Clifford Robinson revient sur son addiction à la weed dans sa carrière : quand Uncle Cliffy est devenu Uncle Spliffy

Le 05 sept. 2018 à 13:33 par Aymeric Saint-Leger

Larry Sanders weed
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Parmi les copains de la Ligue qui rendent régulièrement visite à Marie-Jeanne, on retrouve ce bon vieux Al Jefferson, Larry smoke weed everyday Sanders, et plus récemment Kenneth Faried. Le sujet du cannabis fait de plus en plus de bruit depuis les déclarations de l’ancien et du nouveau commissionnaire ne fermant pas la porte de la Grande Ligue à la verte à utilisation thérapeutique, médicinale. De quoi ravir un des précurseurs de la consommation de tarpés en NBA, Clifford Robinson, qui sans l’aide de la weed, n’aurait pas pu faire une telle carrière.

Clifford Robinson est une trombine bien connue dans notre ligue préférée. Joueur plus que correct, il a porté le maillot de cinq franchises différentes, et a en majorité défendu les couleurs des Trailblazers de Portland pendant huit ans, au début de sa carrière. Aujourd’hui âgé de 51 ans, il laisse derrière lui une belle trace dans la Ligue, avec une sélection au All-Star Game de 1994, une élection de meilleur sixième homme de l’année sur la saison 1992-93, et deux sélections dans une All-Defensive Team. Cliff a tourné à 14,2 points de moyenne sur l’ensemble de sa carrière, ce qui est assez remarquable. Ce qui l’est encore plus, ce sont les 18 saisons qu’il a passées dans la grande Ligue, avant de prendre sa retraite en 2007, à l’âge de 40 ans. Le secret de sa longévité ? Une hygiène de vie impeccable, straight edge, pas d’alcool, de tabac ni de drogue, une alimentation saine, un entretien quotidien de son outil de travail. FAUX. Parmi ses faits d’armes, et les souvenirs qui restent en tête lorsqu’on parle d’Uncle Cliffy, on se rappelle d’une certaine relation avec la verte. En effet, il s’est fait arrêter en 2001 pour possession de weed et conduite en défonce. Il s’est fait suspendre à deux reprises par la NBA, en 2005 et 2006, pour contrôle positif au canna-canna. Restant assez vague sur le sujet, déclarant que d’avoir pété quelques oinj’, c’était “une erreur stupide”, Cliff Robinson n’assumait pas vraiment son appétence pour la ganja. Pourtant, quelques années après la fin de son parcours de basketteur professionnel, il est retourné s’installer dans l’Oregon. Portland lui manquait ? Mhh, sans doute. Ou c’est parce que l’état du nord-ouest des States a légalisé le commerce de cannabis en 2014. Uncle Cliffy est devenu Uncle Spliffy en 2016, une enseigne qui vend sa propre marijuana, chapeautée par l’ancien des Blazers. Robinson est devenu quelqu’un d’assez important dans le monde de la verte, puisqu’il a été invité à une conférence scientifique du cannabis, pour venir témoigner de son expérience. Il y a confié les bienfaits du spliff pour un ancien joueur. Des propos rapportés par Chris Kudialis du Las Vegas Sun.

“Robinson a dit qu’il prenait un traitement à base de cette plante avant les entraînements et les matchs pour réduite l’anxiété : ‘Si vous jouez pendant 18 ans en NBA, et performez sur un calendrier de 82 matchs chaque année, vous allez vous retrouver confronté à des problèmes d’anxiété, et à votre capacité à vous relaxer. Le cannabis m’a toujours aidé avec ça.”

Cela signifie que pendant une bonne partie de sa carrière, Clifford Robinson a consommé de l’herbe, pour calmer ses troubles. Ce qui ne l’a pas empêché de réaliser une carrière longue de 18 ans. Au contraire, c’est ce qui lui aurait permis de tenir aussi longtemps. Bon, pour quelqu’un qui s’est fait attraper à plusieurs reprises par la patrouille, qui a monté un business dans la verte en jouant sur son image de marque et sur une variante du surnom qu’il portait en NBA, Uncle Spliffy est un aficionado de la weed, et est convaincu par les bienfaits de la THC. Ceci dit, ce n’est vraiment pas le seul à défendre cet argument, et à faire en sorte que l’utilisation médicinale et thérapeutique ne soit plus un tabou mais un débat sérieux qui pourrait modifier la politique de la Ligue sur l’amie Marie-Jeanne. Le statut de retraité d’Uncle Cliffy lui permet de s’exprimer plus facilement là-dessus, tout comme Kenyon Martin, qui a déclaré que 85% des joueurs NBA consommaient de la verte. Matt Barnes va lui plus loin puisqu’il affirme que des présidents, coachs et general managers en prennent pour décompresser, pour s’émanciper de la pression qui règne. On peut citer le cas de Steve Kerr qui en utilisait pour soulager son dos de douleurs post-opératoires. Certains jeunes joueurs, comme Karl-Anthony Towns en sont partisans. Les témoignages se multiplient, comme celui de Stephen Jackson. On sait sans le savoir que Gérard, Michael Beasley et tous leurs copains se tapent des gros aquas dès qu’ils le peuvent. La marijuana est partout dans les atours de la Ligue, et les arguments de Clifford Robinson sur l’aide psychique qu’elle peut apporter pourrait faire bouger doucement les choses. Dans une époque où les troubles de santé mentale sont de plus en plus considérés au sein de la NBA, le cannabis thérapeutique s’offre comme une solution viable pour lutter contre la dépression, l’anxiété, le stress, comme ce fut le cas pour Marcus Morris. Bien sûr, si un changement de législation a lieu là-dessus, l’utilisation ne serait pas libre. Il s’agirait d’un traitement encadré, avec des doses précises, sous contrôle médical. Quand même de quoi contenter quelques copains, qui iront garnir les salles d’attente de leurs médecins. La tendance dans les différentes ligues américaines est à la dépénalisation de la THC, et à l’éventuelle utilisation de la weed. La NHL ne l’a pas sur sa liste de substances interdites. En MLB, on ne contrôle pas les joueurs sur cette substance, à part en cas de grosse suspicion. La NFL, plutôt conservatrice, punit elle la consommation de verte.

La NBA pourrait bien être la prochaine à franchir ce pas. Avec des ambassadeurs comme Clifford Robinson, qui défend les bienfaits d’un bon petit spliff pour se détendre avant un événement important, et la volonté de la Ligue de prendre soin de ses joueurs, des évolutions sont sans doute à venir. Le processus s’annonce forcément lent, pour que des mesures soient entérinées dans le Collective Bargaining Agreement. Cela va en tout les cas de l’avant, Gérard, Kenneth et leurs amis peuvent dire un petit merci à Uncle Spliffy. 

Source texte : Las Vegas Sun