Les Celtics ont refusé de lâcher Jayson Tatum pour obtenir Anthony Davis : l’avenir des verts, c’est lui
Le 16 juin 2019 à 05:35 par Bastien Fontanieu
Si les Celtics ont pendant un moment été dans la course afin d’essayer de récupérer Anthony Davis, un élément-clé a empêché toute négociation sur la durée entre Boston et New Orleans : on ne touche pas à Jayson Tatum.
Peut-être que les fans du Massachusetts lui en voudront. Peut-être que cela se finira mal. Peut-être qu’on regardera en arrière dans quelques années et qu’on dira que toute cette richesse, cette accumulation de picks et ce jeu de patience aura finalement mené à pas grand chose. Danny Ainge, coûte que coûte, fait confiance à son pif. C’est ce qui l’a mené à un titre en 2008 en tant qu’architecte, c’est ce qui l’a mené aussi à être parfois traité de génie et parfois de ringard. C’est cette intuition, cette conviction, qui fait d’Ainge un personnage si particulier et un décisionnaire remis en question ici ou là. En récupérant Kyrie Irving il y a un an et demi, l’objectif était d’aller chercher le titre en entourant le meneur All-Star avec des armes nucléaires. Des jeunes en développement, un coach ambitieux, des vétérans solides, tout semblait en place. Sauf que petit à petit, la mayonnaise n’a pas pris, et c’est en gamelle totale que Ainge est tombé vers ce mois de juin 2019. Pas de titre, même pas de finale de conférence avec le groupe de cette année, des embrouilles en interne, relou. Le genre de spirale qui peut mener, par exemple, un Kyrie à sérieusement envisager un départ, que ce soit à Brooklyn ou ailleurs. Afin de retenir Irving, un des plans qui restaient sur le bureau de Danny était l’acquisition d’Anthony Davis à Boston. Si vous voulez jouer au con avec moi, je vais filer l’intérieur le plus complet de toute la planète à mon All-Star, et là on va voir s’il déménagera. C’est ainsi que, ces derniers jours, les Celtics étaient encore dans la course au monosourcil. Mais finalement, ce sont les Lakers qui sont repartis avec le gros lot, et c’est forcément une boîte entière de dossiers en coulisses qui est tombée sur les pieds de différents observateurs. Des types comme Marc Stein, du NY Times, qui a dévoilé un aspect important du statu quo qui a eu lieu à Boston.
The Boston Celtics refused to make Jayson Tatum available in trade talks with New Orleans, league sources say, putting the Lakers in prime position to strike the deal that teams Anthony Davis with LeBron James
— Marc Stein (@TheSteinLine) 15 juin 2019
Non, Jayson Tatum n’était pas concevable dans quelconque discussion de transfert pour obtenir Anthony Davis. Une hérésie pour certains, une vraie logique pour d’autres. Sachant que Kyrie a l’air pas mal sur le départ, filer un package de rêve à New Orleans pour au final voir AD partir à l’été 2020 aurait été le pire des cauchemars pour Boston. Et quand on voit le talent que possède Tatum en seulement deux petites saisons pro, on peut comprendre l’attachement de Ainge envers son ailier. Peut-être qu’après tout, l’avenir est bien plus fun avec les jeunes sur place, les Terry Rozier (pas sûr), Jaylen Brown, Jayson Tatum et compagnie. C’est peut-être eux, en grandissant, qui offriront les meilleures chances de titres aux Celtics. Mais ces suppositions ne peuvent cacher le fait que Ainge, borné quand il veut, n’a pas su appuyer sur la gâchette quand il le fallait. Pas forcément dans ce cas précis, l’auteur de ces quelques lignes matinales comprend parfaitement le choix de Danny quand on voit le paysage global dans lequel la franchise aux 17 titres se situe aujourd’hui. Cela fait simplement plusieurs fois, dans un espace temps assez conséquent, que le boss de la maison verte a la main qui tremble quand il faut faire un grand coup concernant un grand joueur. Hormis l’utilisation de quelques pièces pour récupérer Kyrie, qu’est-ce que notre ami Ainge a fait de son incroyable flexibilité, notamment ses picks de Draft à foison ? On pourra y revenir en détail dans un autre papier plus large. Les faits restent ceux-ci, aujourd’hui. Boston a décidé de mettre son verrou sur Tatum, de lui filer les clés du futur en l’entourant comme il faut, et de laisser Kyrie Irving probablement partir, tout en se loupant sur le dossier AD. Ce sera à Jayson de représenter les Celtics, comme il se doit, avec une très belle troisième saison en NBA. Il a tout ce qu’il faut pour y arriver, et il aura les responsabilités pour. Mais c’est surtout qu’il devra le faire, car sa deuxième saison n’a pas été folle, et les choix de Boston imposent à l’ailier de devoir montrer toute l’étendue de son talent dans les mois à venir.
Il a longtemps été mentionné dans des rumeurs de transferts, quand AD voulait partir déjà en janvier dernier. Au final, AD n’est pas là, Kyrie devrait bouger, et c’est bien Jayson Tatum qui va rester en prenant la relève. Allez, au boulot mon grand.
Source : NY Times