir un match de patron des Rockets, ils ont été servis cette nuit. En déplacement à Los Angeles, l’armée dirigée par Mike D’Antoni a fait le taf pour quitter la salle des Clippers avec une précieuse victoire. Et pourtant, c’est peu dire si ce fût difficile…

Ils y ont cru, puis ils n’y ont plus cru, puis ils y ont cru encore et finalement c’est passé. Voilà comment on aimerait résumer, en intro, l’état d’esprit des Rockets et de leurs fans sur ce match assez fou qui avait lieu au Staples Center. La rencontre la plus attendue opposait certes les Bucks face aux Lakers, mais il y avait de quoi se régaler avec Houston en visite chez Kawhi et compagnie en fin de nuitée. Enfin, se régaler, en première période disons qu’il y avait surtout une équipe qui se régalait, et c’était celle à domicile. Profitant très largement des erreurs défensives des Rockets, les hommes de Doc Rivers prenaient le large grâce à leurs deux stars et ça sentait vraiment la semoule pour Harden et Westbrook. Russ, d’un côté, gardait les deux pieds sur l’accélérateur mais Harden, de l’autre, n’y était pas vraiment. Balles perdues, pieds qui traînent un peu, pas vraiment ce qui arrange les affaires des Rockets. Sauf que plus d’une fois cette saison, et on l’a vu récemment à Orlando ou contre San Antonio, la franchise de Houston sait qu’elle possède deux monstres sacrés du basket et qu’ils peuvent se relayer quand il le faut. Dans des registres différents, clairement pas rentables à certains moments, mais quand il le faut… ça fait du bien de les avoir. Du coup, c’est Westbrook qui hissait sa franchise et permettait à Houston de rester dans le rétro des Clippers, puis même de prendre l’avantage en début de dernier quart-temps suite à un sacré run des Texans. Russ, dans toute sa splendeur bordélique, nous faisait voyager dans son univers extraordinaire, entre tirs à trois-points en première intention, and-one, faute sur un shooteur à 8 mètres et passe décisive bien intentionnée. C’était du Westbrook dans le texte, ce qui a rendu plus d’un coach fou, mais a aussi sauvé bien des équipes certains soirs. Le meneur, surmotivé par la présence de Patrick Beverley en face, s’offrait 40 points en variant les styles et en tenant systématiquement à rester dans le regard des Clippers. Cette intensité, elle était vitale pour les Rockets, car en milieu de troisième quart ça sentait pas super bon pour la bande à McLemore. Déjà qu’en face le duo Kawhi – Paulo était chaud, si en plus Harden était pas dans ses standards de MVP, ça pouvait vite partir en freestyle. Mais, encore une fois, l’objectif était clair : tenir la baraque jusqu’à ce que l’arme offensive la plus puissante du jeu actuel (coucou KD) se réveille. Et devinez quoi…

Pendant un bon moment, on y a cru pour les Clippers. Forcément, quand Paul George se met à planter ficelle sur ficelle quelle que soit la défense d’en face ? Il y a de quoi désespérer. Le Staples Center qui rugit, l’énorme run des Rockets effacé par les efforts titanesques de Paulo, bien accompagné par Kawhi l’ailier remettait son équipe devant au score. Mais ce n’était pas assez, pas assez varié d’ailleurs dans le jeu offensif des Clippers, qui butait contre la redoutable défense de PJ Tucker et de ses coéquipiers soudainement passionnés par leur propre moitié de terrain. Changement soudain d’attitude après une première mi-temps affreuse, là c’était l’équipe dont de nombreux fans de Houston rêvaient cet été. Une équipe qui peut défendre, sur des All-Stars, collectivement, ne pas trop enchaîner les erreurs, varier les séquences en attaque, ne pas abandonner ou forcer son jeu quand l’écart est creusé, et trouver l’alternance idéale entre Westbrook et Harden. Au moment où Paul George donne un avantage très sérieux aux siens (+6 dans le money-time), le barbu de Houston se réveille et décide d’en terminer avec cette rencontre. Bouge pas Brodie, j’arrive : Harden cumule caviars et step backs, dribbles de sorciers et petits lancers, histoire de totalement tuer le momentum des Clippers et reprendre l’avantage. L’engouement n’est plus, Lou Williams puis Pat Beverley se font expulser pour des raisons qu’on a hâte d’entendre, mais plus important encore Los Angeles se fait dompter par des Rockets plus concentrés et sérieux que les Clippers. Oui, c’est sûr, cela n’avait pas cette gueule là pendant un bon moment. Mais dans cette longue saison texane dont le thème principal est la création d’un équilibre parfait, le match de ce soir était un prototype de ce qu’il faut viser. Pas parfait, loin de là, mais l’attitude idéale et la répartition des tâches exemplaires pour l’emporter n’importe où, n’importe quand, face à n’importe qui.

C’est une grosse victoire pour les Rockets, pour le duo Westbrook – Harden et leur team. Collectivement, Houston est allé chercher et arracher sa victoire, sans passer par quelconque stratagème obscur. Les visiteurs se sont concentrés, ont su gérer une fin de match serrée, et peuvent donc repartir de L.A avec la satisfaction ultime : celle d’avoir fait le taf comme une équipe de grands garçons en antenne nationale.