Nouvelle gamelle prématurée pour le Thunder : et maintenant c’est quoi les bails pour la prochaine saison ?

Le 24 avr. 2019 à 23:12 par Theophile Vincent

Thunder russell westbrook
source : Twitter

Pour la troisième année consécutive, le Thunder d’Oklahoma City a été sorti dès le premier tour des Playoffs. OKC stagne depuis le départ de Kevin Durant, malgré un GM qui fait tout son possible pour conserver un effectif compétitif et très salivant sur le papier chaque année. Annoncés comme favoris, les joueurs du Thunder se sont bien gamelés et beaucoup de questions vont maintenant se poser, pour aborder la prochaine saison dans les meilleures conditions.

A peine la performance stratosphérique de Dame digérée qu’il faut déjà se projeter pour la prochaine saison dans le bureau du GM d’Oklahoma City. Malgré des vacances méritées ou pas, il va falloir se creuser les méninges pour élaborer la meilleure stratégie et ne pas faire les mauvais choix. La saison 2018-19 apparaissait (encore) comme celle du renouveau pour une franchise orpheline d’un de ses plus grands joueurs et cette élimination aussi nette que prématurée laisse forcément un goût d’excrément dans la bouche des fans de la franchise. Car le constat est terrible depuis le départ du Snake : aucun match de Playoffs gagné à l’extérieur et seulement quatre victoires en trois campagnes. Avec un effectif composé de deux voire trois All-Stars, de seconds couteaux qui auraient une place de titulaire dans beaucoup d’autres franchises, il n’y a aucune excuse et il va falloir faire des choix. Que faire alors pour Sam Presti ? Lui qui a habitué la planète NBA à des coups retentissants sur le marché des transferts doit désormais avoir une pression phénoménale, après avoir dépensé sans compter jusqu’à obtenir… la deuxième masse salariale de la Ligue. Non, ce n’est pas ce qu’on appelle un retour sur investissement car ce sont bien les plus gros salaires qui n’ont pas tenu leur rang lors de cette série, à commencer par Russell Westbrook et Paul George, incapables de briller ensemble le même soir, ou encore Steven Adams, avec un impact très limité dans une raquette qu’il était censé dominer avec neuf doigts dans les fesses. Pourtant, le dernier coup de génie de Sam avait été un soulagement immense dans les plaines de l’Oklahoma. Une fois le divorce avec la légende Carmelo Anthony acté, la franchise avait géré un été parfait en conservant Paul George et en récupérant Dennis Schroder et Nerlens Noel. Un effectif taillé pour the Wild Wild West mais jouant ensemble pour la première fois et il est peut-être là le problème car le 4 juillet 2016, c’est tout un effectif qui a implosé avec le départ de KD. Décidée à combler ce départ le plus vite possible, la franchise avait fait venir Victor Oladipo et d’autres joueurs, avant de laisser place à Paul George et Melo, puis Schroder et compagnie. Une absence de continuité qui visiblement coûte cher à la franchise, encore plus lorsque l’on compare à d’autres modèles comme Golden State, qui a su garder une ossature et une colonne vertébrale logiques et performantes. Le Thunder est ambitieux et continuera à l’être, mais il est peut-être temps de prendre son mal en patience et de construire une équipe sur la durée sans la bouleverser à chaque intersaison. Quelques ajustements sont évidemment nécessaires, notamment pour pallier cette réussite vomitive derrière l’arceau, sans pour autant faire un grand ménage dans l’effectif.

Quid du coach ? Billy Donovan n’en finit plus de décevoir et la question de le conserver va forcément être étudiée et réétudiée. Arrivé du côté de la Chesapeake en 2015, ce coach réputé en NCAA avait eu des bons résultats dès sa première saison en emmenant le Thunder jusqu’en Finales de Conférence et en tombant en sept matchs face aux Warriors. Logiquement reconduit, Donovan avait dû faire la saison suivante avec un effectif considérablement amoindri mais réussissait tout de même à offrir une nouvelle campagne de Playoffs, la première à être stoppée dès le premier tour. Depuis, la légitimité de Billy est largement remise en question, notamment pour son absence criante de schémas tactiques et de systèmes dignes d’une équipe comme le Thunder. La saison 2018-19 a été plus tranquille pour l’ancien des Gators, son équipe ayant squatté le podium de la Conférence Ouest jusqu’en mars, menée par un Paul George taille MVP et un Brodie gestionnaire, le tout porté par une des défenses les plus efficaces de la Ligue. C’est ce qu’on appelle l’arbre qui cache la forêt, car les deux derniers mois de la saison régulière sont venus gâcher la belle saison du Thunder et de nombreuses craintes ont commencé alors à faire leur apparition pour les Playoffs. Et ça n’a pas loupé. Incapable de proposer des schémas sur mi-terrain, de contenir son franchise player dans les moments chauds ou d’envoyer ses troupes dans la raquette plutôt que d’arroser encore et encore derrière l’arceau, coach Billy a lui aussi bien foiré ses Playoffs. Obsédé par le fastbreak et les qualités physiques de ses hommes, rien n’a vraiment été mis en place au sein d’un effectif si riche et si performant. La sensation de gâchis est énorme mais comme on le dit plus haut, il ne doit vraiment pas être simple d’emmener une équipe vers les sommets lorsque celle-ci est modifiée tous les étés depuis trois ans. Alors que faire ? Se séparer d’un coach soutenu par son vestiaire pour aller chercher un tacticien ou miser sur la continuité jusqu’au bout et continuer à travailler ? Allez, aspirine.

La saison du Thunder était bourrée de promesses et aurait pu (dû ?) être une réussite mais tout s’est écroulé dès le mois d’avril. La direction de la franchise est désormais face à un véritable casse-tête et on attend avec impatience de voir quel sera le chemin pris pour tenter de redresser les résultats qui n’en finissent plus de décevoir. La course à l’armement à l’Ouest n’est en fin de compte pas toujours la bonne stratégie, on a la preuve cette année avec Oklahoma City ou encore avec… Portland.