Kevin Porter Jr. suspendu un match pour son shoulder bump avec un ref : on ne touche pas aux arbitres

Le 05 nov. 2019 à 15:39 par Paul Quintane

Kervin Porter Jr 5 novembre 2019
Source image : YouTube

Encore une décision arbitrale litigieuse en ce début de saison NBA. Un micro “incident” que quasi personne n’a trop dû notifier en visionnant le match en direct. Pourtant la sanction officielle est tombée hier, Kevin Porter Jr. sera suspendu un match.

Alléchants en ce début de saison, les Mavs de Luka Doncic et Kristaps Porziņgis avaient rendez-vous sur le parquet des Cavaliers de Love, Sexton et compagnie la nuit dernière. En dépit du départ compliqué des joueurs de Cleveland avec un bilan collectif de deux victoires pour quatre défaites, la rencontre face aux Texans fut marquée par un incident. C’est dans la fin du troisième quart-temps que tout bascule. Dans un match serré à seulement quatre petits points d’écart, Kevin Porter Jr. part en contre-attaque avant que le buzzer retentisse. Il monte au cercle, Doncic conteste bien le tir, ce dernier finit en air-ball. Pas de contact sur l’action, pas de faute, pas de problème. Le rookie de l’Ohio tourne les talons et repart rejoindre son banc en grandes enjambées. Sauf que sur sa trajectoire se trouve l’arbitre Bill Spooner. Kevin passe dans le dos de l’officiel et le percute de plein fouet, la violence du choc est brutale, les images sont dures, l’homme au sifflet est en état de choc, la Rocket Mortgage FieldHouse se mue face à la dureté de la collision. Non. L’épaule de Kevin Porter Jr. heurte légèrement celle de l’arbitre. Dans le pire des cas on utilisera le terme de “bousculade”. Le plus surprenant c’est que le rookie finira bel et bien la rencontre. La sanction tombera après la fin du match. Ce qui veut dire que cette décision de suspendre Porter Jr. ne s’est pas faite de manière immédiate et irréfléchie. Mais qu’elle est le fruit d’une réflexion plus longue et calculée. Il faut tout de même tempérer la décision et admettre que selon les règles NBA, un contact avec l’arbitre est strictement interdit, et ce peu importe la nature du contact, qu’il soit volontaire ou pas, et résulterait d’une faute technique envers le joueur concerné. C’est probablement l’intentionnalité du choc qui a été condamnée ici, le rookie ne se retournant même pas pour prendre des nouvelles de l’homme au sifflet après leur petite collision.

Video of #Cavs rookie Kevin Porter Jr, suspended one game for contact with official (h/t @JamesRapien). pic.twitter.com/p8AKdI3U6k

— Sam Amico (@AmicoHoops) November 5, 2019

L’application du règlement demeure assez floue et irrégulière. L’exemple marquant le plus proche remonte au Game 1 des demi-finales de Conférences Ouest lorsque, dans le money time, Chris Paul est venu au contact de l’arbitre. L’ancien meneur des Rockets s’était vu sanctionné immédiatement d’une faute technique, sa seconde du match, se résultant par une exclusion. Mais il n’avait pas été suspendu pour le match suivant. Juste une amende de 35 000 dollars. Le contexte hautement élevé a certainement dû influencer la décision de suspendre ou non CP3 pour le Game 2. Autre exemple, autre contexte, autre sanction, une décision qui concerne Rajon Rondo (grand philanthrope des arbitres et de Chris Paul) en 2013. Lors d’un match tendu au TD Garden face aux Hawks, le double R va s’en prendre à l’arbitre en le poussant avec son torse. Il sera éjecté et écopera d’un match de suspension pour son geste (et aussi pour non coopération avec la Ligue). Nul doute qu’ici l’ancien meneur de Boston fut également pénalisé pour son historique des embrouilles à l’encontre des officiels. Pour revenir à notre Kevin Porter Jr., il ne faut pas oublier que le guard a déjà lui aussi de beaux antécédents de comportement à USC.

L’arbitrage NBA (et dans les autres sports ?) s’applique la plupart du temps autour de règles fixes mais propices à différentes utilisations selon les interprétations des officiels, les contextes des situations données, et les joueurs impliqués. Même si le geste de Kevin Porter Jr. n’est pas d’une violence inouïe, la Ligue a sûrement voulu faire un cas d’exemple. 

Source texte : NBA.com